Chère Louise,
Ça sent le bal des finissants. Les photos défilent depuis quelques jours sur Facebook : on y voit les robes scintillantes des jolies filles et les costards léchés des mignons garçons. Bizarres évocations, car l’ado rebelle que j’étais ne s’excitait pas le poil des jambes face à une telle soirée. C’est que je n’ai jamais embarqué à l’idée de me faire dicter un rituel commercial pour célébrer la fin du secondaire.
En plus de rimer avec bacchanale, avouons que les bals des finissants peuvent parfois donner dans le nec plus ultra de la quétainerie. Prends le mien. Robes cheaps dignes de la Plaza Saint-Hubert, spray tan, mustang emprunté à papa… Le comble du mauvais goût, oh que oui. Tu aurais dû voir le souper style sandwich pas de croûte organisé au Palace de Laval. Bienvenue dans la vie d’adultes!
Le message était clair : « Devenez une cendrillon le temps d’une soirée! » Si vous voulez être cool, transformez-vous en pitoune. Et s’il y avait une alternative au rêve de princesse vendu ici et là?
Je grommelle, même si dans mon for intérieur, je rêve d’une célébration de meilleur goût, moins conformiste et superficielle… Après tout, c’est vrai qu’il y a quelque chose d’attendrissant à la pratique. Mais, de ce type-là? Vraiment? Ce qui m’a toujours tombée sur les nerfs, c’est la dictature de la poupoune. Qui sera la plus belle? Lourd.
Et en plus, ça coûte tellement cher. Que font les parents qui n’ont pas le budget pour investir les 300 $ dans le rêve de mademoiselle? Il y a le prix du billet, le transport, le DVD, l’album de finissants, la robe, le maquillage, la coiffure, la manucure… Ouch.
Fort heureusement, il existe des bals moins typés. Prends l’exemple de Rosemarie qui était accompagnée de sa copine! Ça, c’est un coup de gueule sympathique.
Bref, on ne rêve pas toutes au rêve de la princesse et c’est tant mieux. Et vive les bals de finissants moins bling bling.
Léa