Livre du mois

Le livre du mois : Le secret de la manufacture de chaussettes inusables, d’Annie Barrows

Annie Barrows a coécrit le best-seller « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ». Son nouveau roman est une formidable saga qui tient en haleine sur 624 pages. Découvrez ce que les membres du Club de lecture ont pensé de cet ouvrage.

Livre-mois-août280X450L’histoire

Juillet 1938. Une jeune femme de Washington est envoyée à Macedonia, en Virginie-Occidentale, pour écrire le récit de la petite ville, dont on célèbre le 150e anniversaire de la fondation. Élégant tailleur blanc, chaussures à talons aiguilles, préjugés en bandoulière, elle descend du train par une chaleur torride, s’attendant au pire. Or, ce qu’elle découvrira va l’étonner, la charmer et la transformer à jamais.

Les personnages

Layla Beck. Son papa, sénateur, lui a coupé les vivres et, pour la première fois à 24 ans, elle doit gagner sa vie. La famille Romeyn, autrefois propriétaire de la bonneterie Les Inusables Américaines, chez qui Layla prend pension à Macedonia. Dans cette maison plane un lourd secret… Jottie Romeyn, 36 ans, élève les deux filles de son frère Felix, divorcé irresponsable. Willa Romeyn, 12 ans, irrésistible fillette très futée, est bien décidée à découvrir ce qui fait courir son père et pleurer sa tante.

Pourquoi on a aimé

Le climat du livre. L’affection espiègle unissant les membres de la famille Romeyn, malgré le drame du passé. La moiteur suffocante de juillet, la fraîcheur des galeries, le thé glacé.

À LIRE : un extrait du Secret de la manufacture de chaussettes inusables

Annie-Barrows-270X400L’auteure 

Annie Barrows est née en 1962 à San Diego. Éditrice, auteure de manuels pratiques et de livres jeunesse. Lorsque Mary Ann Shaffer, sa tante, lui demande de terminer son manuscrit laissé en plan pour cause de maladie, le destin d’Annie prend un virage. Ainsi naît le roman épistolaire Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, best-seller dans 35 pays. « Quand on m’a offert d’écrire un roman sur un sujet de mon choix, comment aurais-je pu refuser ? » a confié l’auteure à Châtelaine. Fascinée par le lien entre la vérité de chacun et la réalité, elle affirme ne pas avoir écrit son dernier mot. Annie Barrows vit en Californie avec son mari et leurs deux filles.

Les critiques

1- Marielle Gamache

mariellegamacheJ’ai aimé : Le titre, original et des plus accrocheurs. L’arbre généalogique présenté à la première page m’a été fort utile pour bien m’immiscer dans le clan familial habitant Macedonia. D’autre part, la structure du roman bâtie en grande partie sur le point de vue de la jeune Willa donne une dimension intéressante à l’œuvre et m’a particulièrement interpelée. L’échange de lettres et les retours en arrière complètent bien le tout.

J’ai moins aimé : Que les péripéties nous soient dévoilées au compte-goutte de même que certains passages redondants.

Autres commentaires : On entre à petits pas dans l’univers d’Annie Barrows et, une fois à l’intérieur, on s’y installe bien confortablement, on s’y attarde et on ne veut plus le quitter. C’est une belle lecture, sans coup de théâtre mais drôlement efficace et des plus sympathiques.

Ma note sur 10 : 8

2- France Giguère

francegiguereJ’ai aimé : Me plonger dans un endroit et une époque que je connaissais peu, Macedonia en Virginie-Occidentale, à la fin des années 1930, pendant la prohibition. L’auteure réussit bien à décrire la société et le quotidien de l’époque pendant les grandes chaleurs de l’été. J’ai aimé que la narration soit faite par Willa, une jeune fille de 12 ans qui cherche à tout prix à savoir ce que fait son père dans la vie et qui découvrira finalement les secrets de sa famille.

J’ai moins aimé : Le côté mielleux du roman. Ça sent le bon sentiment, les bonnes valeurs: loyauté, pardon, famille, etc. Tout est un peu trop arrangé à mon goût. Par exemple, Layla, jeune fille de bonne famille qui débarque dans ce milieu et qui, comme par magie, s’accommode parfaitement de ce quotidien dans cette ville sans intérêt et qui s’amourache d’un des personnages avec «fleurs bleues et petits oiseaux».

Autres commentaires : Si on accepte ce côté mielleux, ce livre reste une très belle lecture d’été, légère et pas compliquée. J’aurais préféré lire le bouquin en anglais, j’ai une allergie aux termes traduits, je serais curieuse de savoir quel est le nom en anglais de la manufacture – Les Inusables Américaines – dont il est question dans le roman.

Ma note sur 10 : 7

3- Émilie Côté

emiliecoteJ’ai aimé : L’histoire en soi et le fait qu’on la découvre en partie à travers une jeune aristocrate qui doit écrire l’histoire de Macedonia, et en partie à travers Willa, une ado curieuse qui veut apprendre à connaître son père: deux personnages qui souhaitent une chose et son contraire, donc deux points de vue différents qui enrichissent grandement le récit. La solidarité familiale, la résilience et l’humour dont est parsemé cette saga font du bien. Le ton et l’histoire sont résolument positifs, souvent même joyeux. Un roman feel good!

J’ai moins aimé : La fin de l’histoire, qui a pris la direction la plus prévisible.

Autres commentaires : On ne parle pas ici de grande littérature, mais d’une histoire habilement racontée avec une pléiade de personnages aux personnalités atypiques pour l’époque, et qui sont tous des êtres amusants et attendrissants. C’est un roman parfait pour le chalet, à lire en pleine canicule un verre de vin à la main.

Ma note sur 10 : 8

4- Stéphanie Vincent

stephanievincentJ’ai aimé : Le ton humoristique et le fait que Layla s’émancipe finalement grâce à l’écriture. On note la volonté de questionner les notions d’écriture de l’Histoire et d’histoire officielle, même si ces réflexions ne sont pas poussées très loin car Layla finit par se prendre elle-même au jeu.

J’ai moins aimé : Les personnages sont stéréotypés et les péripéties s’enchaînent de manière assez prévisible. On dirait qu’on a voulu utiliser l’enfant pour montrer un point de vue neuf et naïf sur la réalité, mais on n’arrive pas à dépasser les clichés. De plus, difficile de croire que le roman se passe bel et bien dans les années 1930.

Ma note sur 10 : 6

5- Julie Gagnon

juliegagnonJ’ai aimé : Le destin croisé de deux jeunes femmes déterminées à faire leurs preuves dans leurs familles respectives : Layla auprès d’un père qui s’oppose à ses décisions, et Willa devant le mystère qui entoure son propre père et le passé de sa tante Jottie. La narration à plusieurs voix offre des perspectives différentes et intéressantes sur toute la complexité des relations entre les Romeyn. La dysfonctionnalité de cette famille apporte son lot de moments insolites!

J’ai moins aimé : L’insistance avec laquelle l’auteure cherche à nous faire comprendre l’importance de Vause dans le cœur de Jottie en nous remémorant plusieurs scènes qui n’ajoutent rien puisque, dès les premiers chapitres, il est facile de saisir l’ampleur de sa perte. Les personnages des jumelles Romeyn auraient pu être un peu plus développés. Ces deux femmes m’ont paru assez originales et je crois qu’elles auraient beaucoup apporté à l’histoire dans son ensemble.

Autres commentaires : Un roman trop épais pour son contenu. Trois cents pages de moins auraient fait mon bonheur.

Ma note sur 10 : 7

6- Gabrielle Paquette

gabriellepaquetteJ’ai aimé : L’environnement dans lequel est campée l’histoire ainsi que les personnages qui habitent ce petit village des États-Unis, terreau fertile qui permet à l’auteure de bâtir son récit: vieilles familles qui se côtoient depuis des décennies, vieilles rancœurs, secrets de famille, histoires d’amour et de déception, etc. La relation entre Willa et son père, le mystérieux et charmant Félix, est également une des grandes forces du roman.

J’ai moins aimé : Malgré une écriture agréable, des moments d’humour et des changements dans la narration qui dynamisent le récit, l’intrigue est somme toute assez prévisible et l’histoire gagnerait à moins s’étirer.

Autres commentaires : Une lecture agréable et accessible.

Ma note sur 10 : 7

7- Yannick Ollassa

yannickollassaJ’ai aimé : Ça se lit bien, c’est un scénario connu et qui a fait ses preuves auprès du grand public. Les péripéties suscitent l’intérêt des lecteurs. Les personnages sont sympathiques.

J’ai moins aimé : Comme dans plusieurs livres à succès, les personnages sont typés et on devine la fin. L’épilogue fait très cliché. Les passages d’écriture du livre sur L’histoire de Macedonia sont superflus. On comprend pourquoi Layla débarque dans cette ville, on n’a pas besoin de lire ce qu’elle rédige.

Autres commentaires : C’est une formule à succès grand public. Une histoire qui réunit des aventures amoureuses, une mort suspecte, la découverte du monde adulte à travers les yeux d’une enfant au seuil de l’adolescence et les secrets du passé. C’est un peu comme un conte pour enfants version adulte.

Ma note sur 10 : 7

8- Philippe Garon

philippegaronJ’ai aimé : Certains passages humoristiques.

J’ai moins aimé : Après 249 pages, je n’arrive toujours pas à embarquer. Je considère que le roman se base sur une histoire de séduction qui s’étire dans un long «beurrage», et ça m’achale. J’ai aussi de la misère avec un autre pilier du livre, soit le cliché de la petite bourgeoise ingénue qui méprise tout ce qui se passe en dehors de sa grande ville.

Ma note sur 10 : 4

9- Isabelle Goupil-Sormany

isabellegoupilsormanyJ’ai aimé : L’auteure joue dans la forme comme dans le style – tantôt roman épistolaire, tantôt roman descriptif – pour décrire une histoire dont la vérité varie subtilement d’un point de vue à l’autre, au «je» comme au «il». Le roman a des qualités cinématographiques indéniables: il est facile de s’imaginer à Macedonia, ville mono-industrielle du sud des États-Unis. Au gré des pages, on sent aussi clairement l’été chaud qui colle au corps. Les multiples ancrages historiques de l’histoire sont fascinants. L’espoir d’un monde meilleur, le clan familial, les demi-vérités, les jeux de pouvoir à échelle humaine dans une petite ville perdu des États-Unis: voilà autant de dimensions du roman pour nous séduire.

J’ai moins aimé : Que la nunuche de service trouve le grand amour dans la ville qui lui sert d’exil punitif était écrit dans le ciel dès les premières pages du roman. D’ailleurs, l’histoire d’amour du roman est trop fleur bleue pour mes goûts personnels: la scène d’amour finale au pied des arbres, dans l’herbe, m’écœure encore. On comprend aussi un peu trop rapidement que l’histoire du roman est celle des apparences qui cachent la vérité. L’exercice de style est parfois trop forcé. Enfin, j’ai fini par me lasser du secret de l’incendie de la manufacture qui passe par mille et un détours avant de se révéler.

Ma note sur 10 : 8

10- Stéffanie Larichelière

J’ai aimé : Disons-le tout de suite, il faut aimer le genre d’histoire avec le cachet d’une autre époque dans lequel on passe de soupçons à révélations. Ce qui m’a le plus plu est sans doute le regard détaillé posé sur l’époque, les classes sociales et le statut des femmes, des enfants et des hommes d’une petite ville de la Virginie-Occidentale. Bien aimé le personnage et le destin de Jottie.

J’ai moins aimé : Le démarrage est très (trop) lent et la finale n’a pas été à la hauteur de mon «travail» de lectrice… On y passe de l’ennui à l’acceptation. Au final, on se dit que ce livre est à placer dans la catégorie des divertissements estivaux : parfait pour la plage ou encore pour un long voyage en train!

Ma note sur 10: 7

 

Moyenne des notes : 7

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