Santé

La pilule du lendemain

Que contient la « pilule du lendemain » ? Est-ce un produit dangereux ? Peut-elle nuire au bébé en cas d’échec ?

La contraception d’urgence, mieux connue sous le nom de pilule du lendemain, est en vente libre dans les pharmacies. Il faut cependant la demander au pharmacien, qui posera quelques questions et donnera des consignes d’utilisation. Elle coûte environ 28 $ (elle est gratuite pour les mineures et les étudiantes âgées de 18 à 25 ans encore à la charge de leurs parents). Aucune visite médicale n’est nécessaire, avant ou après la prise du médicament. Ce n’est pas un produit dangereux, y compris pour le fœtus, dans les rares cas où une grossesse se poursuit malgré tout.

Plan B
La contraception d’urgence est indiquée en cas de rapport sexuel non protégé ou d’échec d’une méthode de contraception (condom qui se déchire, oubli de prendre plusieurs anovulants, etc.). La pilule du lendemain la plus efficace et la plus vendue s’appelle Plan B. C’est celle, aussi, qui entraîne le moins d’effets indésirables : au cours des 24 heures suivant la prise des comprimés – il y en a deux à prendre à la fois –, 18 % des femmes ont des nausées et 4 %, des vomissements.

Plan B contient du lévonorgestrel, le même type de progestatif que diffusent le stérilet Mirena et plusieurs contraceptifs oraux. Ce n’est pas une substance abortive, contrairement au RU 486 (offert en Europe et aux États-Unis, mais pas au Canada). Elle inhibe ou retarde l’ovulation, empêche la fécondation et diminue les chances d’implantation si la fécondation a eu lieu.

Notez que la pilule du lendemain ne protège pas pour le reste du cycle. Les règles surviennent généralement un peu plus tôt ou plus tard que prévu. Si le retard excède une semaine, un test de grossesse est indiqué.

Ne pas attendre
Plus on prend Plan B tôt, plus elle se révèle efficace : prise moins de 12 heures après la relation, le taux de grossesse est de seulement 0,5 %, alors qu’il grimpe à 4 % si elle est prise au bout de 61 à 72 heures. Plus de cinq jours après la relation, elle devient inutile. Chez les femmes qui ont recours à cette pilule, le taux de grossesse global s’établit à 1 %, ce qui est supérieur à celui observé chez les utilisatrices de contraceptifs oraux, raison pour laquelle Plan B n’est pas recommandé comme moyen de contraception.

Le recours systématique à la pilule du lendemain devrait susciter une réflexion sur l’utilisation d’une méthode de contraception fiable.

Nous suggérons aux femmes qui ont d’abord recours au condom comme moyen de contraception et à celles qui n’ont pas de partenaire stable d’avoir des comprimés Plan B sous la main, vu l’importance de les prendre rapidement après une relation non protégée.

Autre méthode
Le stérilet de cuivre Nova-T (et non le stérilet Mirena) est une méthode de contraception d’urgence encore plus efficace que Plan B.

Il doit cependant être installé par un médecin moins de 120 heures (cinq jours) après la relation sexuelle non protégée. Les femmes qui n’ont pas de menstruations douloureuses ou très abondantes le tolèrent bien.

Louise Lapensée est obstétricienne-gynécologue à l’Hôpital Saint-Luc du CHUM ainsi qu’à la Clinique de fertilité OVO, à Montréal.

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