Out, de Natsuo Kirino
Points, 672 pages, 15,95 lt;/p>
Premières phrases : Elle arriva au parking en avance pour le rendez-vous. Dès qu’elle descendit de la voiture, elle sentit la moiteur d’une épaisse nuit de juillet.
L’histoire : Matsako, Kuniko, Yoshie et Yayoi : quatre Japonaises qui travaillent à la chaîne dans la même usine, enchaînées à leurs vies pas faciles. Ainsi celle de Yayoi, 34 ans, deux jeunes garçons et un mari ivrogne, joueur invétéré et violent. Un soir, c’en est trop : Yayoi pète les plombs et l’étrangle. Que faire du corps ? Il sera démembré avec l’aide des collègues de la jeune femme, puis disséminé dans des sacs poubelles un peu partout dans Tokyo.
Le lieu : La capitale du Japon, décrite sous un angle original, loin des reportages sur les quartiers branchés et les avancées technologiques. C’est un Tokyo d’aujourd’hui (même si le livre a été publié il y a 15 ans). Où la classe moyenne se débat pour survivre et où « la société exploite les femmes vulnérables », dit l’auteure, soulignant que le problème n’est pas que nippon...
L’auteure : Natsuo Kirino est un nom de plume. La femme derrière ce thriller-choc féministe s’appelle Mariko Hashioka. Après des études en droit, elle a commencé à écrire des mangas avant de sortir de l’ombre avec Out : un demi-million d’exemplaires vendus au Japon, une poignée de prix prestigieux, une adaptation (ratée) au cinéma et un engouement international quand le livre a été traduit en diverses langues.
La gifle, de Christos Tsiolkas
10/18, 593 pages, 17,50 lt;/p>
Premières phrases : Les yeux fermés, Hector essayait de retenir ce rêve qui lui échappait pour de bon. Il tendit le bras vers l’autre côté du lit. Aisha s’était levée. Tant mieux.
L’histoire : Melbourne, un après-midi d’été. Parents et amis sont réunis chez Hector et Aisha, un couple interracial (elle est indienne, lui d’origine grecque), pour un barbecue. Un insupportable bambin défie le fils d’un invité, homme plutôt belliqueux. Quand ce dernier assène une gifle à l’enfant, c’est la stupeur ! « Il y eut comme un écho. » Lequel se répercutera chez toutes les personnes présentes.
Le lieu : Melbourne, deuxième ville australienne en importance, après Sydney. Mélange d’Europe et d’Amérique, ce serait la cité la plus agréable au monde. Mais l’auteur y décrit plutôt la vie dans une banlieue résidentielle où se profilent rupture entre tradition et modernité, racisme, obsession du fric, sexe et drogues, ados déboussolés et enfants-rois. Le tout, décrit à travers huit personnages emblématiques de ce nouveau visage du pays.
L’auteur : D’origine grecque, né en 1965 à Melbourne. Romancier, dramaturge, scénariste. La gifle, best-seller primé, son quatrième roman et le premier traduit en français, a inspiré une série-culte australienne. « J’ai désespérément tenté de fuir la banlieue, mais j’ai vite compris que, si je pouvais la quitter, elle ne me quitterait pas », a déclaré l’auteur, qui en a fait le matériau de son roman.
Un dimanche à la piscine à Kigali, de Gil Courtemanche
Boréal compact, 286 pages, 14,95 lt;/p>
Premières phrases : Au centre de Kigali, il y a une piscine entourée d’une vingtaine de tables et de transats en résine de synthèse. Puis, formant un grand L qui surplombe cette tache bleue, l’hôtel des Mille Collines...
L’histoire : Rwanda, début des années 1990. Bernard Valcourt, journaliste québécois, est à Kigali pour installer un réseau de télé éducative. À la piscine de l’hôtel, la rumeur se fait insistante... Le 6 avril 1994, l’horreur déferle sur le pays, où un génocide décime les Tutsis, victimes des Hutus. Entre-temps, Valcourt aura aimé éperdument et perdu Gentille, Rwandaise de 22 ans.
Le lieu : Fondée en 1907, capitale du Rwanda depuis 1962, Kigali est « la ville aux mille collines », décrite de façon somptueuse par l’auteur. Elle a vécu l’enfer du génocide dont on souligne cette année le 20e anniversaire tout en s’inclinant devant la force de résilience du peuple rwandais.
L’auteur : Né en 1943 à Montréal, où il décède en 2011. Correspondant à l’étranger. A tourné le documentaire L’Église du sida au Rwanda. Publié en 2000, ce premier roman sera traduit en 23 langues, et adapté au cinéma par Robert Favreau.
Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez
Points, 461 pages, 14,95 lt;/p>
Premières phrases : Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. Macondo était alors un village d’une vingtaine de maisons en glaise et en roseaux...
L’histoire : Impossible de résumer en trois phrases une saga sud-américaine narrée sur 450 pages et un siècle. Idem pour le destin abracadabrant d’une galerie de personnages. C’est touffu, drôle, cocktail enivrant de fiction et de réalité.
Le lieu : Macondo est un nom fictif, mais l’endroit existe en Colombie et s’appelle Aracataca. C’est le lieu de naissance de García Márquez. Ce village aux 20 maisons fondé en 1885 est aujourd’hui une ville de 50 000 habitants fière comme un paon d’avoir vu grandir ce Prix Nobel.
L’auteur : Journaliste avant d’être écrivain, Gabriel García Márquez est devenu une icône de son vivant. Pleurée d’Aracataca à Barcelone comme dans le monde entier, sa mort récente à 87 ans au Mexique (sa terre d’accueil depuis de nombreuses années) a remis au goût du jour une œuvre riche. « La vie, a-t-il écrit dans ses mémoires, n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient. »
Immortelle randonnée, l’édition illustrée, de Jean-Christophe Rufin
Photos de Marc Vachon
Gallimard, 242 pages, 47,95 lt;/p>
Première phrase : L’immense succès d’Immortelle randonnée reste pour moi une surprise et un mystère.
L’histoire : En 2011, l’auteur décide de « faire une grande marche solitaire ». Il se retrouve sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le récit de son aventure a passionné un public nombreux qui en redemande. Voici la version illustrée, en collaboration avec un ami photographe, le Québécois Marc Vachon. Les deux ont refait le périple – 800 km – que Rufin avait accompli à pied, mais en empruntant cette fois les transports modernes pour traverser le Pays basque, la Cantabrie, les Asturies, et, enfin, Santiago, les images matérialisant ce parcours inspirant.
Les lieux : Un des plus célèbres au Moyen Âge, presque disparu pendant un temps, le pèlerinage à Compostelle connaît un regain de popularité et conserve, malgré un indéniable effet de mode, son aura spirituelle.
Les auteurs : Jean-Christophe Rufin est né en France en 1952. Médecin engagé, écrivain (Rouge Brésil, Goncourt 2001 ; Le collier rouge, 2014), globe-trotter, diplomate, membre de l’Académie française depuis 2008. Né à Montréal en 1963, Marc Vachon a raconté sa jeunesse aventureuse dans Rebelle sans frontières (Boréal). Logisticien depuis 20 ans, il œuvre dans des contrées meurtries, notamment en Afrique.
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