Il y a autant de désirs, d’envies, de projets qu’il y a de gens.
Caroline L’Archevêque, 32 ans, Sainte-Anne- des-Monts
La rousse qui roule
Parfois, les rêves se révèlent à petites touches. La danse, les arts du cirque, le tricot, l’impression textile, l’architecture, Caroline L’Archevêque s’est intéressée à mille choses avant d’avoir un gros coup de cœur pour l’ébénisterie artisanale. Pendant trois ans, elle a appris et perfectionné les techniques permettant de créer, en bois noble, des pièces uniques. Arrivée sur le marché du travail, elle a réalisé que les clients, eux, voulaient des armoires de cuisine. Alors elle s’est tournée vers les techniques de construction écologiques et alternatives. Elle a acheté un vélo, des bottes de sécurité, un équipement de camping. Trois étés durant, elle a sillonné le Québec d’un chantier à l’autre, à raison de 10 000 km et d’une cinquantaine de chantiers par saison. Partout, elle offrait un coup de main, prenait des photos, posait des questions. Son site web, La rousse qui roule, où elle relatait ses découvertes, est devenu une mine d’infos pour les autoconstructeurs. Elle pensait en faire un livre, mais un troisième été d’intempéries a eu raison de son ordi et de son appareil photo. Elle a tout perdu. Elle a trouvé autre chose : Cap-au-Renard en Haute-Gaspésie, le village de rêve où elle a eu envie de poser sa bécane. Et une âme sœur avec qui lancer une entreprise en harmonie avec ses valeurs écologiques, son amour de l’artisanal et des petites communautés. Avec un associé, le couple a mis deux ans à penser, financer, peaufiner et réaliser son projet de bistro-microbrasserie régional. Le Malbord, ouvert en novembre dernier à Sainte-Anne-des-Monts, offre des spectacles, une cuisine locale et originale, ainsi que des bières de microbrasseurs québécois, dont leur première création, la Malbord rousse. Et Caroline consacre beaucoup d’amour à sa nouvelle demeure, centenaire. « Je suis installée pour de bon, dit-elle. Dorénavant, je vais voyager sur place. »