C'est dans le Web

Relation strictement virtuelle

Les comédies romantiques américaines touchent parfois le cœur du bobo. En 2009, le film He is not that into you (Laisse tomber, il ne te mérite pas), m’avait particulièrement séduit.

J’adore la séquence où Drew Barrymore fait une montée de lait contre l’abondance des moyens de communication, qui nous pourrissent la vie quand on espère des nouvelles d’un gars!

Petite traduction express :

Un gars me laisse un message au bureau, alors je l’appelle à la maison. Il me répond sur mon Blackberry, je le texte en retour sur son cellulaire. Puis il m’envoie un courriel sur mon compte personnel. Et puis, on a fini par perdre le contrôle! Il faut aller prendre nos messages sur des tas de portails pour se rendre compte qu’on vient d’être rejetée par sept technologies différentes! C’est épuisant!

Ajoutez à ça Facebook, Twitter, Linkedin et Google +, il y a environ douze manières de me joindre en tout temps. À moins d’être détenu dans une prison en Chine, un gars n’a plus d’excuse d’avoir perdu mon contact. On est loin des numéros griffonnés sur les cartons d’allumettes à la sortie des bars!

On rencontre quelqu’un en personne, on lui demande s’il est sur Twitter ou on le retrouve facilement sur Facebook. Connectée en permanence pour mon boulot, je suis obligée de vérifier mes courriels aux 10 minutes. Il plane toujours un doute qu’il ait manqué un message au milieu des 100 courriels, 30 messages Facebook, 20 mentions Twitter et 30 DT de sa journée. Épuisant, vous dites? À quoi ressemblerait la séquence de He is not that into you, version 2011?

  • Il m’ajoute sur Facebook, je l’accepte quelques heures plus tard.
  • Il « like » mon statut, je commente sur le sien.
  • Je google son nom par curiosité.
  • Je l’ajoute à mes contacts Google + sous le cercles « amis ».
  • Je m’abonne à son fil Twitter, il me suit en retour.
  • Je fais un RT d’un de ses Tweet, il me mentionne dans un des siens.
  • Il Tweet un lien vers un billet de son blogue. Je commente sur wordpress.
  • Il a une galerie Flickr sur son blogue, je jette un coup d’œil à ses photos, je l’ajoute à mes amis Flickr.
  • Il m’envoie une demande d’ajout sur Linkedin. J’accepte.
  • Je me connecte sur Foursquare au café du coin. Il apparaît dans mes suggestions. Ajouté.

Nous voilà connectés partout, partout, partout. Notre relation virtuelle est palpitante.
Quelques semaines plus tard, je me demande combien de de mentions « J’aime », je dois accumuler pour aller boire un verre en personne?  Quelques mois plus tard, notre relation virtuelle s’essouffle : moins de « J’aime », aucune mention sur Twitter. Nous nous perdons de vue dans la foule des médias sociaux.

Je devrais peut-être recommencer à donner mon numéro de téléphone à la maison. Il appelle ou il n’appelle pas. C’est réglé en une semaine.

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