Ma mère a eu deux vies. Mariée à 18 ans, mère à 20 ans, elle a été comme la grande majorité des femmes de sa génération une épouse modèle, soumise et discrète. Puis, à l’âge que j’ai aujourd’hui, elle a pris la décision (pour l’époque follement courageuse ou carrément folle, selon le point de vue) de vivre pour et par elle-même. Elle a demandé le divorce (une femme, quelle hérésie !) et a fondé sa propre entreprise de relations de presse alors que notre culture se cherchait encore une identité propre entre la France et l’Amérique. Elle a été une pionnière et une des artisanes de ce show-business québécois qui nous ressemble et nous rassemble. Plusieurs de ses artistes – Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland, Florence K – l’appellent « maman ». Magnanime, je les laisse faire : j’ai gardé de ma mère la plus belle part. Non seulement elle a été la meilleure maman du monde, mais son exemple a appris à la petite fille que j’étais que rien n’est impossible.
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