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Société

Ces fonceuses qui imposent le respect : Dominique Anglade

Elle est la première femme à diriger le Parti libéral du Québec.
Dominique Anglade

Photo : Martin Tremblay

Dominique Anglade carbure aux défis. Et elle en a relevé tout un cette année : être la première femme  et la première personne racisée à diriger le Parti libéral du Québec. Il était temps : le parti existe depuis 153 ans !

Briser le plafond de verre ne lui a jamais fait peur. « À 10 ans, je voulais devenir papesse. Je l’ai même dit à Jean-Paul II quand il est venu au Québec [en] », raconte-t-elle dans un grand éclat de rire. Quelle ne fut pas sa déception lorsqu’elle a appris que les femmes ne pouvaient accéder au poste... Son père lui a suggéré d’aller lire au sujet de la papesse Jeanne, qui aurait brièvement occupé le Saint-Siège au 9e siècle. De quoi requinquer la jeune fille.

« J’ai été élevée par deux féministes », dit Dominique Anglade. Sa mère, l’économiste Mireille Neptune, et son père, le géographe et écrivain Georges Anglade, décédés en Haïti lors du séisme de 2010, lui ont tous deux insufflé le désir de se surpasser.

À 24 ans, cette ingénieure  diplômée de Polytechnique et de l’École des hautes études commerciales de Montréal (HEC Montréal)  dirigeait déjà un département d’une centaine d’employés chez Procter & Gamble, à Belleville, en Ontario. C’était là une excellente occasion d’affirmer son leadership. « J’étais quatre fois une minorité : francophone, femme, jeune et issue des communautés culturelles », souligne-t-elle. Elle a rencontré chacun de ses employés, des hommes blancs dans la quarantaine, pour la plupart. Et a ainsi gagné leur confiance.

Elle travaille fort, Dominique Anglade. « Il faut être drôlement décidée pour devenir cheffe de parti », lance-t-elle avec franchise. Elle a démarré sa campagne beaucoup plus tôt que ses six adversaires potentiels. « Je savais que j’aurais des gens à convaincre », laisse tomber la femme de 46 ans, mère de trois enfants de 8, 11 et 13 ans. Un seul autre candidat, Alexandre Cusson, a aussi fait campagne, pour finalement déclarer forfait. Dominique Anglade a donc été couronnée.

Son engagement envers le service public est en quelque sorte un héritage de ses parents. Ces exilés politiques retournent vivre en Haïti avec leurs deux filles après le départ du dictateur Jean-Claude Duvalier. Dominique a alors 14 ans. Le climat est instable, son père devient ministre du gouvernement Aristide, quelqu’un tire sur son oncleCes trois années la marquent. « J’ai vu ce que c’est de se battre pour la démocratie », dit celle qui a été ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation (de janvier 2016 à octobre 2018) et vice-première ministre du Québec (d’octobre 2017 à octobre 2018) dans le gouvernement de Philippe Couillard.

Maintenant qu’elle est cheffe du Parti libéral, son défi sera de le rebâtir, car il a connu la pire débâcle de son histoire aux élections de 2018. Question d’être fin prête pour celles de 2022. Elle a aussi à assumer le rôle de cheffe de l’opposition en temps de pandémie COVID-19. Elle réfléchit au lendemain de cette crise. « Dans quel genre de société voulons-nous vivre ? demande-t-elle. Comment pensons-nous à nos aînés, à nos plus jeunes, aux inégalités sociales ? Dans une société idéale, chaque individu peut atteindre son plein potentiel. »

Changer le monde ? C’est pour ça que Dominique Anglade fait de la politique.

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Reporter depuis plus de 15 ans, elle s’intéresse aux phénomènes révélateurs de notre époque, qu’il s’agisse de la nouvelle révolution sexuelle menée par les Y, de la quête de silence ou du manque d’accès à la justice. Elle est auteure du livre L’affaire Turcotte – Les dessous de la saga judiciaire de la décennie, publié en 2016. Son travail a été récompensé par une quinzaine de prix de journalisme, au Québec et au Canada.

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