Une salle de bal remplie de vêtements griffés, donnés par de généreuses fashionistas et vendus à des prix ridicules, l’idée est déjà alléchante. Quand on sait que tout l’argent amassé sert à financer Le Chaînon, un organisme qui vient en aide aux femmes en difficulté, elle devient carrément irrésistible!
C’est exactement le concept de l’événement Reluxe qui, depuis quatre ans, attire de plus en plus d’acheteuses (180 en 2018). Marie-Pier Mailhot, directrice générale des ventes chez Télé-Québec, fait partie des habituées. «On est comme des enfants dans un magasin de jouets», illustre-t-elle. Chaque année depuis trois ans, elle s’y rend avec six amies. Elles prennent l’apéro sur place, en quête de leur prochaine trouvaille, puis vont papoter autour d’un bon repas dans un restaurant du coin. «C’est devenu une tradition, si bien qu’on n’a même plus besoin de se donner rendez-vous. On ne manquerait cette soirée pour rien au monde», raconte-t-elle.
Quelques semaines avant la rencontre, Marie-Pier Mailhot en profite pour faire le ménage de sa garde-robe et dénicher quelques morceaux qu’elle donnera à Reluxe. «La première année, j’avais trouvé plus difficile de me séparer de certains vêtements, même si je ne les avais presque pas portés. Maintenant, ça me fait tellement plaisir. Je sais qu’ils rendront quelqu’un d’autre heureux. Et puis, ça fait plus de place pour les achats que je ferai à Reluxe.»
Parmi toutes ces perles rares, comment choisir celles qui s’intégreront aisément à notre garde-robe? «On opte soit pour des classiques indémodables – une jupe neutre, un chemisier blanc, un chandail en cachemire, un trench – , soit pour des pièces à l’allure vintage assumée qu’on utilisera comme élément vedette de nos ensembles», conseille l’animatrice Laurence Bareil, une des stylistes qui viendra en aide aux acheteuses.
Sa meilleure astuce de magasinage: se concentrer sur le potentiel d’un vêtement. D’abord, en gardant en tête les différentes retouches qui pourront l’actualiser, comme retirer les épaulettes ou changer les boutons. Ensuite, en achetant un peu plus grand, plutôt que trop petit. «Tant qu’il y a du tissu, il y a de l’espoir», dit celle qui est également marraine de l’édition 2019 de Reluxe. Un veston un peu trop ample semblera avoir été confectionné sur mesure pour nous, après un petit tour entre les mains d’une bonne couturière.
Mais, peu importe l’article sur lequel on jette son dévolu, on peut être assurée de sa qualité, souligne Isabelle Éthier, cofondatrice de Reluxe. «Tous les vêtements sont inspectés par des expertes. Et ce sont elles qui fixent les prix – toujours très, très bas, quand même, puisque l’objectif est de vendre autant d’articles que possible.» Quant aux articles qui n’auront pas été vendus au terme de la soirée, ils iront directement à la friperie du Chaînon. Rien n’est perdu.
«La plus grande satisfaction, c’est de savoir que nos achats aident quelqu’un qui en a besoin», dit Marie-Pier Mailhot. Chaque dollar dépensé à Reluxe permet au Chaînon d’offrir trois repas à des femmes en difficulté. Ce financement est essentiel, car l’organisme reçoit peu de subventions gouvernementales – environ 7% de son budget – et dépend des dons pour continuer d’assurer ses services d’hébergement, de repas et de soutien psychosocial. Après avoir amassé 20 000 $ en 2017 et 32 000 $ en 2018, les organisatrices de la soirée Reluxe croient pouvoir atteindre 40 000 $ cette année... ce qui équivaut à 120 000 repas offerts au Chaînon!
Les femmes secourues souffrent de maladie mentale ou de dépendance, sont victimes de violence ou en situation d’itinérance… «Elles sont parfois issues de milieux socioéconomiques très défavorisés, mais certaines sont aussi des professionnelles accomplies. Toutes les femmes pourraient un jour avoir besoin de nous», dit Marcèle Lamarche, directrice générale du Chaînon.
Pour elle, Reluxe est plus qu’un moyen de financer son organisme. «Depuis sa création, l’événement fait rayonner notre cause. Des gens qui ne nous connaissaient pas sont maintenant conscients de notre importance et deviennent des donateurs ou des bénévoles.»
Le Chaînon et Reluxe font parler d’eux, même après la grande soirée shopping. Marie-Pier Mailhot, comme plusieurs autres, s’en assure. «Chaque fois qu’on me complimente pour un vêtement que j’ai acheté à Reluxe, j’en profite pour parler de l’événement et du Chaînon. Je répands la bonne nouvelle», blague-t-elle.
Le 9 mai, de 18 h à 20 h, au Loews Hôtel Vogue de Montréal.
Entrée générale: 25 $
Entrée VIP à 17 h: 50 $
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Après des études en chant classique au Conservatoire de musique de Québec, Andréanne Moreau a complété son baccalauréat en journalisme à l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) et est devenue journaliste dans les hebdos locaux de TC Média, sur l'île de Montréal. C'est là qu'elle s'est fait remarquer pour ses portraits et ses reportages près du style du magazine et a été recrutée par Châtelaine. Pendant trois ans, elle y a couvert l'actualité féministe mondiale dans la section Planète Femmes, la santé et l'activité physique. Elle a également réalisé quelques longs reportages, notamment au sujet de la grossophobie médicale, de la libido et de l'anatomie féminine. Andréanne met maintenant sa plume au service de l'Orchestre Métropolitain et de son chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin, pour qui elle est conseillère en communications et relations publiques.
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