Hier, journée internationale de la gentillesse, j’avais décidé d’amener mon futur scout de 8 ans faire une activité de bénévolat.
Direction: l’atelier du père Noël situé sur une base militaire qui s’occupe des jouets ramassés par les pompiers durant l’année. On les lave, réarrange, répare au besoin, emballe et distribue.
Avant cette année, le père Noël existait. Maintenant, il a fait place à une armée de lutins qui prennent leur dimanche pour recycler une manne de jouets qui tombent du ciel.
Et que de jouets nous avons triés. Mais le plus étonnant, c’est tout ce qu’on doit jeter. Toutes les peluches (pas assez de bénévoles pour les laver). Tous les jouets en bois (à cause des bactéries), tous ceux qui ont l’air poche, ceux qui ont l’air croche, ceux qui ont l’air d’avoir fait partie de la distribution de Toy Story 3. Et ceux qui n’ont pas le feuillet d’instruction, ou à qui il manque un morceau. Il faut même refaire les casse-têtes s’il y a trop de morceaux. Voyez l’ouvrage. Et y’en a qui pensent qu’on joue!
On lave, on trie, on époussette, on jase et ON JETTE! Juste pour les jeux de société, nous en avons épargné le tiers seulement.
– Les hommes sont meilleurs que les femmes pour jeter, a lancé le responsable de cette activité, militaire de son état.
Je me suis passé la réflexion que les hommes étaient meilleurs pour jeter… et pour tuer. Comme dit l’adage, ça prend moins de temps pour tuer un homme que pour en mettre un au monde.
Et il faut moins de temps pour jeter un jouet que pour le fabriquer.
Autour de la table, les mamans réfléchissaient sur la consommation à voix haute, horrifiées par tous ces jouets qu’on mettait de côté pour des raisons parfois très aléatoires. Même la St-Vincent de Paul et Renaissance n’en prennent plus. N’en jetez plus, la cour est pleine.
De mon côté, c’est déjà tout pensé: un cadeau par personne à Noël. Terminé l’orgie.
Pour les lutins qui voudraient aider (on en manque): (514) 252-2777 (4814) ou par courriel: 202.jouets-noel@forces.gc.ca