Culture

Arts : 3 expositions à voir

De belles expositions qui font voyager dans le temps comme dans l’espace débarquent dans les musées du Québec cet été. Trois d’entre elles ont retenu notre attention. 

Direction Égypte sur le Nil

L’Égypte ancienne nous évoque souvent des images de pyramides, de pharaons et de mystérieux hiéroglyphes. Mais que sait-on de ses habitants ? Au moyen de 320 objets et artéfacts datant des origines de cette société jusqu’à la conquête romaine, le musée Pointe-à-Callière invite le public à longer les rives du Nil, à partager le quotidien d’une famille et à visiter temples et tombeaux pour mieux comprendre la relation particulière qu’entretenait le peuple égyptien avec l’au-delà.

« La société égyptienne fondait la quasi-totalité de son économie sur l’agriculture, notamment grâce à la présence du Nil et de ses crues. Or, 40 % de la production agricole était destinée à alimenter les tombes », explique la directrice générale de l’établissement, Anne Élisabeth Thibault.

Le parcours immersif et intime permet d’observer toute l’humanité de ceux et celles qui ont habité et pensé notre planète il y a plus de 5 000 ans. « On découvre, par les récits, les objets et les innovations de ce peuple révolutionnaire, à quel point les humains se ressemblent au fil des cultures et des époques. On comprend aussi toute son influence – technique, scientifique, mathématique et administrative – sur les civilisations d’aujourd’hui. » Une exposition qu’on contemple les yeux écarquillés et le cœur rempli d’humilité.

Égypte – Trois mille ans sur le Nil, jusqu’au 15 octobre, Musée Pointe-à-Callière, Montréal.

Exposition

Figure debout, Colombie et Équateur. / Pectoral en forme d’homme-oiseau avec des animaux auxiliaires, Colombie. / Coupe décorée d’une personne parée ou transformée, Colombie. (Photo : Museum Associates/Lacma)

Un peuple et ses objets anciens

Alors que les débats sur l’appropriation culturelle font rage dans les sociétés postcoloniales, les conservateurs se demandent comment mettre en valeur les œuvres de communautés autochtones tout en respectant la vision, les valeurs et les coutumes de ces dernières.

L’univers au creux des mains, présenté au Musée des beaux-arts de Montréal, est le fruit de la collaboration entre de grands musées d’Amérique et la communauté des Arhuaco de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord de la Colombie.

« Le processus s’est échelonné sur plusieurs années. Pour les représentants des Arhuaco, les questions iconographiques, géographiques et chronologiques ne sont pas très importantes. Ils s’attachent plutôt à la fonction sociale et spirituelle de chaque œuvre. Ils tenaient à ce que ces objets, créés pour établir des connexions, poursuivent leur travail dans l’exposition, et permettent aux spectateurs de connecter avec les communautés autochtones », explique Erell Hubert, conservatrice de l’art précolombien au Musée.

Au lieu d’être classées selon leur époque de création ou leur fonction, les 400 œuvres sont regroupées selon les grands principes établis par les Arhuaco, soulignant les équivalences entre le cosmos, la maison et le corps, ainsi que l’importance de maintenir l’équilibre du monde, de créer des liens. Les iconographies d’animaux ont été classifiées par écosystème, et non par divisions scientifiques. Les colibris se retrouvent dans la même vitrine que les fleurs, afin qu’ils puissent continuer à s’alimenter.

« Les messages véhiculés sont encore d’une grande pertinence aujourd’hui, en plus de faire écho à ce que nous répètent les Autochtones d’ici. L’exposition nous amène à considérer notre rôle individuel et collectif pour assurer la santé et l’équilibre de notre planète », précise la conservatrice.

L’univers au creux des main, jusqu’au 1er octobre, Musée des Beaux-Arts de Montréal.

exposition

Le martin-pêcheur a inspiré les locomotives des TGV.

Quand la nature devient modèle

Parce qu’il vaut mieux éveiller la curiosité plus tôt que tard, on décolle la marmaille de la console de jeu vidéo et on l’emmène voir cette expo.

Nature inspirante, techno inspirée raconte comment les ingénieurs les plus futés se sont inspirés du monde vivant pour innover dans le domaine du transport.

On y découvre, par exemple, que le bec du martin-pêcheur a inspiré la conception des têtes de locomotive des trains à grande vitesse pour limiter la pollution sonore lors de leur entrée dans les tunnels. La peau des requins, couverte d’écailles plates, a été reproduite sur une pellicule collée sur le fuselage d’avions afin d’améliorer leur aérodynamisme.

« Cette expo, qui se glisse dans une programmation estivale axée sur le développement durable, nous rappelle que depuis plus de 3,8 milliards d’années la nature essaie, se trompe et s’adapte, qu’elle évolue en recyclant tout, sans gaspillage et excès inutiles », souligne Geneviève De Muys, chargée de projet d’expositions au Musée de la civilisation. Les visiteurs seront invités à imaginer leurs propres inventions et à réfléchir aux dangers de la pollution et de la surconsommation, ainsi qu’aux solutions à adopter dès maintenant.

Jusqu’au 10 septembre, Musée de la civilisation, Québec.

 

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