Les femmes de Xavier Dolan jouent un rôle clé, à la ville comme à l’écran. Magalie Lépine-Blondeau, une beauté hollywoodienne née à Montréal, remarquée dans 19-2 et L’empire Bossé, le considère comme un de ses meilleurs amis. Elle sortait de l’École nationale de théâtre, lui s’apprêtait à investir toutes ses économies d’ex-enfant-vedette dans sa première œuvre, J’ai tué ma mère. Ils se sont rencontrés sur un plateau de doublage. « Je ne suis pas une fille du matin. Et Xavier, même à 8 h, c’est une tornade. » Pourtant, le Jell-O a pris. Du coup, Magalie a rejoint les rangs des muses de Xavier, même si l’expression la fait tiquer. « Mais lui aussi, il m’inspire! Son audace valide les miennes, me pousse à me dépasser. » Anne Dorval, la reine muse, celle du début, sa mère cinématographique, continue à inspirer Xavier : il veut lui écrire une télésérie à sa démesure.
Dans Laurence Anyways, le dernier volet de sa trilogie des « amours impossibles », le prodige de 23 ans raconte le drame de Laurent, en couple avec une femme et qui veut changer de sexe. Xavier a réuni autour de lui toutes ses actrices fétiches, déjà vues dans ses films précédents : Suzanne Clément, Monia Chokri, Patricia Tulasne, Anne-Élisabeth Bossé… Magalie incarne un personnage secondaire dont elle ne veut rien dévoiler. Et Anne ? Bien sûr qu’elle y est. « C’est très court, je ne fais que passer », dit-elle, modeste. « Oui, mais tu es formidable! » rétorque Magalie. Personne n’en doute, mais tout le monde ira vérifier dès la sortie en mai de Laurence Anyways, le film québécois le plus attendu de l’année.