« Qui est cette fille qui sort tout droit d’un Harry Potter? Et que fait-elle ici à l’ONU avec son discours? C’est une excellente question. […] J’ai la conviction que c’est ma responsabilité de dire quelque chose. Si ce n’est pas moi, qui le fera? Si ce n’est pas maintenant, ce sera quand? »
Emma Watson en a impressionné plus d’un(e) avec ce discours prononcé aux Nations Unies en tant que porte-parole pour la campagne He For She, campagne qui s’adresse aux hommes et souhaite les sensibiliser à la cause de l’égalité des sexes. Avec des mots simples et une conviction sentie, la demoiselle de 24 ans a offert une touchante tirade dans laquelle elle a exprimé, entre autres, son désarroi face à la peur du mot féminisme. Elle a rappelé qu’il s’agit avant tout de gestes concrets à poser plutôt que de s’attarder à une appellation qui en effraie plusieurs. Elle rappellera d’ailleurs que le féminisme est, avant tout, une volonté pour les hommes et les femmes d’avoir une égalité des droits, une égalité des sexes.
« Le féminisme est trop souvent associé à la haine des hommes. Les femmes ne veulent pas être associées à ce mot. […] Pourquoi le monde est devenu un endroit aussi inconfortable? »
Et, question de prouver son point, le scabreux site 4chan a répondu au discours de la jeune femme en mettant en ligne un site web intitulé : Emma You Are Next (en référence aux récentes images compromettantes de célébrités qui ont fait le tour du web). Sur le site en question, on peut voir un décompte à la fin duquel on promet des photos privées (nues) de la jeune femme. Dégoûtant. On ne vous met pas le lien, vous aurez compris qu’il est inutile de leur rapporter des clics supplémentaires.
Les menaces envers des femmes qui prennent parole sur le sujet ou qui se déclarent féministes sont de plus en plus fréquentes. On n’a qu’à penser à Anita Sarkeesian — blogueuse féministe et critique de la culture populaire qui tient l’excellent site Feminist Frequency — qui a vu une énorme campagne de haine, en ligne, se lever contre elle. Elle a vu ses comptes YouTube, Facebook, Twitter, etc. signalés, on s’est emparé de son identité et on a même créé des sites web où la jeune femme pouvait, virtuellement, être battue et violentée. (À écouter, sa conférence TEDex dans laquelle elle raconte son expérience de harcèlement en ligne.)
« Un monde inconfortable » nous dit Emma Watson?
On peut lire le discours de l’actrice sur le site de He For She.