C’est la Montréalaise Yvonne Maisonneuve qui, à 29 ans, a fondé Le Chaînon. Née dans le quartier Côte-des-Neiges, elle doit prendre temporairement les rênes du foyer familial lorsqu’elle perd sa mère à l’âge de 11 ans. Cette expérience éveillera plus tard chez elle le désir d’aider les personnes ébranlées par les aléas de la vie. Devenue adulte, elle décide de mener sa mission d’entraide par elle-même, sans joindre de congrégation religieuse comme c’était courant à l’époque. L’organisme s’est d’abord nommé l’Institut Notre-Dame-de-la-Protection.
À ses débuts, Le Chaînon est un petit refuge de quelques lits, dans un modeste appartement du quartier Mile-End. L’organisme déménagera ensuite ses locaux au centre-ville, à deux pas du quartier chinois.
L’organisme accueille chaque année 5 000 femmes en difficulté. Ça en fait des bouches à nourrir! On y sert annuellement 55 000 repas, préparés par les employés et des bénévoles, qui doivent conjuguer avec les dons de nourriture reçus. Sur la photo, la cuisine du Chaînon en 1955.
La philosophie du Chaînon est la même depuis sa création : offrir un accueil chaleureux à chaque femme qui s’y présente, à toute heure du jour et de la nuit, 365 jours par année.
Jusqu'en 1974, les jeunes femmes qui soutiennent Le Chaînon vivent en communauté et portent l’uniforme, même si l’organisme est indépendant de toute congrégation religieuse. Elles sont facilement reconnaissables lorsqu’elles parcourent les épiceries ou font la tournée des maraîchers pour recueillir des dons de nourriture.
En 1974, Le Chaînon emménage sur la rue de l’Esplanade, où il est toujours. Avec cette grande bâtisse, classée monument historique, ainsi que la maison Yvonne-Maisonneuve, l’organisme compte 62 lits.
Pendant plus de 30 ans, Le Chaînon a bénéficié de l’aide et de la notoriété des porte-paroles Yvon Deschamps et Judi Richards. En plus de contribuer au rayonnement de l’organisme, ils n’ont pas hésité à relever les manches pour la cause. Depuis 2009, c’est le comédien Bernard Fortin qui agit à titre de porte-parole officiel.
Crédit photo : Claire Beaugrand-Champagne
La boutique communautaire Le Coffre aux trésors du Chaînon, située sur le boulevard Saint-Laurent, est la principale source de revenus de l’organisme. On y trouve de la marchandise d’occasion et des articles neufs à très bas prix. Les gens peuvent venir y donner des vêtements et des objets.
Les « associées », c’est le cœur du Chaînon. Ce sont les femmes qui, par leur implication dans la gestion de l’organisme, ont longtemps assuré sa pérennité. Présentes sur les lieux, elles continuent de porter ce projet d’entraide avec une centaine d’employés et près de 200 bénévoles.
Crédit photo : Groupe NH Photographes
Depuis 2011, Le Chaînon peut aussi compter sur une alliée de taille : la directrice générale Marcèle Lamarche, qui a une longue expérience dans les grandes organisations d’entraide (fondatrice d’Enfant-Retour Québec, directrice générale de Moisson Montréal, de la Fondation Jean Lapointe et d’Unicef Canada, région du Québec). « Mon équipe et moi puisons notre inspiration dans le quotidien de ces femmes fragiles et courageuses, qui luttent pour des lendemains meilleurs.»
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