Mode

1960 à aujourd’hui : la mode prête-à-reporter

Les années passent, des looks restent. La mode d’aujourd’hui emprunte aux six dernières décennies et joue en rappel les meilleures pièces !

Photo : Imaxtree. Veste (Mango, 159,99 $). Jupe (Banana Republic, 124 $).

1960 : Ourlets écourtichés

Les années 1960 ont célébré l’audace et tracé net une coupure avec la décennie précédente, ultraféminine. La minijupe arrive avec fracas et dévoile les jambes sans gêne aucune. Outre cette pièce emblématique, on retient encore à présent les coupes géométriques des vestes et des robes, taillées loin du corps.

Photos : Imaxtree. Manteau (RW&CO., 199,90 $).

2010 : Territoire non genré

Depuis 10 ans, la remise en question de l’identité sexuelle binaire a des répercussions sur nos tenues. Les frontières convenues entre le bleu et le rose sont floutées. C’est surtout dans le monde du streetwear que le non-genré émerge – kangourous en coton ouaté, pantalons de jogging, chaussures de sport… Au rayon plus habillé, un manteau classique est devenu un basique magistral: le paletot, jadis porté seulement par les hommes, fait le bonheur des fashionistas tous genres (ou fluidité sexuelle) confondus.

 

Photos : Imaxtree. Pull (Birdz, 70 $). Pantalon (Roots, 72 $).

2000 : Survêtements à tous vents

Fini le temps où le survêtement de sport rimait avec entraînement. Avec l’an 2000 viennent l’assouplissement dans les codes vestimentaires et le décloisonnement dans les garde robes. La veste zippée à capuche et son pantalon mou coordonné sont passés dans le camp de la détente. L’inoubliable version en velours éponge rose bonbon fait recette. Jennifer Lopez, Paris Hilton et Kim Kardashian la portent tant pour prendre l’avion que pour sortir au café du coin. Bientôt les pantalons de yoga, les bralettes et les baskets viennent agrandir la famille de l’athleisure (athlete + leisure), née de la fusion entre le monde de l’athlétisme et celui du loisir. Cet habillement décontracté n’a jamais fait relâche depuis 20 ans.

 

Photo : Imaxtree. Jupe (UNIQLO, 39,90 $).

1970 : Longueur maxi

La génération hippie a tout rejeté ce qui l’a précédée, minijupe incluse. Elle voulait du confort, de la fluidité, de la liberté. Ses aspirations ont été exaucées avec des jupes et des robes bohèmes, aux ourlets caressant la cheville.

 

Photo : Imaxtree. Bottes (Dr. Martens, 200 $).

1990 : L’empreinte des Dr. Martens

C’est lors des jours moroses de post-récession qu’est apparu le style grunge, anarchique et désabusé. Les modeuses d’alors se proclamaient justement antimode, avec leurs chemises à carreaux, leurs jeans déchirés et, surtout, leurs irréductibles Dr. Martens. Les robustes bottillons fascinent toujours et continuent de casser des looks trop proprets. Rien n’est plus tendance aujourd’hui qu’une robe fleurie jumelée à des godillots.

 

Photo : Imaxtree. Baskets (Puma, 110 $).

2010 : Baskets et tennis : champions !

Voici le phénomène qui s’est répandu comme une traînée de poudre depuis une décennie: la basket urbaine. L’accessoire sensation a exploré tous les territoires possibles. L’immaculée Stan Smith d’Adidas, née en 1964, a repris du service pendant la vague normcore (qui prêchait le non-look avec ses basiques minimalistes). Des modèles de Converse ont été revisités par des créateurs, des artistes… et nous-mêmes! Certaines pièces sont devenues iconiques le temps de le dire (les Yeezy Boost de Kanye West). Les dad shoes aux grosses semelles boursouflées tiennent leurs fans en haleine. Pourquoi tant de passion pour la basket? Elle est tout simplement magique pour réveiller un tailleur assoupi ou déstabiliser un look un peu trop guindé.

 

Photo : Imaxtree. Bottillons (Aldo, 150 $).

1980 : Brillant spectacle

La vie nocturne de la décennie eighties est passée à l’histoire. Ça pétillait et ça scintillait de partout ! Les lamés argentés et dorés. Le strass et les paillettes. Les finis satinés enrichis d’élasthane, auquel on vouera une reconnaissance éternelle. On aime encore faire des coups d’éclat, surtout avec les chaussures et les sacs.

 

Photos : Imaxtree. Manteau (Noize, 219 $).

2000 : Doudounes haute protection

Habitué des pentes de ski, l’anorak matelassé a négocié le virage urbain au début du millénaire en changeant d’allure. Les créateurs de mode l’ont vraiment pris en affection pour le revamper. Il s’est allongé de plusieurs centimètres pour devenir un vrai manteau coupe-froid. Il a perdu ses manches pour se transformer en gilet. Il s’est paré de reflets miroitants ou laqués. Et il a atteint une légèreté inégalée. Les frileuses d’aujourd’hui l’enfilent en veste mincissime sous un manteau de lainage, ou se pelotonnent dans un modèle bien dodu pour promener Milou à 20 sous zéro.

 

Photos : Imaxtree. Jean (Second Yoga Jeans, 138 $).

2000 : Denim à jamais

C’est sur une toile de fond en denim que le troisième millénaire a débuté. Pas très original comme idée ? Il fallait voir comme le grand bleu s’était refait avec des coupes et des traitements inédits. Le jean porté de la tête aux pieds (jusqu’alors considéré comme une hérésie) est même devenu tendance. Les liens tissés entre le denim et nous ne se sont jamais effilochés. On l’aime plus authentique, à prix accessible, et on plébiscite les marques soucieuses de l’environnement.

 

Photos : Imaxtree. Pull (Banana Republic, 95 $). Sac (Roots, 168 $).

1970 : Palette hippie

Côté coloris, les années peace and love ont joué sur l’ambivalence. D’une part, une gamme en harmonie avec la nature: marron, rouille, camel… Mais aussi, de pétulants tons psychédéliques, comme l’orange, le violet et le jaune moutarde. P.-S. Merci 2020 de nous avoir épargné le vert avocat.

 

Photo : Imaxtree. Blouson (Rudsak, 695 $).

1980 : Cuir rock’n’chic

Durant la décennie 1980, les grands designers Claude Montana et Thierry Mugler ont extrait le cuir noir des clubs gais et de l’univers sadomaso pour l’offrir aux femmes. Les fashionistas n’en avaient que pour un blouson perfecto clouté et un pantalon en chevreau glacé. Depuis, le cuir est souvent devenu végétalien, mais l’aura rock du duo perfecto-legging est demeurée.

 

Photos : Imaxtree. Robe (Joe Fresh, 39 $). Chaussures (Le Château, 89,95 $).

1970 : Classe bourgeoise

Plusieurs attributs de la mode actuelle sont empruntés aux looks tirés à quatre épingles de la bourgeoise 1970 : les manteaux bien coupés, les blouses à lavallière, les sacs très dame et, surtout, les omniprésentes robes soyeuses de longueur midi (ou mi-mollet). À quelques différences près: les femmes en 2020 leur ajoutent la subversion d’un blouson en peluche ou d’un piercing dans le nez.

Photos : Imaxtree. Haut (Zara, 49,90 $).

1980 : Couleurs bien tranchées

Les couleurs ont claqué fort pendant la plus folle des décennies ! Vert chartreuse, bleu électrique, sarcelle et l’incontournable entrechoc violet + magenta. Qu’en restet-il ? L’améthyste et le fuchsia sont toujours dans notre cercle d’amis chromatiques, et les vifs combinés au noir font encore recette (on pense aux imprimés zébrés ou léopardés sur fond de couleur).

 

Photos : Imaxtree. Veste et pantalon (Reitmans, 84,90 $ et 49,90 $).

2010 : Le costard réinventé

On peut lui décerner les yeux fermés le titre d’uniforme des années 2010. Le tailleur-pantalon nouveau n’a rien d’austère ou de coincé. Il arbore des coupes rafraîchies et des proportions revisitées : des vestes plus longues, des pantalons raccourcis ou étirés à l’extrême, ou une fluidité proche du pyjama. Le costard sort de sa case horaire neuf à cinq, crée des alliances innovantes avec des t-shirts, des sacs-ceintures portés en bandoulière ou des baskets.

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