Société

Aide internationale : comment s’impliquer ?

Faire sa part pour aider les plus défavorisés, c’est possible. Châtelaine.com vous propose des pistes pour s’engager concrètement selon ses moyens.

Selon l’Agence canadienne de développement international (ACDI), les sondages des 10 dernières années ont montré que 85 % des Canadiens, en moyenne, appuient le programme d’aide au développement international du pays. « Tout être humain, qu’il soit ici au Québec, en Asie, en Amérique latine ou en Afrique, a besoin d’avoir une vie digne et d’avoir ses droits fondamentaux respectés et je pense que les Québécois sont très conscients de cela », estime Maria-Luisa Monreal, directrice générale de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI). Par contre, l’aide au développement se classe assez bas dans les demandes de la population quand vient le temps de se prononcer sur les priorités auxquelles le gouvernement fédéral devrait consacrer ses ressources financières.

Cette contradiction serait due au manque d’information, selon Jean-Philippe Thérien, spécialiste en relations internationales à l’Université de Montréal. En général, « les gens surestiment le montant d’aide au développement par un facteur de plus de cinq ». On est donc cinq fois moins généreux qu’on le croit et, dans les faits, ce n’est que 0,3 % du PNB du Canada qui est consenti à l’aide internationale.

Vous désirez faire votre part ? Suivez le guide !

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1. Adopter une consommation responsable… au quotidien !
2. S’engager
3. Faire un don réfléchi
4. Se porter volontaire

1. Adopter une consommation responsable… au quotidien !

En 2007, plus de 549 coopératives et associations certifiées provenant de 59 pays ont bénéficié des retombées du commerce équitable, permettant à plus de quatre millions de producteurs de vivre dignement de leur travail. « Le commerce équitable, c’est concret, facile à faire et ça ne change pas votre mode de vie, affirme Isabelle St-Germain, coordonnatrice ? alimentation, agriculture et commerce chez Équiterre. Ce sont de petits gestes quotidiens, mais, accumulés, ils finissent par avoir un gros impact. »

Au Canada, les ventes issues du commerce équitable ont augmenté de 48 % entre 2006 et 2007. Parmi les produits vendus, on trouve du café, du thé, du vin, du sucre, du cacao, du chocolat, des bananes, du riz, des épices, de la crème glacée, du quinoa, du coton, du karité, des fleurs coupées, de l’huile d’olive, des ballons de soccer et des produits cosmétiques, ainsi que certains produits artisanaux.

Pour en savoir plus sur le commerce équitable, visitez le site Internet de Transfair Canada.

Au Québec, plus de 1 500 commerces offrent des produits certifiés équitables, sans compter les supermarchés et les cafés-bistrots. Consultez la liste des points de vente et de distribution de ces produits sur le site Internet d’Équiterre.

2. S’engager

Pourquoi ne pas appuyer les campagnes organisées par les associations afin d’augmenter leur capacité d’impact auprès des décideurs ? Par exemple, vous pouvez joindre votre voix aux plus de 250 000 Canadiens, dont 70 000 Québécois, qui ont déjà témoigné leur appui à la campagne mondiale « Abolissons la pauvreté ». Au programme, quatre objectifs : accroître et optimiser l’aide internationale, rendre le commerce plus équitable, annuler la totalité de la dette des pays les plus pauvres et éliminer la pauvreté des enfants au Canada.

Pour aller plus loin, vous pouvez…

• Assister aux activités de sensibilisation et de mobilisation que les organismes réalisent
• Faire du bénévolat au sein des organismes
• Écrire à votre député
• Témoigner dans votre journal local
• Signer et faire circuler des pétitions
• Manifester

3. Faire un don réfléchi

Près de 80 % des Québécois se disent mal informés de l’impact des projets réalisés par les organismes non gouvernementaux (ONG), les instituts de recherche et les entreprises du Québec dans les pays en développement, selon une étude effectuée en juin 2006 par Léger Marketing. Toutefois, selon Maria-Luisa Monreal, le rendement des ONG est généralement très positif : sur un don d’un dollar, près de 85 cents partiraient sur le terrain.

Mais comment choisir ? Pour faire un choix éclairé, posez-vous ces questions :

• Quelle part du budget de l’ONG est allouée aux frais de gestion ? En d’autres mots, quelle part de mon don ira directement sur le terrain ?
• Quel organisme se voue aux causes qui me tiennent le plus à cœur (par exemple, l’éducation, la santé, le microcrédit, l’environnement…) ?
• Est-ce que je me reconnais dans les valeurs que véhicule l’organisme ?

Vous pouvez aussi visiter le site Internet de l’AQOCI qui recense les coordonnées de 62 organismes québécois de coopération internationale. On peut en apprendre au sujet de leurs activités, de leurs programmes et de leur approche. Il est également possible de chercher un organisme selon ses pays d’intervention.

« La meilleure chose à faire est de se renseigner afin de choisir un organisme qui reflète nos valeurs et fait des choses intéressantes à nos yeux. Ce doit être un choix réfléchi, conscient », précise Maria-Luisa Monreal.

4. Se porter volontaire

Inutile d’avoir le curriculum de Mère Teresa pour se porter coopérant volontaire à l’étranger. À tout moment de votre vie, vous pouvez décider de partir sur le terrain et ainsi mettre votre expertise au service des populations les plus démunies.

C’est le choix qu’a fait la Dre Lynn McLauchlin, médecin de famille au Centre hospitalier de St. Mary. En 2007, à 58 ans, ses enfants sortis du nid, elle est partie six mois en mission avec Médecins sans frontières (MSF). La destination ? Un hôpital de Port-au-Prince, en Haïti. « C’est un choix difficile. On lit beaucoup et ça nous prépare dans un certain sens, mais la réalité est autre chose. Il y a beaucoup de risques et aussi beaucoup de stress, car les besoins sont très grands, souligne Dre McLauchlin. Mais c’est une expérience extraordinaire ! Je suis très contente de l’avoir réalisée. »

Contrairement à l’idée reçue, plus de 50 % des effectifs de MSF ne sont pas des spécialistes du domaine médical. L’organisme, tout comme Oxfam-Québec, recrute en permanence des professionnels provenant de multiples disciplines comme des logisticiens, des coordonnateurs, des ingénieurs ou des comptables. Les exigences ? Les volontaires doivent avoir vécu une expérience de travail ou de voyage dans un pays en développement. Surtout, ils doivent posséder quelques qualités essentielles, comme la débrouillardise, la tolérance au stress et la capacité d’adaptation.

Bénévole au Centre cambodgien de déminage, la polonaise Agnieszka Kroskowska tente d’éradiquer à tout jamais le fléau des mines antipersonnel.

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