Plages et mangroves
Je me suis d’abord concentrée sur la partie la plus nordique de la côte, limitrophe de l’Équateur. Une région où le soleil darde sans répit ses rayons, contrairement aux provinces du Sud, souvent embrumées durant l’hiver austral (de mai à octobre). On y accède aisément à partir de l’aéroport international Jorge-Chávez de Lima, d’où partent des bus et des avions desservant les principales villes du littoral.
J’ai atterri à Piura, première cité fondée par les conquérants espagnols, il y a 500 ans. Tout autour, plantées dans le désert, de petites bourgades colorées où des artisans vendent bijoux en argent, chapeaux de paille toquilla, poteries, jouets et babioles. Des dizaines de chiens errants se promènent, reluquant les coins d’ombre et les restes de poulet grillé, tandis que les moto-taxis se faufilent hardiment entre les passants. Sans attendre ma permission, un vendeur pose sur ma tête un masseur capillaire aux branches d’acier pour que j’en constate les bienfaits.
La visite n’est pas désagréable, surtout lorsqu’on la couronne d’un petit pisco sour, cet heureux mariage d’une eau-de-vie, le pisco, de jus de lime, de sucre et de blanc d’œuf battu dont le Péruvien aime abuser. Mais ce sont les villages de pêcheurs et les stations balnéaires jalonnant le Pacifique qui valent vraiment le voyage – Máncora, Punta Sal et Cabo Blanco, par exemple, où Ernest Hemingway aurait achevé l’écriture du Vieil homme et la mer.
On y vient pour user ses gougounes sur des plages blondes, contempler le roc rougeâtre parsemé de quelques arbustes résilients, se baigner avec des tortues vertes ou faire des excusions en mer, comme celle qui m’a fait pleurer d’émerveillement. On souhaiterait avoir des yeux tout autour de la tête pour ne rien manquer, tant la vie marine est abondante et diversifiée. Les eaux péruviennes sont parmi les plus poissonneuses du globe grâce au courant froid de Humboldt, qui remonte de l’Antarctique.
À lire: Le Cap et ses vignobles