On entend souvent que le Québec est le champion des taux d’avortement au Canada. Mais ce qu’on sait moins, c’est que depuis 2005, ce taux ne cesse de diminuer – il se situe aujourd’hui aux alentours de 27 000 (environ 17 avortements pour 1000 femmes) – et que l’âge moyen des femmes au moment de se faire avorter ne cesse d’augmenter – 27 ans en 2011.
En somme, de bonnes nouvelles qui signifient une réduction des grossesses non planifiées chez les jeunes femmes – le taux d’avortements a baissé chez les 15-19 ans, les 20-24 ans et les 25-29 ans, et reste stable chez les 30 ans et plus. Dans certaines cliniques, les listes d’attente ont diminué.
Voilà ce qu’on a appris lors du Symposium en planning familial qui s’est tenu tout récemment à Longueuil, devant un parterre de médecins, d’infirmières et de professionnels de la santé concernés par tout ce qui touche la contraception et le planning familial.
Dans sa présentation du matin, Édith Guilbert, de l’Institut national de santé publique, a apporté toutefois une mise en garde quant aux taux d’IVG canadien et québécois, nettement sous-estimés selon elle de 3 à 5 %. Pourquoi ? Parce qu’au Canada, les données d’avortements de plusieurs provinces – Île du Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick, Manitoba, Colombie-Britannique – ne sont plus envoyées à Santé Canada depuis 2006 et que les avortements pratiqués sur les résidentes canadiennes aux États-Unis ou à l’extérieur du Canada ne sont plus comptabilisés. Au Québec, la situation n’est guère mieux : depuis 2010, la personne responsable de recenser le nombre d’avortements au Ministère de la Santé et des Services sociaux a pris sa retraite et n’a pas été remplacée ! Seuls les avortements remboursés par la RAMQ sont pris en compte.
Ceci dit, un fait demeure : il y a bel et bien une baisse du taux d’avortement au Québec, et elle est liée à différentes stratégies de santé publique. Les voici :
- la mise en place de l’assurance médicaments à la fin des années 1998, qui semble avoir stabilisé la flambée des grossesses non planifiées;
- l’accessibilité de la contraception orale d’urgence en pharmacie depuis 2001;
- l’implantation en 2007 de l’ordonnance collective de contraception hormonale, qui a permis aux infirmières de prescrire aux femmes en bonne santé, pour une période de 6 mois, la fameuse pilule sans passer d’abord par un médecin.
- l’introduction du stérilet Mirena avec hormones.
Et là, on passe à la vitesse supérieure. Les professionnels de la santé veulent mousser les contraceptifs au long cours (stérilet, implant, injection…) encore méconnus, surtout des jeunes femmes qui privilégient toujours le condom et la pilule.
Et vous, quelle méthode utilisez-vous, et pourquoi ? Vos commentaires sont appréciés !
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