Chère Louise,
Durs, durs les temps pour la presse écrite. Et que dire des femmes à la tête des journaux?
Cette semaine, on a assisté au congédiement de la grande patronne du New York Times, Jill Abramson. C’était la première femme à diriger ce journal.
Ken Auletta, avance dans son blogue de The New Yorker que Jill Abramson se serait plainte d’avoir été moins bien payée que son prédécesseur, Bill Keller. On raconte également que l’ex-chef du Times avait la réputation d’être pushy, déterminant résolument sexiste rappelant l’agressivité. Son successeur, Dean Baquet, avouait à Politico qu’il est facile de caricaturer les femmes en «bitchy woman character», alors que les hommes sont perçus comme des êtres plus calmes. Caricature dinosaure?
Revient-on au fameux plafond de verre? Les «freins invisibles» font encore barrière aux femmes qui cherchent à se faire une place dans des rôles clé? Une étude de Strategy & found nous démontrait que, durant les dix dernières années, 27% des hommes PDGs ont été remerciés comparativement à 38% de femmes.
Abramson n’était peut-être pas une PDG, mais elle occupait un poste de leadership important. Aux États-Unis, une étude de Gallup Economy nous prouve que les Américains préfèrent avoir des messieurs comme boss. L’anecdote d’Auletta n’est pas anodine.
En 2014, la force de caractère convaincue et déterminée d’une femme est-elle encore perçue péjorativement? Une femme qui a la couenne dure est-elle plus facilement condamnée et condamnable? La caricature de la «pushy» persiste et signe. Dur, dur d’être une femme boss.
Bref, plus qu’une affaire de commérage que cette destitution au Times.
Toi, Louise, qui cumule vingt années d’expérience dans des salles de rédaction, as-tu vu un traitement différent pour les femmes boss?