Culture

Oscars 2018: pourquoi ils seront historiques

La grande fête de Hollywood pourrait nous faire vivre encore une fois des moments historiques.

1. Parce que plus rien ne sera pareil après #MeToo

Photo: Getty

La prise de parole qui a suivi les révélations de harcèlement et d’abus sexuels commis par le producteur Harvey Weinstein, aujourd’hui déchu et dont le studio est en faillite, teintera forcément la soirée. Déjà, une tradition sera brisée: l’Oscar de la meilleure actrice ne sera pas remis par le vis-à-vis masculin de l’année précédente. Casey Affleck (Manchester by the sea) a en effet de lui-même décidé de se désister. Même s’il n’a donné aucune raison, l’acteur, qui a réglé des poursuites de harcèlement sexuel à l’amiable il y a quelques années, n’aurait pas été le bienvenu, dans la foulée de #MeToo et de Time’s Up. On savoure à l’avance le discours d’ouverture du présentateur, l’humoriste Jimmy Kimmel…

 

2. Parce qu’une femme pourrait remporter la statuette de la meilleure réalisation

L’actrice et cinéaste Greta Gerwig, 34 ans, est seulement la cinquième femme, en 90 ans d’existence des Oscars, à décrocher une nomination dans la catégorie meilleure réalisation, pour Lady Bird, son premier film solo…. La dernière en lice avant elle? Kathryn Bigelow, en 2010, pour Démineurs (The Hurt Locker), d’ailleurs l’unique femme à avoir raflé la prestigieuse statuette dorée à ce jour. Pour sa part, le réalisateur du troublant film d’horreur Get Out, Jordan Peele, est le cinquième Noir à figurer dans cette catégorie. Il pourrait lui aussi marquer l’histoire en devenant le premier à remporter l’Oscar du meilleur réalisateur.

À lire aussi: Les plus célèbres controverses des Oscars

 

3. Parce qu’il y aura des paillettes… et des prises de position politiques.

De gauche à droite: Mandy Moore (Sara De Boer/Startraksphoto), Dakota Johnson (Lionel Hahn/ABACA/INSTARimages) et Elisabeth Moss (Sara De Boer/Startraksphoto).

Selon le New York Times, les producteurs de la cérémonie veulent mettre l’accent sur les films et le divertissement. En clair, ils ne souhaitent pas braquer les projecteurs sur les initiatives post-Weinstein, comme ce fut le cas aux Golden Globes, où les actrices participant à la campagne Time’s Up étaient vêtues de noir par solidarité avec les victimes d’agressions et de harcèlement sexuels. Une cadre de la chaîne de télévision E! Entertainment confiait au quotidien que si l’auditoire des Golden Globes avait certes apprécié ce tapis rouge plus édifiant, le besoin d’entendre parler chiffons restait présent… Qui osera lancer un pavé dans la mare cette fois-ci?

À lire aussi: Golden Globes 2018: les looks sur le tapis rouge

 

4. Parce qu’on risque d’assister à de nombreuses premières.

La liste des nominations recèle son lot de «enfin!» Premier réalisateur transgenre sélectionné pour un Oscar (Yance Ford, catégorie meilleur documentaire pour Strong Island), première actrice transgenre à présenter un prix (l’actrice chilienne Daniela Vega, qui joue dans l’un des cinq films étrangers en compétition, Une femme fantastique [Una mujer fantástica]), première femme en nomination pour la meilleure photographie (Rachel Morrison, Mudbound), première Noire sur les rangs pour le meilleur scénario adapté (Dee Rees, Mudbound, qu’elle a aussi réalisé), première femme candidate à la fois au trophée de meilleure actrice dans un second rôle et à celui de meilleure chanson originale (Mary J. Blige, toujours pour Mudbound). Et si Octavia Spencer est choisie meilleure actrice dans un second rôle pour La forme de l’eau (The Shape of Water), elle deviendra la première Noire à aligner deux Oscars sur le manteau de sa cheminée (son rôle de domestique rebelle dans La couleur des sentiments [The Help] lui en avait valu un premier en 2012).

 

5. Parce que… Denis Villeneuve.

Même si les catégories du meilleur film et de la meilleure réalisation lui ont échappé en raison d’un box-office décevant, Denis Villeneuve sera là. Apercevoir un visage québécois au théâtre Dolby suscite toujours notre fierté. Son splendide Blade Runner 2049, sélectionné dans cinq catégories techniques, vaudra peut-être son tout premier Oscar au vétéran Roger Deakins, orfèvre de la direction photo.

 

Les Oscars seront présentés le dimanche 4 mars à 20 h à CTV et en ligne à CTV.ca.

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.