Se priver d’un groupe d’aliments ou disséquer les nutriments de son menu sont des comportements ralliant autant les végétariens que ceux qui souffrent d’anorexie ou d’orthorexie. Voilà la conclusion d’une récente méta-analyse de 20 études regroupant 14 391 personnes menée par l’Université d’Athènes.
« C’est loin d’être généralisé, mais il n’en reste pas moins que l’anorexie est très présente parmi les végétariens », dit Guylaine Guevremont, nutritionniste et coach en alimentation intuitive, elle-même végétarienne depuis quatre ans.
Les jeunes femmes sont plus touchées que les autres par le phénomène. Ce qui s’expliquerait par leur besoin d’exercer une certaine maîtrise sur leur corps alors qu’elles sont en pleine quête identitaire, selon la psychothérapeute et nutritionniste Josée Guérin. « Elles pensent, à tort, que plus elles sont strictes, plus elles sont “bonnes“. Ce mode de pensée calqué sur la culture des diètes est tellement rigide et exténuant qu’il mène souvent à des symptômes dépressifs », explique-t-elle.
Certaines utiliseraient d’ailleurs l’excuse du végétarisme pour sauter des repas, prétextant qu’elles manquent d’options sans viande ou qu’elles ont mangé avant le repas familial pour ne pas incommoder les omnivores autour de la table. Une situation que constate Guylaine Guevremont dans sa pratique.
Il est donc judicieux d’évaluer ses motivations avant de bannir les produits d’origine animale, estime la diététicienne végane Alyssa Fontaine. « En réfléchissant, si on se rend compte qu’on le fait surtout pour surveiller son poids ou pour être en hyper santé, c’est un gros red flag », conclut-elle.
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