Vos plantes prolifèrent pendant l’été, mais peinent à rester en vie pendant les longs mois d’hiver? Il se peut que vous deviez modifier votre routine d’entretien.
« La plus grosse erreur que je vois est de ne pas changer la façon dont on prend soin des plantes pendant l’hiver », dit Miah Mills, responsable du service à la clientèle à la boutique torontoise Urban Gardener, spécialisée dans les plantes d’intérieur. « Lorsqu’on part le chauffage, nos maisons deviennent très sèches et, au Canada, la nuit tombe très tôt, ce qui nous fait perdre beaucoup de lumière de qualité. Lorsque les conditions dans nos maisons changent, les besoins de nos plantes se transforment également. »
Avec quelques gestes simples, vous pouvez non seulement aider vos plantes à survivre à l’hiver, mais aussi les aider à prospérer. Voici comment prendre soin de vos plantes d’intérieur pendant la saison hivernale.
Choisissez des plantes résistantes
Prendre le temps de se renseigner sur une plante avant de l’acheter peut s’avérer fort utile, car certaines espèces se portent mieux que d’autres dans des climats plus froids et plus secs. « Les plantes qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont tendance à s’épanouir lorsqu’on les néglige », explique Miah Mills. « Les plantes qui ont des feuilles charnues très épaisses, qui ne transpirent pas et ne perdent pas beaucoup d’eau s’en sortent très bien aussi. »
En revanche, les plantes aux feuilles fines et délicates nécessitent généralement plus d’entretien en hiver. « Plus la feuille est fine, plus la plante a besoin d’humidité pour survivre », explique Ashley Esakin, pédologue et créatrice du blogue et du podcast Gardening in Canada. Mais comment savoir si les feuilles sont suffisamment épaisses ? « Si la feuille de la plante donne l’impression qu’elle va craquer lorsque vous la pincez, il s’agit d’une feuille épaisse », précise-t-elle.
Parmi les plantes qui se portent bien tout au long de l’année, surtout en hiver, Miah Mills et Ashley Esakin recommandent les sansevières (aussi appelées « langues de belle-mère »), les plantes ZZ (zamioculcas zamiifolia), les pothos, les philodendrons, les cactus et les plantes succulentes.
Contrôlez l’humidité
Si l’air ambiant dans votre maison est particulièrement sec, ou si vos plantes ont des feuilles fines et délicates, vous devrez peut-être augmenter le taux d’humidité à l’intérieur. « Neuf fois sur dix, si une plante est en difficulté, c’est parce qu’elle n’a pas assez d’humidité », explique Miah Mills, en précisant que la brumisation de vos plantes apporte un soulagement temporaire, mais ne constitue pas une solution durable. À titre indicatif, Espace pour la vie assure que la majorité des plantes préfère un taux d’humidité supérieur à 50%.
Investir dans un humidificateur s’avère une bonne option, à condition de le placer dans la même pièce que vos plantes afin de leur fournir une humidité constante tout au long de la journée. « Il existe de nombreux humidificateurs intelligents vraiment fantastiques que vous pouvez prérégler à un pourcentage spécifique, et qui s’éteignent une fois ce pourcentage atteint et se rallument une fois qu’il sera inférieur à ce pourcentage », explique Miah Mills.
Il existe d’autres moyens d’augmenter naturellement l’humidité dans une maison. Éloignez vos plantes des fenêtres qui laissent passer les courants d’air et placez-les dans des pièces plus humides, comme la cuisine ou la salle de bain, ou placez-les par groupes de trois ou quatre. « Lorsqu’une plante transpire, elle crée son propre petit écosystème humide. Regrouper vos plantes est donc un autre moyen d’augmenter l’humidité dans la pièce », explique Miah Mills.
Procurez-vous une lampe de croissance (ou une ampoule)
Au même titre que le taux d’humidité, la quantité de lumière que les plantes reçoivent pendant l’hiver peut faire toute une différence. « Je pense que les gens sous-estiment la quantité de lumière dont une plante a réellement besoin pour s’épanouir, affirme Ashley Esakin. Les plantes d’intérieur ont besoin d’environ 12 à 18 heures de lumière par jour. Lorsque les journées raccourcissent en hiver, la lumière qui entre par les fenêtres n’est tout simplement pas suffisante. »
Ashley Esakin recommande d’utiliser une lampe horticole de croissance, c’est-à-dire une ampoule électrique qui imite le spectre de la lumière du soleil. « Le dispositif n’a pas besoin d’être sophistiqué : vous pouvez simplement remplacer les ampoules ordinaires de votre maison par des ampoules de croissance [car] elles ressemblent aux ampoules ordinaires », dit-elle. Les lampes et ampoules de croissance sont vendues dans les magasins de plantes, de jardinage ou d’articles ménagers. Ashley Esakin recommande les ampoules DEL à spectre complet de General Electric, qui ressemblent à des ampoules ordinaires et coûtent environ 18$ dollars l’unité.
L’un des avantages des lampes de croissance est qu’il n’est pas nécessaire de déplacer les plantes dans les endroits les plus lumineux lorsque l’hiver arrive. « Vous pouvez parsemer les ampoules un peu partout dans votre maison et les intégrer à votre décoration », suggère Miah Mills.
Arrosez juste assez, pas trop
Plutôt que d’arroser vos plantes à intervalles réguliers, Miah Mills recommande d’arroser en fonction de votre évaluation du sol au toucher. « Il se peut que votre plante absorbe moins d’eau parce que son métabolisme a ralenti à cause de la baisse des températures et de l’exposition solaire. Avant d’arroser, enfoncez votre doigt dans la terre pour voir s’il y a encore de l’eau du précédent arrosage. Ainsi, vous éviterez de trop l’imbiber ».
D’un autre côté, il ne faut pas non plus sous-arroser. « L’humidité du sol doit être supérieure à 20 %. Autrement dit, lors du prochain arrosage, vous devez encore sentir un peu d’humidité lorsque vous touchez le sol. Il ne faut jamais laisser le sol se dessécher complètement », explique Ashley Esakin, en précisant que les cactus et les plantes succulentes – qui aiment la sécheresse – sont les seules exceptions.
Si vous n’avez pas l’habitude d’arroser au toucher, Ashley Esakin suggère de vous procurer un testeur de sol — également appelée humidimètre — afin de pouvoir mesurer avec plus de précision le niveau d’humidité de la terre avant d’arroser, ce qui vous permettra d’éviter à la fois le sous-arrosage et l’excès d’arrosage. Les humidimètres sont vendus dans les magasins de plantes, de jardinage ou d’articles ménagers.
Fertilisez, mais en douceur
Le métabolisme d’une plante ralentit naturellement en hiver, ce qui signifie que vous devez adapter la fertilisation en conséquence. « Tant que votre plante continue de pousser, vous pouvez la fertiliser, mais il faut utiliser un produit très doux », explique Miah Mills. Il recommande d’utiliser un engrais biologique et naturel comme celui de la marque canadienne BIOS. Vous pouvez également utiliser des engrais de vers de terre, aussi appelés turricules de vers de terre, disponibles dans la plupart des magasins de plantes et de jardinage. « Saupoudrez une cuillère à soupe [d’engrais de vers] à la surface du sol une fois par mois. Soluble dans l’eau, il se dissout lorsque la plante est arrosée et pénètre dans le sol pour soutenir sa croissance. »
Il est important d’utiliser un engrais naturel (donc plus doux), car si vous surfertilisez en hiver, vous risquez de brûler vos plantes. « Si votre plante est exposée à moins de lumière et à des températures plus fraîches, son activité métabolique et sa croissance sont beaucoup plus lentes. Elle n’utilisera donc pas le fertilisant à mesure que vous le lui donnez, comme elle le ferait en été », explique Miah Mills. Si vous ne disposez que d’engrais synthétique ou chimique, M. Mills conseille de n’utiliser qu’un quart ou la moitié de la dose normalement dispensée pendant la période de croissance estivale.
Utilisez un pot en terre cuite
Si vous avez tendance à trop arroser vos plantes, Ashley Esakin recommande d’utiliser des pots en terre cuite plutôt qu’en plastique ou en céramique. « La terre cuite est poreuse et elle favorise une bonne circulation de l’air, ce qui est important, car cela permet à la plante de garder ses racines bien au sec », explique-t-elle, précisant qu’un pot en terre cuite permet un drainage plus uniforme. « Avec les pots en céramique ou en plastique, les racines ont tendance à être un peu plus humides et respirent moins bien. »
Soyez patient !
Miah Mills en convient : l’entretien des plantes peut être laborieux, mais l’expert offre un mot d’encouragement : « quiconque est doué pour les plantes en a déjà tué quelques-unes. Ce n’est donc pas parce que vous avez achevé un de vos précieux végétaux que vous n’êtes pas doué pour le jardinage. Cela peut simplement signifier que vous avez choisi la mauvaise plante ou que vous ne lui avez pas offert les bonnes conditions, alors apprenez-en un peu plus, posez des questions et réessayez. »
10 plantes d’intérieur difficiles à tuer
- Langue de belle-mère (Sansevière trifasciata)
- Sansevière masoniana
- Plante caoutchouc (ficus elastica)
- Faux philodendron (Monstera deliciosa)
- Succulentes (comme la gasteria)
- Figuier lyre (ficus lyrata)
- Plante araignée (chlorophytum)
- Plante aérienne (Tillandsia)
- Evergreen chinois (aglaonema)
- Pied d’éléphant (Beaucarnea)
La version originale (en anglais) de cet article a été publiée sur Chatelaine.com. Elle a été traduite et adaptée par l’équipe de Châtelaine en février 2024.
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