Culture

Des séries télé à regarder absolument

De l’infirmière glaçante jusqu’aux quinquagénaires en crise, en passant par la joueuse d’échecs tourmentée et le gourou en disgrâce, les héros et les héroïnes des séries télé de l’automne en mettent plein la vue. En voici 13, choisies par notre équipe, qui promettent des soirées palpitantes!

Ce que nous sommes / We Are Who We Are

Dans Call Me By Your Name (Appelle-moi par ton nom), le film qui l’a propulsé sur le devant de la scène, le cinéaste Luca Guadagnino explorait avec une divine lenteur les tourments de l’adolescence et des premiers émois amoureux dans le décor de rêve et la chaleur pécheresse du sud de l’Italie. On en retrouve toute la beauté dans sa nouvelle offrande, We Are Who We Areune minisérie de huit épisodes.
Fraser, 14 ans, vient tout juste d’arriver dans la base américaine de Chioggia, en Italie, où sa mère a été promue commandante. Il y fait la connaissance de Caitlin, adolescente dont l’identité est en constante redéfinition.
Dans ce récit initiatique, les personnages prennent le dessus sur l’histoire. Guadagnino fait de sa série une véritable célébration de l’adolescence et de sa symphonie d’émotions, de la vitalité des moments de joie au désespoir de l’errance. Une expérience immersive et viscérale, riche en soleil, en eau salée et en mélancolie.
(Crave/HBO)

Anne-Frédérique Hébert-Dolbec, journaliste culturelle et gestionnaire de communautés

Les mecs

Comédie dramatique réalisée par Ricardo Trogi (QuébecMontréal, 1981, 1987, 1991), Les mecs suit les tribulations de Martin, Étienne, Christian et Simon, quatre gars dans la cinquantaine, incarnés respectivement par Normand Daneau, Yanic Truesdale, Christian Bégin et Alexis Martin. À travers les réflexions et les questionnements existentiels qu’ils abordent tantôt dans les bars, tantôt devant un urinoir ou dans les vestiaires d’un gym, on plonge dans la réalité pas toujours rose des quinquagénaires. Les échanges et les moments qui habituellement restent entre les gars, sont ici révélés au grand jour, pour le plaisir des téléspectateurs et surtout, peut-être, des téléspectatrices.
Une série pour rire des gars, et de ce qu’ils se racontent dans leur intimité. Car Les mecs dévoile tout, en caricature bien sûr, mais avec un gros brin de vérité.
(Ici Tou.tv)

Michel C. Tremblay, directeur artistique (intérim)

Ratched

Qui n’a pas détesté avec passion la tyrannique infirmière Mildred Ratched dans le film Vol au-dessus d’un nid de coucou, de Milos Forman ? La série Ratched plonge dans le passé de cette femme glaçante et manipulatrice, qui intègre en 1947 l’équipe de l’hôpital psychiatrique Lucia, en Californie. Le directeur au passé trouble, Dr Hanover, pratique sur les malades des lobotomies et autres expériences effroyables. Parmi ses patients, un psychopathe tueur de prêtres, enfermé dans le sous-sol de l’institution, avec lequel Ratched entretient des rapports bien particuliers. Dans cette ambiance malsaine et inquiétante, l’infirmière monte les échelons, implacable et impeccable – sa garde-robe et ses coiffures sont d’un chic à tomber. Suspense à la Hitchcock, scènes gore, sublime esthétique couleur bonbon et une finale qui promet une suite très attendue.
(Netflix)

Michèle Mayrand, rédactrice, mode et beauté

Fragile

Comme c’était le cas pour les trois autres séries écrites par Serge Boucher (Feux, Apparences et Aveux), le suspense psychologique Fragile nous tient en haleine du premier au dernier épisode. D’entrée de jeu, on apprend que les deux protagonistes, incarnés par Marc-André Grondin et Pierre-Luc Funk, perdent la vie dans un accident de la route. Au fil des épisodes, Fragile raconte l’histoire de leur amitié improbable et dénoue tranquillement les intrigues liées à leur décès et à leur famille respective. Monia Chokri, Christian Bégin, Martin Drainville et Valérie Blais, notamment, font aussi partie de cette excellente distribution.
(ICI Tou.tv)

Karine Benoist, coordonnatrice aux contenus numériques

Duchesse / The Duchess

Créée par l’humoriste canadienne Katherine Ryan, la série The Duchess s’articule autour de Katherine, une mère célibataire indépendante, féministe et fashionista. Tout au long des six épisodes, elle tente de convaincre son ex – le père de sa fille adolescente – de lui faire don de son sperme pour que sa fille puisse enfin avoir le petit frère ou la petite sœur qu’elle réclame. Tournée à Londres, cette série irrévérencieuse surprend par son écriture vive et sans détour, et par le stylisme mode.
(Netflix)

Ann Ross, directrice de production éditoriale

Phil a faim / Somebody Feed Phil

Somebody Feed Phil est un documentaire sur l’univers de la bouffe et des voyages. On y suit Phil Rosenthal, auteur de la série américaine à succès Everybody Loves Raymond, dans ses périples gourmands autour du monde. Dans chaque épisode, l’artiste à la personnalité pétillante nous fait découvrir une ville différente où il s’imprègne de la culture locale et gastronomique. À ne pas manquer : l’épisode consacrée à la visite de Phil à Montréal, il fait la tournée des meilleurs restos de la métropole, en compagnie du chef Antonio Park et de la critique culinaire Lesley Chesterman.
(Netflix)

Karine Benoist, coordonnatrice aux contenus numériques

Le jeu de la dame / The Queen’s Gambit

Cette mini-série raconte l’histoire de Beth Harmon, jeune orpheline qui se découvre un talent – et le mot est faible – pour les échecs. De tournoi en tournoi, elle s’impose comme une joueuse de classe mondiale tout en sombrant, en parallèle, dans une dépendance aux tranquillisants, à l’alcool et… aux looks ultratendance. Ses talents aux échecs l’amènent à quitter son Kentucky natal pour voyager dans le monde, allant d’une compétition à l’autre, avant d’atteindre son objectif ultime : participer au championnat mondial, à Moscou.
On ne peut qu’être séduit par cette jeune adulte, que rien ne prédestinait à une vie aussi grandiose et qui part à la conquête d’un monde dominé par les hommes. Anya Taylor-Joy, qui incarne Beth, crève l’écran avec ses yeux immenses et son jeu à la Audrey Hepburn. Mention spéciale au directeur artistique, pour ses décors éclatés.
(Netflix)

Ann Ross, directrice de production éditoriale

Les premières impressions / The Undoing (États-Unis)

Elena Alves est retrouvée assassinée dans son studio. Ce qui n’est pas sans troubler Grace, thérapeute conjugale, qui a croisé la victime dans un comité de parents à l’école huppée que fréquentent leurs enfants.
Le monde – tout en apparences – de la New-Yorkaise s’écroulera bientôt après de troublantes révélations. Son mari, oncologue pédiatrique, disparaît… et devient vite le principal suspect du meurtre d’Elena. Grace partira à la quête de la vérité non sans y perdre quelques illusions.
The Undoing est porté par une distribution prestigieuse – Nicole Kidman, Hugh Grant et Donald Sutherland – dont le jeu est parfois inégal mais qu’importe. Ce suspense de six épisodes nous garde en haleine. Avec brio, il est adapté du roman Les premières impressions de Jean Hanff Korelitz par le scénariste américain David Edward Kelley (Big Little Lies) et la cinéaste danoise Susanne Bier (Revenge, Oscar du meilleur film étranger en 2011).
(HBO, Crave et Super Écran)

Johanne Lauzon, rédactrice en chef

Toute la vie

Les adolescentes enceintes qui cognent à la porte de l’école Marie-Labrecque – un établissement qui leur est destiné – se trouvent toutes à un moment charnière de leur existence. Déjà aux prises avec le lot de problèmes de tout ado, elles doivent prendre des décisions qui changeront le cours de leur vie. Le psychoéducateur, Christophe (Roy Dupuis), et la directrice, Tina (Hélène Bourgeois Leclerc), deviennent les piliers sur lesquels s’appuient ces filles aux parents absents, trop exigeants ou dépassés par les événements. Comment résister aux rebondissements imaginés par l’auteure Danielle Trottier (Unité 9) et à la profondeur de ses personnages ? On est happé par le récit de ces vies, toutes singulières, par le destin tragique des unes et la réussite contre vents et marées des autres.
(ICI Tou.tv et Ici Radio-Canada)

Catherine Dubé, journaliste

The Vow

La série documentaire américaine, lancée en août dernier sur HBO, nous plonge dans le monde troublant de la secte NXIVM (prononcé Nexium) dont le gourou, Keith Raniere, purge présentement une peine de prison de 120 ans aux États-Unis.
Un plongeon qui fait frissonner d’autant que les réalisateurs disposent de matériel vidéo exclusif, offert par le cinéaste Mark Vicente, lui-même ancien membre de NXIVM et vidéaste attitré du groupe.
Chroniques des abus, crimes et cruautés commis par un gourou mégalomane et ses acolytes au nom de l’amour, de la liberté et de l’épanouissement personnel.
(HBO)

Imelda Jeuris, directrice artistique

Oktoberfest : bière et sang / Oktoberfest : Beer & Blood

Librement inspirée de faits vécus, cette série raconte l’histoire de Curt Prank, un brasseur ambitieux qui aspire à devenir le principal fournisseur de bière de l’Oktoberfest, grande beuverie annuelle de Munich. Or, détail important, seules les brasseries locales peuvent y participer. Voilà donc une règle que Prank – qui vient d’une autre région de l’Allemagne – aura tôt fait de bafouer. Au menu : magouilles, conflits familiaux, jeux politiques, trahisons et bains de sang. On l’aura compris : nul ne s’attaque à cette institution centenaire sans manger quelques coups de chopes à bière sur la tronche.
En six épisodes bien ficelés, cette magnifique série d’époque nous propulse au cœur du plus important festival de la bière au monde, dont le destin sera à jamais chamboulé. On regarde bien sûr en version allemande et sous-titrée, pour une immersion véritable.
(Netflix)

Daniel Chrétien, rédacteur en chef adjoint

Des affaires substantielles / The Business of Drugs

Amaryllis Fox carbure à l’adrénaline. La présentatrice de cette docusérie est une ex-agente de la CIA qui a passé près de 10 ans à traquer sur le terrain les djihadistes. Cette New-Yorkaise téméraire a quitté le monde clandestin du terrorisme pour en explorer un autre tout aussi sombre – celui de la drogue. Ses enquêtes archifouillées nous emmènent sur les dangereux circuits des stupéfiants, de la Colombie au Myanmar, en passant par le Kenya et la Californie. Amaryllis Fox rencontre des intervenants à tous les niveaux : hauts responsables de la lutte antidrogue, trafiquants sans pitié, passeurs, producteurs cachés dans des laboratoires de fortune, consommateurs… Chaque épisode cible un type de psychotropes et tout son univers : cocaïne, ecstasy, héroïne, méthamphétamine, cannabis et opioïdes.
(Netflix)

Michèle Mayrand, rédactrice, mode et beauté

Emily à Paris / Emily in Paris

Elle est américaine, belle, ambitieuse, et est catapultée à Paris par son agence de marketing même si elle baragouine à peine le français. Qu’à cela ne tienne, tout réussit à Emily. Cette série américaine dégouline de clichés. Les Parisiens sont d’irréductibles séducteurs, les Parisiennes, mesquines et insupportables, et les trottoirs, évidemment, sont jonchés de crottes de chien. Malgré tout – et bien malgré nous –, on finit par s’attacher à Emily, incarnée par Lily Collins. Il y a des mystères, comme ça, qu’on ne s’explique pas. Mais, avouons-le, on est surtout séduit par Paris, filmée ici sous son meilleur jour !
(Netflix)

Daniel Chrétien, rédacteur en chef adjoint

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