
On l’espère souvent pendant des années. On l’attend impatiemment pendant 40 semaines. On achète le berceau, la table à langer, le siège d’auto, 22 petits pyjamas. On lit tous les livres. On est prêts. Puis il se pointe : c’est le plus beau. Et ce tsunami de 7 livres 5 onces vire toute notre vie cul par-dessus tête. Et ça, on ne l’avait pas prévu.
« Être parent, c’est être à la guerre et se faire croire qu’on a du fun », lance Jacques Davidts, auteur du téléroman Les Parent (ICI Radio-Canada télé) et, insiste-t-il, père très, très heureux de trois jeunes adultes… « Un parent dort mal, ne mange jamais ce qu’il veut, n’a jamais de temps pour lui et est toujours crevé : un sacerdoce qui te bouffe tout entier pendant 15 ou 18 ans. »
Il exagère ? En tout cas, ce qu’il décrit est corroboré par une flopée d’études scientifiques s’étalant sur plus de 60 ans. La première, Parenthood as Crisis, date de 1957 et a été suivie de dizaines d’autres. Leurs conclusions : pères et mères ne sont pas plus satisfaits de leur vie que les autres adultes. Et souvent moins. Pourtant, bonne chance pour trouver un parent qui vous dise qu’il était plus heureux sans oisillon au nid. Car, bien sûr, on l’aime notre progéniture et, non, on ne la retournerait pas au magasin. Alors ? Toutes les études se trompent ? Les parents mentent ? Les scientifiques n’ont rien compris ? Un peu tout ça, en fait.