Depuis plus de 10 ans, cet écrivain publie des livres «engagés», petits électrochocs admirablement écrits, où se révèle sa préoccupation pour les laissés-pour-compte de l’existence (Falaises, À l’abri de rien, Des vents contraires). Son nouveau roman, Les lisières, présente un narrateur qui est un peu son double. Paul Steiner a grandi en banlieue et, devenu un écrivain à succès, a transité par Paris avant de s’installer en Bretagne, où sa femme l’a quitté, le transformant en papa de week-ends. Le temps d’aider ses parents vieillissants, il retourne sur les lieux de son adolescence, où il se sent «en lisière», étranger à ses amis d’autrefois englués dans une existence sans horizon. D’une plume implacable, Olivier Adam entrecroise le parcours de cet éternel ado de 40 ans, «inapte au bonheur et à la légèreté», avec l’état de la France actuelle, où un racisme latent commence à s’afficher au grand jour et où le gouffre entre les élites et les «petites gens» se creuse de plus en plus.
Percutant!
Flammarion, 464 pages.