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Les femmes toujours moins crédibles que les hommes?

Les femmes sont-elles les égales des hommes dans tous les milieux? Pas vraiment, croit Geneviève Pettersen…

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Les femmes sont moins crédibles que les hommes, du moins dans certaines sphères de notre société. France Culture mettait en lumière il y a quelques temps une affaire de misogynie dans le milieu de la recherche scientifique. Résumons. Deux chercheuses, en post-doctorat, ont soumis leur étude à la revue en ligne PLOS ONE. Le comité de rédaction leur a répondu que la recherche était fort intéressante, mais que les chercheuses gagneraient à travailler avec des scientifiques de sexe masculin de façon à valider leurs résultats. Dit plus crûment, on leur suggérait de travailler avec des hommes pour augmenter la crédibilité de leur étude. Notons au passage que, dans le milieu scientifique, les résultats d’études doivent être validés par les pairs. C’est un passage obligé. Mais nulle part il n’est prescrit que ces pairs doivent être des hommes.

Bien entendu, PLOS ONE a fait face à une vague de critiques assez impressionnante dans différents médias ainsi que sur les réseaux sociaux.  Les membres du comité de rédaction ont depuis présenté leurs excuses publiquement, mais l’incident nous prouve une fois de plus que, dans certains milieux, les filles ne sont pas encore prises totalement au sérieux.

Photo: iStock

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À la lueur de cet incident, je me suis demandé si, moi aussi, on m’avait déjà fait sentir que j’étais moins crédible que mes collègues masculins. Et je dois malheureusement avouer que oui. Du temps de mes études universitaires, j’avais la curieuse impression d’avoir plus à prouver que les garçons de ma classe.  Même qu’un de mes profs, au moment de me remettre un travail, m’a déjà dit qu’il ne pensait pas que j’étais assez brillante pour avoir A+.  Je me rappelle lui avoir répondu que je ne croyais pas qu’il était aussi stupide pour me dire une telle chose. Après ça, je suis retournée chez nous pour brailler, histoire de ne pas éclater en sanglots devant lui et d’entretenir le préjugé selon lequel les filles sont plus émotives que les garçons. Oui, ce prof était vraisemblablement un épais misogyne et oui, des dizaines de professeurs masculins qui traitent leurs étudiantes et leurs étudiants équitablement m’ont enseigné par la suite. N’empêche que, cette fois là, j’ai ressenti un véritable sentiment d’injustice.

Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com

Pour réagir sur Twitter: @genpettersen

Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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