Reportages

Stop les bullies

Les intimidateurs n’ont plus le beau jeu.

Photo: Olean Mykhaylova/Veer

Les intimidateurs n’ont plus le beau jeu. Depuis septembre dernier, 25 écoles secondaires de l’île de Montréal ont adopté un nouveau programme de lutte contre l’intimidation. L’objectif : intervenir directement auprès des bullies. Et jusqu’ici, les résultats sont encourageants.

Insultes, coups de poing, rumeurs… Quelque 85 % des cas d’intimidation ne comportent aucun élément criminel. Mais il faut agir quand même », soutient Christine Cayouette, l’agente sociocommunautaire instigatrice du programme Intimidateur en encadrement.

Comment ça fonctionne Au premier méfait rapporté, l’école impose une sanction au jeune – rédaction d’une lettre d’excuses, retenue, période de réflexion… L’incident est inscrit au registre.

L’intimidateur recommence ? Le programme se met en branle en trois étapes. D’abord, on réunit l’élève fautif, ses parents, la direction de l’école, un agent enquêteur jeunesse, un agent sociocommunautaire, un psychoéducateur. « On s’assure que le jeune se rend compte de la portée de ses gestes et que les parents sont au courant de ce qui se passe », explique Christine Cayouette. Par la suite, le psychoéducateur fournit à l’élève des outils pour gérer les conflits et améliorer ses relations avec les autres. La troisième entrevue, facultative, met en présence l’intimidateur et sa victime. « L’échange n’a lieu que si la victime y consent et que l’intimidateur manifeste de l’empathie », précise l’agente du Poste 31. C’est l’occasion pour l’intimidé d’exprimer sa détresse. Enfin, l’élève et ses parents signent un contrat qui stipule qu’une autre infraction entraînerait une accusation en vertu du Code criminel.

À Lucien-Pagé, une école secondaire du Nord de Montréal où le programme a été testé l’an dernier, 20 cas d’intimidation ont été signalés. Mais seulement quatre ados ont récidivé et dû se soumettre aux trois étapes. Aucun n’a fait l’objet d’accusation.

Intimidateur en encadrement a obtenu le Prix d’excellence lors du Séminaire Intersection, où se réunissent chaque année des intervenants qui privilégient l’approche de police communautaire. « Des agents de Gatineau, de Shawinigan et de la Haute-Yamaska se sont montrés intéressés à implanter le programme dans leur milieu », se réjouit Christine Cayouette, qui l’a proposé à une cinquantaine d’écoles de la métropole. À bon entendeur, salut.

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