Société

L’intimidation, ça va faire!

Rumeurs, menaces, exclusion, agressions… À l’école, ça existe depuis des lunes! Il aura fallu le suicide de Marjorie Raymond pour que le Québec réagisse. Et que des jeunes se lèvent.

Alex Laviolette a été longtemps la cible
d’insultes. Aujourd’hui, la jeune Atikamekw
connaît sa valeur.

Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, on a l’habitude de se serrer les coudes. Contre vents et marées. Or, il y a bientôt un an, un cataclysme s’est abattu sur la ville du bord du fleuve, ébranlant ses 6 600 habitants. Le 28 novembre 2011, Marjorie Raymond, 15 ans, s’enlevait la vie dans le garage situé à côté de la maison familiale. L’adolescente terminait ainsi la lettre d’adieu adressée à sa mère?: «C’est la faute de la vie et des gens jaloux qui veulent seulement gâcher le bonheur des autres.» Elle avait voulu en finir avec l’intimidation dont elle se disait victime depuis trois ans à la polyvalente Gabriel-Le Courtois. Selon le rapport du coroner, son mal de vivre et ses difficultés d’intégration étaient aussi en cause.

Qu’importe, le suicide de Marjorie ­Raymond a eu l’effet d’un électrochoc. Ce n’était pas le premier lié à ce fléau (un mois plus tôt, l’Ontarien Jamie Hubley, 15 ans, avait lui aussi commis l’irréparable). Mais c’en était un de trop.

Du coup, on s’est mis à parler de l’intimidation partout. Et à la voir en tout?: dans une bataille de gars, un crêpage de chignon, une impolitesse… Des parents ont débarqué en trombe dans les bureaux des directions, montant la moindre incartade en épingle. De Mont-Tremblant à Sept-Îles, en passant par Longueuil, Trois-Rivières et Thetford Mines, des élèves n’ont pas tardé à agir?: 24 heures de silence, Parlement étudiant, brassard blanc, 10 jours sans ordi… Tout ce mouvement aura au moins servi à faire de la lutte à l’intimidation une priorité dans les écoles. Mais à problème complexe, solutions multiples.

Voici des pistes prometteuses – et qui fonctionnent! – implantées dans six écoles de la province.

Des étrangers devenus voisins

École secondaire Thérèse-Martin, Jolietteet École secondaire Otapi, Manawan

«Drogués, alcooliques, violents, contrebandiers, pauvres, bloqueurs de route… Vraiment? On n’est pas tous pareils, apprends à nous connaître avant de nous juger.» – Vos voisins atikamekws

Au printemps dernier, des élèves de l’École secondaire Otapi sont descendus de leur réserve de Manawan pour placarder les murs des commerces de Joliette avec ce message de paix destiné à leurs «voisins».

 

 

Rose Larcher, 15 ans, en a assez de se faire
harceler parce que son amoureux est
atikamekw. «On a tous droit au respect.»

Près de 185 km de route séparent ces deux localités de Lanaudière. Une route que les ados atikamekws ont l’habitude d’emprunter pour «sortir» à Joliette et, éventuellement, fréquenter le cégep de la ville.

Mais chaque fois qu’ils y mettent les pieds, ils se heurtent aux préjugés. Les autochtones qui habitent Joliette n’échappent pas non plus à ce traitement. C’est le cas d’Alex Laviolette, 15?ans, qui fréquente l’École secondaire Thérèse-Martin, comme une dizaine de jeunes de sa communauté. Depuis le primaire, cette belle brunette de père atikamekw et de mère québécoise se fait accabler d’in­jures. «Personne ne mérite ça. J’ai fini par croire que j’étais grosse, sale, laide…»

C’est pour ouvrir les consciences qu’elle a décidé de s’impliquer dans le comité Em­preintes de son école. Avec une poignée de participants, elle mène sa croisade pour «changer le monde», une action à la fois.

11?h?45. Au beau milieu de la place, une scène étrange attend les élèves?: une vingtaine de jeunes, le visage masqué, montrent du doigt une malade couchée par terre, victime d’une «épidémie d’intolérance». Tous portent le carré bleu, en protestation contre la haine. Midi pile. Les élèves déferlent. Mais, à la grande déception des membres du comité Empreintes et de leur animatrice, Anne-Marie Boucher, de la Fondation de la tolérance, il n’y a pas d’attroupement. N’empêche, une graine est semée. «Je pense qu’on a réussi à attirer l’attention, me dit après coup Laurie Hébert, 15 ans, en enlevant son masque. C’est exactement ce qu’on voulait!»

Elle a eu raison. Dans les jours qui suivent, plus de 500 élèves de Thérèse-Martin adoptent le carré bleu et signent la déclaration qui les engage «à respecter les personnes qui les entourent, à manifester de la curiosité et de l’ouverture envers les autres cultures».

Les signatures recueillies sont envoyées à l’école Otapi. Touchés, les jeunes ­Atikamekws apposent leurs noms au bas du manifeste. Puis, c’est l’échange entre les deux écoles «voisines». Quatre élèves de Joliette partent au pays des mouches noires. Pendant deux jours, ils apprennent à fabriquer des collets et des cannes à pêche, mangent de la banique et du brochet. De leur côté, sept Atikamekws passent une journée en classe à Thérèse-Martin. C’est le choc?: «Ici, dit l’un d’eux, les profs prennent le temps d’expliquer et n’insultent pas les élèves. Aucun ne nous a traités de fainéants ou d’incapables…»

«Les jeunes d’Otapi sont revenus avec l’envie de faire de leur école un milieu d’apprentissage plus stimulant, et ceux de ­Thérèse-Martin ont découvert une majorité silencieuse qui s’oppose au racisme, observe Anne-Marie Boucher. Ça leur a donné un sentiment de pouvoir.» Et d’ouverture.

 


Dan Aristeo Cilala, 16 ans, veut défaire les
préjugés contre les Asiatiques.

Une bibliothèque humaine

Rosemere High School, Rosemère
«Les femmes voilées ont-elles le droit de fréquenter des garçons qui ne pratiquent pas la même religion qu’elles? Le foulard leur donne-t-il chaud l’été? Ce sont les questions qu’on me pose le plus», s’amuse Wurood Habib, 23 ans. Ce matin-là, l’étudiante en photo à l’Université Concordia est un livre humain… Comme une vingtaine d’autres «curiosités» – Noirs, juifs, Asiatiques, homosexuels… –, elle a accepté de parler de sa réalité, à l’invitation du comité Empreintes de la Rosemere High School.

Dans la cafétéria, en petits groupes, une centaine d’élèves de troisième secondaire les observent attentivement. Ils se demandent lequel de ces «livres» choisir!

Pendant un peu plus d’une heure, Wurood, Taïna, Dan Aristeo, Jacob, Stephen et les autres vont se déplacer de table en table pour défaire les mythes qui leur collent à la peau.

«Les rabbins ont-ils le droit de se marier? Tous les juifs sont-ils riches?» Le rabbin Dov Whitman, 30 ans, lunettes à monture griffée sur le nez, remet les pendules à l’heure avec humour. «Non seulement les rabbins ont le droit de se marier, mais ils sont supposés le faire! Et malheureusement pour les juifs, ils ne sont pas tous riches!»

Cette «bibliothèque humaine», créée par huit jeunes, est née à la suite d’un diagnostic posé dans leur école. Rosemere High School, clientèle homogène, souffrait d’un manque d’ouverture aux minorités. Dépêchée sur les lieux par la Fondation de la tolérance, l’animatrice Mikhala Lantz-Simmons a formé un comité, interrogeant les élèves sur les changements qu’ils souhaitaient apporter dans leur milieu.

La curiosité est vive, les discussions ouvertes. «C’est un honneur de parler de mes coutumes, dit Stephen III Okereke, 15 ans, d’origine nigérienne. On pense souvent que les Noirs sont violents et font des mauvais coups. Je réponds que les immigrants ne savent pas comment s’intégrer dans la société.»

Fin des «emprunts». Chacun repart avec le sourire, une petite part de l’autre en soi et quelques préjugés en moins.

 


«?Ce projet nous a permis de nous exprimer
et de mieux nous connaître », dit Stephen III
Okereke, 15 ans.

Une vidéo virale

École secondaire Chavigny, Trois-Rivières
L’idée leur est venue en visionnant la vidéo de Laurent Paquin, au lendemain du suicide de Marjorie Raymond. Sur fond de musique heavy metal, l’humoriste, l’air sérieux, faisait défiler à l’écran des petits cartons. «Je pense que ceux qui intimident sont des loosers. Ceux qui ne font rien ne sont pas beaucoup mieux…»

Dans la tête de Martin Malenfant et dans celle d’­Amélie Martel, profs de théâtre à l’École secondaire Chavigny, à Trois-Rivières, un projet était né. Restait à convaincre leurs élèves d’embarquer. «Ça n’a pas été difficile! lance Amélie Martel. On leur a montré la vidéo, ils nous ont parlé de ce qu’ils vivaient.»

Sur de grands cartons, chacun a inscrit sa particularité. «Je suis maigre, je porte des lunettes, je suis beau, je suis Noir, je suis blonde, je suis poilu, je suis gai, je suis moi…»

Par une froide journée pédagogique, la quarantaine de volontaires se sont présentés à la caméra avec leur carton à la main. L’effet a été aussi viral qu’inattendu. Postée sur YouTube en janvier, la vidéo Tous contre l’intimidation* a circulé bien au-delà des pages Facebook des élèves de Chavigny. Leurs amis, leurs parents, leur dentiste (!), et même des ados belges ont cliqué sur la vidéo – plus de 13 600 entrées à ce jour. Dont la mienne.

En fouillant dans Internet, je suis tombée dessus. Et je suis partie à la rencontre de ces porteurs de message. Ils m’ont présenté leur vidéo sur grand écran, dans l’auditorium de l’école, suivie d’un échange en direct.

«On a réussi à sensibiliser les gens, affirme Lancelot Normand, 15 ans. On comprend mieux les conséquences des gestes négatifs et la force des actions positives. Devant l’intimidation, on n’est pas porté à agir, on croit que ça ne donnera rien. La vidéo démontre le contraire.»

Le personnel de l’école aussi a été touché, remarque pour sa part Anaëlle Normand, 13 ans. «Les profs interviennent plus, ils s’impliquent plus. L’intimidation est devenue une priorité.»

Plus que tout, le succès de la vidéo «faite par des ados, pour des ados» repose sur leur implication. Elle les a touchés droit au coeur dans leur façon techno de communiquer.

Le personnel de l’école a eu droit à des recommandations. «Laissez faire la théorie! s’est exclamée Jade Frenette, 13 ans. Nous, ce qu’on veut, c’est participer à des actions qui nous font nous sentir utiles.»

*?La vidéo Tous contre l’intimidation a reçu le Prix d’excellence de la Commission scolaire Chemin-du-Roy.

 

 

«?Qu’on soit juif, chrétien ou musulman, on
a tous les mêmes valeurs?», croit Jacob
Shapiro, 17 ans.

Le bobo

L’intimidation, c’est quoi?
«Des chicanes de cour d’école, il y en a toujours eu, affirme Véronique Landry, psychoéducatrice à l’École primaire Saint-Zotique, à Montréal. Ça fait partie du développement normal de l’enfant et de l’apprentissage de la vie d’être de temps en temps victime ou agresseur.»

L’intimidation n’est pas un phénomène nouveau. Mais, aujourd’hui, on la comprend mieux et on y est plus sensible. Les écoles réalisent de plus en plus l’importance de ne pas laisser pourrir la situation. Car l’intimidation est davantage qu’un simple conflit. C’est une forme de violence qui implique un abus de pouvoir entre un «agresseur» et sa «victime», devant «témoins». Autrement dit, l’intimidateur agit en bande pour contrôler et déstabiliser sa proie. Son but? Attirer l’attention et s’octroyer du pouvoir par la force.

Neuf fois sur dix, les témoins n’interviennent pas… ou pire, ils rient. Ce qui donne du pouvoir à l’assaillant.

De 6?% à 10?% des jeunes en sont victimes de façon répétitive, avance Égide Royer, ex-codirecteur de l’Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l’école. «Ce qui ressort beaucoup, c’est l’incivilité – impolitesse, manque de respect, violence verbale.» Fif, gouine, tamoul, terroriste, pute, nerd, grosse, laide… Les jeunes s’insultent à tour de bras. Ça commence par des surnoms, des railleries, puis ça s’envenime. Humiliations, exclusion, menaces, violence physique…

«L’intimidation se fonde le plus souvent sur l’homophobie, le racisme et l’apparence», rapporte Anne Lagacé Dowson, journaliste (Téléjournal du jeudi soir, Radio-Canada) et directrice de la Fondation de la tolérance, qui vise à enrayer la discrimination dans les écoles. Et tout n’est pas noir ou blanc. Une victime peut devenir intimidateur et vice-versa.

Les conséquences sont désastreuses?: l’intimidateur adopte des comportements délinquants, les témoins se sentent impuissants et la victime finit par s’isoler et par perdre confiance en elle. Elle s’absente de l’école (25 fois plus qu’un autre élève!), développe de l’anxiété, se sent déprimée, souffre de maux de ventre ou de tête. Des pensées suicidaires peuvent la hanter.

Chicane de filles?
Une nouvelle forme d’intimidation typiquement féminine sort maintenant de l’ombre. Passée jusqu’ici sous le radar des profs et des directions d’école, l’intimidation indirecte fascine les chercheurs depuis une bonne vingtaine d’années. Au lieu d’utiliser les mots blessants et les poings dans un face-à-face avec sa victime, l’intimidatrice attaque celle-ci par la bande en montant les autres contre elle. Son but?: discréditer sa rivale et gagner en popularité. Son attirail de guerre?: rumeurs, exclusion, messages d’insultes anonymes, regards méprisants, cyberintimidation… Tapie dans l’ombre, l’assaillante évite ainsi toute contre-attaque et esquive les réprimandes – le personnel scolaire intervient à peine une fois sur cinq, contre une fois sur deux ou sur trois lorsqu’il s’agit d’agression directe.

 

 

Wurood Habib, 23 ans, s’est amusée à lever
le voile sur sa réalité.

«Des histoires de filles!» Voilà ce qu’on a tendance à dire, affirme France Capuano, professeure au Département d’éducation à l’UQAM. «On considère que c’est moins pire d’isoler quelqu’un que de le frapper. Or, c’est aussi dommageable, tant chez les victimes que chez les agresseurs.»

Une chicane de filles qui dégénère… c’est un peu ce qui s’est passé dans le cas de Marjorie Raymond. «Pour l’école, ce n’était qu’une guéguerre entre adolescentes, déplorait Chantal Larose, au lendemain du décès de sa fille. Il ne faut pas banaliser quand un jeune se confie.»

Pierrette Verlaan, professeure au Département de psychoéducation à l’Université de Sherbrooke, a élaboré, de concert avec son Groupe de recherche sur les inadaptations sociales de l’enfance (GRISE), un outil pour sensibiliser les écoles, les élèves et leurs parents aux effets pervers de cette violence cachée. Vidéo, jeux de rôles, discussions, devoirs… Plus de 1?000 écoles primaires à travers le Canada bénéficient actuellement de sa trousse de sensibilisation à l’agression indirecte (clipp.ca).

Les remèdes

Agir tôt!
École Saint-Zotique, Montréal
Les élèves de 4e année adorent ce moment. Tous les deux jeudis, madame Véronique consacre une heure à leur enseigner l’art de régler les conflits. Au menu de l’après-midi?: répondre au courrier du coeur. Rose a un problème. Des amis rient de ses vêtements et la traitent de patate. Que faire? Une main se lève. «Elle doit se mettre à la mode?» Rires. Cette réponse ne figure pas parmi les 16 que contient la «boîte à solutions».

Depuis plus de 10 ans, l’École Saint-Zotique, située dans Saint-Henri, un quartier défavorisé de Montréal, a fait le pari d’«outiller» ses enfants pour en faire de meilleurs petits citoyens.

De la prématernelle quatre ans à la 6e année, le personnel leur inculque les habiletés sociales, la gestion des émotions et la résolution de conflits. «On ne peut pas se con­tenter d’enseigner, dit la psychoéducatrice Véronique Landry. Les enfants vivent plein de choses à la maison, on doit s’assurer d’abord qu’ils sont ouverts à l’apprentissage.»

Les programmes de prévention enseignent des habiletés sociales – sourire, s’approcher doucement, regarder dans les yeux, partager, écouter, aider, s’excuser –, mais aucun ne vise l’intimidation à proprement parler. «?Si l’enfant développe son estime de soi et apprend à régler ses problèmes, il risque moins de recourir à l’intimidation», juge l’intervenante.

Les limites des interventions
Pour 80?% des élèves, les modèles de prévention et d’intervention portent leurs fruits. Un noyau dur de 5?% mériteront un suivi serré (de 2?% à 3?% sont irrécupérables?!). Le groupe à risque (les filles, les nouveaux, les jeunes avec des troubles de comportement…) se situe entre les deux?: ce sont les 15?% qui peuvent basculer d’un bord comme de l’autre. «On a avantage à concentrer nos actions sur eux», dit Sophie Bourque, conseillère pédagogique  à la Commission scolaire de Montréal.

 

«?Tous se sont intéressés à ma culture. Et
moi à la leur?», se réjouit Taïna Mueth,
14 ans.

Et plus tôt on lui inculque ces habiletés, mieux c’est – chaque dollar investi en prévention en économise six en intervention.

Le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) l’a bien compris. En 2008, il lançait son Plan d’action pour prévenir et traiter la violence à l’école. Avec son projet de loi 56 contre l’intimidation à l’école, déposé en février dernier, il allait plus loin. Le MELS exige des écoles un portrait annuel de la violence et de l’intimidation, un plan de lutte et un intervenant pivot avec, à la clé, des pénalités salées en cas de non-respect. Le hic, c’est que le Ministère n’a prévu ni argent ni personnel pour appuyer ses demandes.

Vu le nombre d’élèves aux prises avec des troubles de comportement, l’École Saint-Zotique consacre pratiquement toutes ses énergies et son budget aux programmes d’intervention. Au détriment de projets spéciaux et d’activités parascolaires.

Le code de vie et le protocole d’intimidation mis en place bien avant le projet de loi assurent un bon climat à l’école. De mémoire de psychoéducatrice, Véronique Landry n’a jamais vu un établissement où le code de vie était autant suivi.

Là où le système montre toutefois ses limites, c’est dans les chaumières… et sur Facebook. «Les jeunes se rabattent sur les réseaux sociaux pour intimider, soupire Véronique Landry. Que voulez-vous qu’on fasse si les parents n’interviennent pas?? Ils remettent beaucoup en question notre autorité…»

Un programme efficace

Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, Saint-Jérôme
Il existe au Québec un seul programme spécifique à l’intimidation, inspiré du Positive Behavioral Intervention & Support (PBIS), créé par deux chercheurs américains. Au menu?: engagement du personnel scolaire, identification des valeurs, enseignement des comportements souhaités, système de récompense, interventions ciblées, banque de données… Après un an, le programme de soutien comportemental positif démontre des résultats concluants?: diminution de moitié des incidents disciplinaires et nette augmentation des notes en français et en mathématiques.

Appliqué dans plus de 14 000 écoles aux États-Unis et dans une cinquantaine en Ontario, le programme se forge tranquillement une place ici. À la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, à Saint-Jérôme, sept écoles primaires et une secondaire bénéficient déjà du Soutien au comportement positif (SCP) – une douzaine au total à compter de septembre. «Les données nous permettent de réagir selon la réalité, estime Marc St-Pierre, directeur adjoint à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord. On ne s’épuise pas à mettre en place des campagnes qui ciblent tout le monde si les cas d’intimidation relèvent en fait d’une petite gang de trois ou quatre élèves.»

Dans ce dossier :

L’intimidation : Alors, on fait quoi?

Intimidation : ça n’arrive pas qu’aux jeunes…

Le Web, nouveau lieu d’intimidation

Les jeunes se mobilisent contre l’intimidation

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