Femme de rêve

Une société démocratique

Tandis que le procès Shafia est sur toutes les lèvres, il est inévitable qu’il nous force à faire un examen de conscience. Quand l’étranger nous met face aux limites du système.

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Tiens, ce matin, j’entendais à la radio que le Canada allait vendre les sables bitumineux à l’étranger comme une ressource éthique. Surprenant? Non. C’est une ressource éthique parce que nous sommes un pays démocratique ont « spiné » les grands bonzes de l’image chargés de nous « greenwasher » le cerveau. Des gars comme André Boisclair, ancien ministre de l’Environnement, désormais à la solde du « oil and gas » (comme il dit).

Le rapport avec le procès Shafia? Absolument aucun. Sauf peut-être pour le pays démocratique. Nous sommes un pays démocratique, vrai. Les suspects subissent leur procès, les victimes seront (peut-être) vengées. Encore qu’on ne l’est jamais vraiment lorsqu’on n’est plus là pour applaudir. Mais bon, la démocratie va au bout de ses limites; elle fait la démonstration de ce qui s’est passé, dans la mesure où elle peut l’expliquer. C’est déjà beaucoup si on compare à tous les procès qui n’ont pas lieu en Afghanistan (et dans nombre de pays où les droits de la femme sont bafoués quotidiennement) pour des motifs aussi révoltants.

Je n’aimerais pas être la travailleuse sociale, la prof, la voisine qui a été témoin des écarts de conduite manifestes dans cette affaire où la DPJ est désormais sur la sellette.  En lisant cette lettre samedi, je réfléchissais si effectivement, des Tremblay plutôt que des Shafia auraient suscité d’autres réactions.

Chose certaine, lorsqu’on considère qu’on a « fait plus que notre rôle », il y a un problème. Un problème de société qui refuse de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Où s’arrête l’indifférence, la politesse, le quant-à-soi, la peur de l’autre et où commence la non-assistance à personne en danger? Bien malin qui peut y répondre.

Mais en ce moment, le procès Shafia emprunte cette pente où nous sommes tous impliqués d’une façon où d’une autre car nous vivons tous dans une forme d’individualisme plus ou moins contagieux. Nous sommes « éthiques », comme les sables bithumineux, et « démocratiques ». Mais au fond, le sommes-nous vraiment?

J’ai toujours dit que les enfants sont « nos » enfants. Tous. Je ne reprocherai jamais à un étranger de s’occuper de mon B s’il est en danger, s’il fait une connerie, s’il a besoin d’aide. Et j’essaie de faire de même avec les enfants que je croise sur mon chemin. Mais je sais une chose; ce que la société nous renvoie comme message c’est: mêle-toi de tes affaires et touche pas à mon « kid »! On voit jusqu’où ce comportement peut mener.

À qui les enfants doivent-ils demander de l’aide si nous sommes tous enfermés dans nos rôles?

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