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Cette vieille maison, à vendre depuis des années, s’élève près d’un village appelé Naufrage. Plusieurs hameaux portent un nom français car les Acadiens y ont habité longtemps (jusqu’à leur déportation en 1755). Le panneau qui annonce le restaurant est typique : peint à la main, rustique, sans prétention. L’endroit est un peu dépaysant – au milieu de nulle part –, mais la bouffe est succulente : j’y ai goûté la meilleure chaudrée de fruits de mer, présentée avec un genre de biscuit local délicieux qu’on sert un peu partout (mais de qualité inégale). J’ai demandé à la propriétaire ses recettes. Ce n’est pas un attrape-touriste, les gens du coin fréquentent cette place. Le joli pont mène à une baie où les pêcheurs accostent avec leur butin. La première fois que j’ai vu un thon qu’on venait de prendre, j’ai été impressionnée par l’allure du poisson (il peut peser une demi-tonne !), émue même. C’est d’ailleurs tout un spectacle, car les grosses prises sont rares. Les gens des alentours se passent le mot : « Un thon ! » Et tout le monde accourt.