Société

Héroïnes au quotidien

En Afghanistan, cinq ans après la déroute des talibans, Lima, Homa, Shakilla, Bibi et Sima racontent leurs combats de tous les jours dans un pays où il est encore périlleux d’être une femme.

En 1996, j’ai entendu dire qu’un régime intégriste avait pris le pouvoir en Afghanistan, au vu et au su de l’Occident. On m’a aussi raconté que les talibans interdisaient désormais aux filles de fréquenter l’école et aux femmes de travailler. Je suis donc partie en reportage là-bas. Je voulais savoir comment elles arrivaient à survivre. J’y suis retournée à maintes reprises depuis car l’histoire des Afghanes ne cesse de me hanter.

La quête
Retrouver Lima ― une Afghane sans nom de famille qui ne savait pas lire et ne connaissait même pas son âge ― n’allait pas être une tâche facile. Vivait-elle toujours à Nawa Khato, le village misérable où je l’avais rencontrée il y a trois ans pendant le tournage d’un documentaire pour la CBC ? Ou bien l’avait-on mariée à un homme âgé d’un autre village comme tant de jeunes filles ? Était-elle encore vivante ? Ce sont les questions que j’avais en tête pendant que le chauffeur de notre tacot tentait de se frayer un chemin dans les rues grouillantes de Kaboul, manœuvrant pour éviter les troupeaux de chèvres et les vendeurs ambulants. Nous nous dirigions vers la grande plaine de Shamali, au-delà de ce paysage semé de vieilles carcasses de tanks russes et talibans, jusqu’à Nawa Khato.

Je voulais savoir ce qui était arrivé à ces femmes et à ces filles qui ont été les premières victimes du désastre humanitaire qu’a été la prise de pouvoir par les talibans. Sous ce régime islamique intégriste, on exigeait que toutes portent la burqa qui couvre entièrement le corps. Des femmes non accompagnées d’un frère ou d’un père étaient régulièrement enlevées et lapidées à mort à la manière taliban, c’est-à-dire avec de petites pierres ― les grosses tuant la victime trop rapidement.

Puis les États-Unis et leurs alliés ont chassé les talibans du pouvoir, il y a eu l’élection du président Hamid Karzaï, soutenu par les pays occidentaux, et
la communauté internationale a fait miroiter des promesses de reconstruction. Dans une bonne partie du pays, les écoles ont rouvert leurs portes aux filles et les femmes sont retournées au travail. Le nouveau gouvernement a créé un ministère de la Condition féminine, une mesure porteuse d’espoir dans ce pays aux coutumes médiévales, dominé par les tribus et les clans. Au Parlement, des femmes ont remporté 68 des 249 sièges.

Progrès en péril
Depuis quelque temps, toutefois, on observe en Afghanistan des signes inquiétants indiquant que ce pays ravagé par la guerre est en train de revenir à l’âge des ténèbres. Les talibans se battent avec une vigueur nouvelle dans le sud, là où les troupes canadiennes se trouvent. En septembre, ils ont revendiqué l’assassinat de Safia Amajan, directrice de la Condition féminine, près de chez elle. Les intégristes lancent des bombes incendiaires contre les écoles de filles. On tue des enseignantes. Et, pire, l’immolation est devenue l’une des méthodes de suicide les plus courantes parmi les femmes. D’après Chris Alexander, adjoint au représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, « nous ne verrons peut-être jamais de notre vivant l’Afghanistan adopter les normes internationales en ce qui concerne les droits des femmes ».

Lima était comme toutes les jeunes filles que j’ai rencontrées au cours de mes neuf années de reportages en Afghanistan. La première fois que je l’ai aperçue, pâle et apeurée, elle se tenait accroupie près d’une rivière pour y puiser de l’eau. Elle portait un seau si énorme que je me demandais comment elle arriverait à le hisser jusqu’à sa maison en briques de boue séchée située en haut d’une colline. Les talibans avaient attaqué son village et tué son père, sa mère et sa grand-mère, m’avait-elle raconté sans émotion apparente. Seul soutien de ses quatre frères et sœurs plus jeunes, elle se levait à l’aube pour trouver à manger et préparait les repas dans ce qui restait de la cuisine familiale dévastée par les roquettes. Elle semblait sur le point d’atteindre la puberté, ce qui veut dire qu’elle allait bientôt porter la burqa. Pendant que le reste du pays s’avançait lentement mais résolument vers une liberté toute relative, sa voix neutre, son regard sans vie montraient une face très différente de la réalité du pays. L’espoir, comme les autres biens de luxe, n’était pas encore parvenu jusqu’à elle.

Quand je lui avais demandé ce qu’elle faisait de ses temps libres, elle m’avait guidée vers un sentier en bordure du village. J’avais cru naïvement qu’elle m’emmenait vers une sorte de terrain de jeu ou vers une rivière dans laquelle on lancerait des cailloux. Pas du tout. Nous nous dirigions vers le cimetière, où elle avait l’habitude d’aller s’asseoir sous un arbre pour parler à sa mère. Nous nous étions installées là ensemble. Lima, le regard fuyant, grattait nerveusement l’écorce de l’arbre ou faisait des gestes en direction de la tombe en marmonnant. Je lui avais demandé ce qu’elle souhaitait le plus au monde. « Rien », m’avait-elle répondu.

Lima, la rencontre
Une heure après avoir quitté Kaboul, nous commençons à voir des habitations en boue séchée ici et là dans la plaine, des bergers menant leur troupeau. J’aperçois soudain le panneau qui indique Nawa Khato. La voiture quitte l’autoroute pour s’engager sur le chemin de terre crevassé allant au village. Je scrute le visage des femmes, essayant de reconnaître Lima.

Nous sommes à peine descendus de voiture que déjà Yassin, le chef du village (comme bien des Afghans, il n’a qu’un seul nom), s’avance pour nous accueillir. Il me reconnaît et je m’empresse de lui demander des nouvelles de Lima. L’interprète me traduit la réponse de Yassin : « Les enfants l’ont déjà prévenue de votre arrivée. »

Et soudain Lima est là, au pied de cette même colline où nous nous sommes quittées il y a trois ans. Elle a grandi, c’est maintenant une belle jeune femme : des joues aux pommettes très saillantes, d’immenses yeux noirs et un sourire à la fois timide et éblouissant. Nos retrouvailles sont chaleureuses. « J’ai rêvé de vous, dit-elle d’une voix douce et un peu rauque. Dans mon rêve, vous reveniez au village. » Elle a l’air plus heureuse, souriant et même riant volontiers. Contrairement aux femmes du village, Lima ne porte pas la burqa.

De nouveau, nous nous rendons au tombeau de sa famille, puis nous admirons les cultures dans les champs. Nous grimpons une falaise pour aller nous asseoir à l’ombre d’un mûrier, où nous buvons du thé et discutons. L’interprète s’efforce de suivre le rythme de mes questions, des réponses de Lima et des nombreux commentaires de ses frères et sœurs qui piaillent autour de nous. Quand je l’interroge au sujet du mariage, elle rit : « Pas moi, pas maintenant. »

Elle me confie qu’elle veut aller à l’école pour apprendre à lire et à écrire son nom. Après une hésitation, elle s’approche, comme pour me confier un secret : il y a une école primaire près de l’appartement de son grand-père à Kaboul et elle a déjà demandé à la directrice la permission d’aller y suivre les cours cet automne, après les vendanges. Dire que cette fille pouvait à peine regarder quelqu’un dans les yeux il y a trois ans !

Ce hameau de Nawa Khato ne figure peut-être pas sur le radar de l’aide internationale en Afghanistan, mais le changement s’y est quand même produit. Maintenant, ces gens savent qu’il y a mieux, que les choses peuvent s’améliorer. Lima dit qu’elle amènera ses frères et sœurs à l’école. Elle semble enfin animée par l’espoir.

Quand vient le temps de nous quitter, il règne une atmosphère de fête au village. Tous se rassemblent autour de notre véhicule pour nous dire au revoir. Lima reste silencieuse. Elle me tend les mains. Ses adieux s’expriment dans son regard. Comme la dernière fois, elle se retourne et remonte vers la colline.

Une misogynie ancestrale
La manière dont les talibans au pouvoir traitaient les femmes était abominable, mais ils n’avaient pas tout inventé. Ils ne faisaient que rendre plus ignoble encore une réalité qui existait déjà. L’Afghanistan est un pays fragmenté en une myriade de fiefs appartenant à des tribus et des clans. Les anciennes coutumes de justice vengeresse y sont profondément ancrées et ce sont généralement les femmes qui en font les frais. Les droits des femmes ont presque toujours été inexistants dans ce pays. De timides réformes ont été mises en place sous le règne du roi Amanollah dans les années 1920, puis sous celui de Zaher Shah dans les années 1960, mais elles ont été sans lendemain.

L’occupation soviétique des années 1980 a été une époque relativement permissive pour les femmes. Même après le départ des troupes russes, en 1989, alors que le vide politique a entraîné des luttes fratricides sanglantes au sein des moudjahidin, les femmes ont continué de jouer un rôle important. Elles formaient alors 70 % des enseignants, 50 % des fonctionnaires et la moitié des étudiants de l’Université de Kaboul. Mais, à l’automne 1996, le leader des talibans, le mollah borgne Mohammad Omar, arrive au pouvoir. Il promulgue aussitôt un édit qui enlève aux femmes le droit de travailler. À partir de là, tout se détériore. Plus de radio ni de télé, plus de chant ni de danse, on n’a même plus le droit de rire. Il faut peindre les fenêtres en noir pour que les passants ne puissent voir les femmes et les filles à l’intérieur des maisons. Les escouades du ministère du Vice et de la Vertu parcourent les rues à la recherche de femmes désobéissantes, que l’on châtie en les fouettant ou en leur jetant de l’acide au visage.

Homa, celle qui se bat
La preuve de l’engagement du gouvernement afghan et de la communauté internationale pour les droits des femmes a été la création de la Commission indépendante afghane des droits de l’homme en 2002.

Situé à Karte Se, dans la partie ouest de Kaboul, l’immeuble de la Commission domine le secteur de la ville qui a été le plus endommagé par la guerre. Au deuxième étage se trouve un petit bureau consacré à ce qu’on appelle le Projet condition féminine. Du plancher au plafond s’entassent des piles de dossiers qui font état des plus horribles crimes contre les femmes. La directrice du Projet, Homa Sultani, entend régler chacun des cas qui lui ont été confiés.

Homa Sultani ouvre un grand album qui ne contient que des horreurs et des récits macabres. La première photo est celle d’une fille d’une douzaine d’années couverte de plaies. À l’âge de quatre ans, elle a été donnée à un homme en guise de dédommagement : c’est le baad, le prix du sang, la coutume tribale qui permet de régler une dispute. Lorsqu’une personne a été tuée, les tribus se réunissent pour déterminer le prix du sang. Quand on en arrive à un compromis, le coupable donne une fille ou une sœur ― il peut avoir à donner deux ou même trois femmes, selon l’importance du crime ― à la famille offensée. « Ces femmes sont extrêmement mal traitées, dit Homa Sultani. Après tout, ce sont les filles de l’ennemi. » Tous savent que cette coutume ne respecte pas l’islam et qu’elle est illégale. Pourtant, elle perdure.

Mais la petite infortunée de la photo, après avoir été battue, violée et sous-alimentée pendant sept ans, a réussi à s’échapper et vit maintenant dans un orphelinat. La Commission a identifié l’individu qui a abusé d’elle et a entrepris une enquête. Mais obtenir justice dans un pays marqué par le dysfonctionnement du système judiciaire et la corruption de la police est tout un défi.

Homa Sultani tourne la page pour me montrer la photo d’une femme qui a tenté de s’immoler par le feu pour échapper à un mari violent. Elle s’en est sortie, mais sa tête semble maintenant collée à son tronc à cause des cicatrices et ses mains ne sont plus que des moignons.

Je demande à Homa pourquoi une femme en arrive à choisir une manière aussi horrible de se suicider. Elle m’explique que ces femmes sont surveillées de près. Elles n’ont aucun accès à des armes ou à des pilules. « Elles ne peuvent pas non plus avoir recours à la pendaison parce que l’installation de la corde attirerait l’attention, précise-t-elle. Et elles ne savent pas qu’on peut se taillader les poignets. S’immoler à l’aide d’un peu d’essence leur semble donc la manière la plus rapide de mettre fin à l’intolérable. »

Homa continue de tourner les pages. La liste est interminable, tout comme semble l’être cette inlassable croisade en faveur du changement. L’équipe du Projet condition féminine a ratissé le pays à la rencontre de groupes de femmes ― et d’hommes. « Nous leur expliquons la différence entre l’islam et la tradition, entre une cour de justice et la loi tribale. Elles croient que l’islam donne tous les droits aux hommes. Nous leur apprenons qu’au contraire il accorde des droits égaux aux femmes. » Nos tasses de thé sont vides. Homa Sultani referme son catalogue des horreurs ; pour elle, c’est une autre journée de travail qui se termine.

Shakilla, l’infirmière
À l’autre bout de la ville, à l’Hôpital Istiqlal, un lourd silence règne dans le service des grands brûlés. La peinture est pelée sur les murs, les cadres de lit sont rouillés. Au-dessus de chacun, s’égoutte un sac de soluté contenant des analgésiques destinés à soulager la douzaine de patientes en phase terminale qui se trouvent ici. On éprouve un étrange sentiment face à l’inutilité des soins prodigués dans cette antichambre de la mort. C’est Annisa qui me frappe le plus. Dans un visage dont la peau est entièrement noircie, sous des paupières brûlées, son regard est encore clair. Ses bras, pliés au coude, sont enveloppés de gaze. On m’explique qu’elle est une victime de la tradition du badal, qui consiste à échanger des filles sans dot entre familles ou entre tribus pour les marier, pratique qui revient à les condamner à une vie d’abus et de travaux forcés.

Des cas comme celui-ci ne sont pas exceptionnels, mais ils sont rarement signalés aux autorités. Pour avoir désobéi à sa belle-mère, Annisa a été maintenue à terre pendant que son mari l’arrosait d’essence. Une simple allumette et son corps s’est enflammé comme une brindille. Elle a 18 ans. Elle sera morte dans cinq ou six jours.

« Nous ne pouvons pas faire grand-chose », explique l’infirmière en chef Shakilla Walizada. Les cas d’immolation grèvent l’hôpital, surpeuplé et sous-équipé. L’an dernier, ce service a traité 288 cas signalés à la justice, toutes des femmes âgées de 20 à 35 ans. La plupart des malheureuses qu’on amène ici sont couvertes de brûlures sur 95 % du corps et meurent dans une lente agonie. En plus, leurs familles ont honte d’elles.

Le cas d’Annisa, toutefois, est un peu différent. Sa famille a décidé d’agir et a obtenu réparation. Son père a signalé le cas à la Commission indépendante afghane des droits de l’homme. Le mari a été formellement accusé de voies de fait et condamné à une peine de deux ans de prison. C’est une sentence peu sévère, mais elle envoie tout de même un message.

Bibi, la militante
Quand les talibans ont été chassés du pouvoir, le Canada a promis d’aider à la reconstruction du pays et s’est engagé à verser 100 millions de dollars par année jusqu’en 2011. Cela en plus des deux milliards pour soutenir les efforts militaires contre les talibans, du million versé à la Commission indépendante afghane des droits de l’homme, et sans compter les efforts des ONG canadiennes.

En 1997, deux femmes de Calgary ont formé une association appelée Femmes canadiennes pour les femmes en Afghanistan (W4W en anglais) qui a fait connaître la situation des Afghanes et amassé 1,5 million de dollars destinés à appuyer des projets pour l’amélioration de la condition féminine. Cet argent sert maintenant à la scolarisation de près de 50 000 filles.

L’école Fatema Tul Zahra, dans le centre-ville délabré de Kaboul, est l’une de celles que soutient W4W. Elle est dirigée par Bibi Hajji, grand-mère et militante de 65 ans. « Nous allons chercher les enfants au marché », explique la directrice, qui supervise l’éducation de 147 enfants. « La plupart sont orphelins, d’autres vivent avec un grand-parent ou dans la rue. Si nous ne les éduquons pas sur place, ils deviendront des terroristes ou des voleurs et finiront par s’entretuer. » Chacun des enfants sous sa garde sait lire. Comme la plupart des petits Afghans, ils rêvent de devenir médecin, pilote, enseignant ou président de l’Afghanistan. Une petite fille de 12 ans, Tammana (le mot signifie espoir), me confie que les maths sont sa matière préférée à l’école. Mais elle a connu la misère et ajoute : « L’heure du repas n’est pas mal non plus. »

Sima, figure de proue
La présidente de la Commission indépendante afghane des droits de l’homme, la Dre Sima Samar, travaille dans un bureau protégé en tout temps par des gardes armés de fusils automatiques. Elle est la première Afghane que j’ai rencontrée à mon arrivée à Kaboul, il y a 10 ans. Alors dans la jeune quarantaine, elle était considérée comme une héroïne par les Afghanes ― et comme une traîtresse par les talibans.

Après avoir combattu les préjugés de sa propre famille pour obtenir le droit de fréquenter l’école, avant l’occupation communiste, Sima Samar devient médecin. Elle s’engage dans la lutte contre l’occupant soviétique, mais doit bientôt s’expatrier. Après le départ des Russes, elle revient à Kaboul, où elle met sur pied une ONG, et s’oppose aux moudjahidin en défiant l’interdiction faite aux femmes de sortir. Une fois les talibans au pouvoir, elle continue d’exploiter 10 cliniques médicales en plus des douzaines d’écoles qu’elle a mises sur pied et qui accueillent plus de 17 000 écolières d’un bout à l’autre du pays. Quand les responsables religieux menacent de la mettre à mort, elle leur répond : « Allez-y, pendez-moi sur la place publique et dites à tous quel a été mon crime : donner du papier et des crayons aux fillettes ! »

En 2001, Sima Samar devient vice-présidente du gouvernement intérimaire et ministre de la Condition féminine, mais la pression des chefs religieux l’oblige à démissionner au bout de six mois. Peu de temps après, elle accepte la présidence de la Commission indépendante afghane des droits de l’homme, qui lui confie le mandat de rétablir les droits bafoués depuis des décennies. En 2005, les Nations unies présentent au président Karzaï un rapport qui dénonce certains de ses collaborateurs. D’anciens ministres du cabinet et le nouveau chef de la police de Kaboul se seraient rendus coupables de crimes haineux, notamment d’avoir scalpé des femmes.

« Il faudra du temps pour changer les mœurs en Afghanistan, dit Sima. Il y a encore dans ce pays des endroits où les gens n’ont jamais vu de voiture, où toute la famille vit dans la même pièce à côté du bétail et où les hommes vendent leurs épouses. »

Après une longue journée passée dans les bureaux étroits de la Commission, Sima Samar grimpe dans un véhicule blindé avec ses gardes. Chez elle, le soleil couchant jette une lumière douce sur le jardin. Son premier geste est de prendre son sécateur et de se rendre dans son magnifique jardin de roses, un sanctuaire où elle peut se détendre et mettre les événements de la journée en perspective. « En 2001, nous n’avions aucun système. Nous avons accompli beaucoup de choses depuis : des élections démocratiques, cette Commission indépendante afghane des droits de l’homme. » Elle coupe une fleur et admire les jeunes pousses. « La démocratie est un processus, il ne suffit pas de la réclamer à cor et à cri pour l’obtenir. Et on ne peut y arriver sans la participation de la moitié de la population. »

Le soir tombe. En remontant vers la maison, Sima Samar s’arrête : « Cela prendra du temps, mais je garde espoir. » Dans un monde encore traumatisé par le 11 septembre 2001, l’histoire de l’Afghanistan n’est qu’affaire de terroristes, de narco-trafiquants et de retour des talibans. Pour moi, c’est l’histoire de femmes et de filles sans reproche qui continuent à payer un prix très élevé pour satisfaire l’opportunisme d’hommes en colère. Mais, comme Sima et Lima, moi aussi je garde espoir.

Que peut-on faire ?

• Le site de Femmes canadiennes pour les femmes en Afghanistan offre des pistes de réflexion et d’action à ceux et celles qui veulent venir en aide aux Afghanes.

• L’organisme caritatif afghan Shuhada (mot qui veut dire martyres) créé par Sima Samar pour venir en aide aux femmes afghanes, accepte les dons en ligne.

• L’organisme canadien Droits et démocratie a mis sur pied un Fonds pour les Droits des femmes en Afghanistan. Plus de détails sur le site de l’organisme.

 

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