Féministe tout compris

Ce qu’il faut savoir sur la marche des femmes à Washington

Des milliers de femmes y seront. Châtelaine aussi. Pourquoi? Parce que cette marche est historique. Explications de Marianne Prairie.

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Samedi matin, le 21 janvier 2017, les femmes américaines écriront une page d’Histoire en manifestant dans les rues de la capitale des États-Unis. En ce week-end de l’investiture du président Donald Trump (je n’arrive toujours pas à croire que j’écris ces mots dans un texte qui n’est pas de la fiction), la Women’s March on Washington réunira des centaines de milliers de personnes qui souhaitent envoyer un message clair à leur gouvernement dès sa première journée au pouvoir : les droits des femmes sont des droits humains.

Voici quelques trucs à savoir sur ce qui s’annonce être l’une des plus grandes mobilisations de l’histoire américaine.

Ce n’est pas une manifestation anti-Trump.

Évidemment, il y a un peu de lui là-dedans, c’est en réaction à son élection en novembre 2016 que cet élan de protestation est né spontanément sur les réseaux sociaux. Mais ce qu’on souhaite surtout, c’est rallier les voix de toutes celles qui anticipent les 4 prochaines années avec peur et colère. En ciblant davantage les violences et les discriminations décomplexées par les discours de Donald Trump que le personnage lui-même, on ratisse beaucoup plus large… et en profondeur.

Ça ne se passe pas qu’à Washington.

Sur le site web de la Women’s March on Washington, on comptabilise les « marches sœurs », des évènements organisés en solidarité avec les femmes de la capitale américaine. Alors que j’écris ces lignes, plus de 600 initiatives « sœurs » ont été enregistrées, partout sur le territoire des États-Unis (avec une concentration marquée sur les côtes Est et Ouest, quelle surprise), mais également dans une soixantaine d’autres pays.

Sister Marches

Il y aura un rassemblement à Montréal.

À 11h, ce samedi 21 janvier, rendez-vous sur l’Esplanade de la Place-des-Arts pour défendre les droits « de toutes les femmes », peut-on lire sur la page Facebook de l’évènement. Vous êtes féministe? C’est une bonne occasion de le montrer à la lueur du jour et au grand air!

La Marche est BEAUCOUP plus populaire que l’investiture de Trump.

Selon le Washington Post, environ 200 permis de stationnement pour des autobus ont été sollicités à la ville pour le vendredi 20 janvier, jour où The Donald mettra sa main sur la Bible. Pour le lendemain, jour de la Marche des femmes, 6 fois plus de permis (1200 autobus!) ont été demandés.

Affiche

Affiche « Women’s March on Washington » par Liza Donovan. Disponible pour téléchargement gratuit via The Amplifier Foundation.

C’est une mobilisation inclusive.

Après des débuts cahoteux où on a cru à une autre démonstration de « féminisme blanc », le comité organisateur s’est diversifié et a adopté une approche qui reconnait toutes les oppressions et les discriminations qui touchent les femmes, particulièrement le fardeau supplémentaire porté par les femmes racisées. Les « principes d’unité », un document de 4 pages publié il y a une semaine sur le site web de la Women’s March, explique les valeurs qui guident l’organisation. Les droits des personnes LGBTQIA, handicapées et immigrantes sont explicitement listés, tout comme l’aspect systémique de ces inégalités. C’est un document important qui devrait (qui doit!) inspirer d’autres organisations.

« It is not our differences that divide us. It is our inability to recognize, accept, and celebrate those differences. »

Audre Lorde

(«Ce ne sont pas nos différences qui nous divisent. C’est notre incapacité à reconnaître, accepter et célébrer ces différences.»)

Il y aura des vedettes, mais pas beaucoup.

L’actrice America Ferrera a été désignée responsable des artistes par le comité organisateur. Amy Schumer, Scarlett Johansson, Olivia Wilde, Samantha Bee et Frances McDormand ont également annoncé qu’elles seraient de la partie. Les stars ont surtout été nombreuses à démontrer leur soutien à l’initiative sur le web, comme Beyoncé, Madonna, Cher et Katy Perry. Dommage, j’aurais tant aimé les voir brandir le poing derrière une bannière « Girls just wanna have fundamental human rights ».

Il y aura une foule de tuques roses.

Lancé par des tricoteuses de Los Angeles, le Pussyhat Project s’est donné comme objectif de confectionner un million de tuques roses avec des oreilles de chat (pussyhat, un jeu de mot avec pussycat) pour identifier et garder au chaud les manifestantes. Cette sympathique idée est rapidement devenue virale. Avec le patron disponible gratuitement sur Internet, les tuques se sont multipliées si rapidement que la laine rose est venue à manquer dans plusieurs villes américaines

Photo: p_ssyhatproject

 

Châtelaine y sera.

Nous aurons une journaliste et une photographe sur place à Washington pour rencontrer les manifestantes et immortaliser ce moment historique. Rendez-vous sur notre page Facebook samedi soir pour être avertis dès que l’article sera publié!

 

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Pour écrire à Marianne Prairie: chatelaine@marianneprairie.com

Pour réagir sur Twitter: @marianneprairie

Marianne Prairie est la co-directrice de l’ouvrage collectif Je suis féministe, le livre (les éditions du remue-ménage)

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