Ici, sur le bord de la route dans les Ghats occidentaux, une chaîne de montagne plus ancienne que celle de l’Himalaya, il faut faire attention aux… éléphants! Quelques affichent indiquent ici et là qu’il faut être vigilant. Si l’on n’a pas la chance d’en voir passer, on peut en observer dans la réserve de tigres de Periyar, entre autres. Dans ce parc national, on trouve un millier d’éléphants d’Asie et une quarantaine de tigres.
Cinq guides et un garde forestier armé accompagnent le groupe auquel je me suis jointe. La chaleur est si intense que, rapidement, nous suons à grosses gouttes. Notre présence dérange des centaines de grenouilles, qui se jettent dans les orchidées sauvages. Des plantes se referment lorsque nous les frôlons. À en croire la force de leurs stridulations, les criquets semblent de taille à pouvoir nous dévorer!
Presque rien (de gros) ne bouge dans la forêt et les clairières. Il n’y a que nous pour marcher sous une telle chaleur. Et nous finissons par croire qu’on nous fait marcher! Des excréments d’éléphant? Bof, des tas de foin plutôt… «Si on a de la chance», chuchotent sans cesse les guides, dans un anglais limité.
Des gaurs, des bisons indiens, se détachent au loin. On voit traîner ici et là quelques mâchoires de leurs confrères, tués par les tigres. Des hérons, des aigrettes, des cormorans et des guêpiers à queue d’azur strient le ciel.