Le soleil émet différents types de rayons ultraviolets, dont deux sont néfastes pour la peau. D’abord, les UVB (pour s’en souvenir : B pour « brûlure ») : ils agissent sur la couche superficielle de la peau, donnant lieu, dans l’immédiat, aux coups de soleil et, à plus longue échéance, à des cancers cutanés. Quant aux UVA (A, en référence à « âge »), ils sont 20 fois plus nombreux. Avec le temps, ils pénètrent la peau en profondeur et endommagent ses fibres de collagène et d’élastine. Résultat : la peau se ride et se relâche. Les UVA sont aussi responsables d’allergies et de tumeurs.
Quel écran utiliser ?
À court terme, les écrans solaires permettent d’éviter les brûlures et, à long terme, ils freinent le vieillissement de la peau. Lequel choisir ? On se fie surtout au facteur de protection solaire (FPS) inscrit sur les contenants des produits. Malheureusement, on ignore souvent que le FPS ne protège que des UVB. Pire : on croit à tort que plus il est élevé, plus on peut s’exposer longtemps au soleil sans brûler.
Le FPS devrait en fait servir d’indicateur pour nous aider à choisir le produit le mieux adapté à notre phototype. Ainsi, les roux et les blonds à peau claire devraient opter pour un FPS 60 ; les blonds et les châtains au teint moyen, pour un FPS 45 ou 30 ; les bruns et les noirs, à la peau mate, basanée ou foncée, pour un FPS 30 ou 15. Et en mettre en quantité, « parce que, le plus souvent, selon le docteur Joël Claveau – dermatologue à la Clinique du mélanome, affiliée à l’Hôtel-Dieu de Québec –, nous appliquons trop peu et trop mal notre écran solaire ». Pour être blindé, il faudrait s’enduire de crème toutes les deux heures.
Protection UVA/UVB
Le FPS constitue donc, à l’échelle mondiale, la mesure de base des rayons UVB. Aucun équivalent n’a à ce jour été entériné par la communauté internationale pour mesurer la force de protection des écrans solaires contre les UVA, pourtant plus nocifs et plus sournois. Cela signifie, en clair, qu’à FPS égal, deux produits portant la mention « protection UVA/UVB » peuvent apporter une protection très différente contre les UVA.
« Il est important d’éduquer la population, stipule la docteure Suzanne Gagnon, dermatologue en cabinet privé. Le meilleur moyen de savoir si la protection solaire d’un produit est efficace reste encore de se fier à sa liste d’ingrédients actifs. »
Donc, pour valider la qualité d’une crème solaire, il faut repérer sur le contenant autant de filtres UVA que de filtres UVB. Les noms de chacun sont très techniques, mais c’est le seul indice véritable de la qualité d’un produit. À rechercher, l’un des 10 filtres chimiques UVB homologués par Santé Canada, dont les plus courants sont : octocrylène, homosalate, octyl salicylate, octyl methoxycinnamate. Jumelé à l’un des sept filtres chimiques UVA reconnus, dont : oxybenzone, avobenzone (ou Parsol 1789), menthyl anthranilate, Mexoryl SX et le tout dernier, Mexoryl XL.
Ou encore, faire confiance à l’un des deux filtres minéraux à l’épreuve tant des UVA que des UVB : dioxyde de titane, oxyde de zinc.
Le Mexoryl XL
Santé Canada vient de donner son aval à la plus récente percée des laboratoires L’Oréal, le Mexoryl XL, un filtre incolore et inodore qui se répartit uniformément sur la peau et offre une couverture UVA/UVB photostable, large spectre et équilibrée. « Les peaux sensibles apprécieront particulièrement les bienfaits du Mexoryl XL », dit la docteure Suzanne Gagnon.
Photostabilité et large spectre
Les dermatologues recommandent aussi de choisir des protections solaires photostables (dont les filtres ne se dégradent pas lorsqu’ils sont soumis à la chaleur et à la force des UV) et à large spectre (capables de filtrer les UVA longs [qui vont plus en profondeur dans le derme] et les courts). Ces caractéristiques sont signalées sur les emballages.
Quant aux mentions « résistant à l’eau » et « hydrofuge », elles comportent des différences.
On entend par « résistant à l’eau » un FPS qui conserve son efficacité après une immersion de 80 minutes dans l’eau. Et par « hydrofuge », un FPS inactif au bout de 40 minutes. « L’idéal, c’est de renouveler l’application de tout écran solaire après la baignade », conseille le docteur Joël Claveau.
Sceau de l’ACD
Beaucoup de produits solaires portent le sceau de l’Association canadienne de dermatologie (ACD). Est-ce une garantie de leur efficacité ? « C’est un bon indice, mais pas une fin en soi », reconnaissent tant le docteur Claveau que la docteure Gagnon, membres en règle de l’Association. « Avant d’apposer notre sceau sur un produit, nous étudions la liste de ses ingrédients pour nous assurer d’une répartition adéquate entre filtres UVA et filtres UVB. » Tous les produits vendus sur le marché ne sont cependant pas scrutés à la loupe par l’ACD. On consulte le pharmacien en cas de doute.