Je n’ai jamais beaucoup fréquenté les auberges. Jamais trop tripé sur le modèle « Festival du ti-couple Blanc » qui va se faire tripoter au spa avant de s’asseoir à l’une des « quinze meilleures tables du Québec » avec vue sur le lac, le samedi soir. C’est pas du snobisme, c’est de la misanthropie « soft », je présume. Ou une forme de pudeur bien placée. Ou une conscience aigüe de la valeur des choses. 400$ pour une nuit tout compris, c’est quand même beaucoup de sous pour changer le mâle de place.
Anyway, y’a des fois où tu te ramasses dans un cul-de-sac du lac Taureau parce que New York vient de tomber à l’eau, et tu empoignes le taureau par les cornes, les « criadillas » et la peau du cou. Faut ce qu’il faut.
– Pourquoi on est venus au lac Taureau déjà?
– Pour écouter un film et se dilater la rate.
– Good point!
Un vrai « rerun » à 22h, sur ABC. J’ai dû le voir au moins deux ou trois fois et ça me fait toujours autant rire. Y’a même des psys qui le prescrivent à leurs patients anxieux avec « As good as it gets », un autre des films que je ne me lasse pas de revoir, principalement à cause du jeu de Nicholson. Des fois, en observer des plus mal pris que soi, ça peut aider, effectivement. Si Freud utilisait la mythologie, la psychiatrie moderne peut bien s’en remettre à la comédie.
Revoir « Analyze this », l’histoire d’un parrain de la mafia, qui entreprend une thérapie avec le Dr Sobel pour faire la paix avec son enfant intérieur et ses sentiments, me met toujours en joie. Surtout pour la scène où Billy Crystal se présente à une réunion de mafieux en l’absence de son patient, De Niro. Son « pitch » de présentation est à croûler de rire. Et la paire de torgnoles qu’il flanque à l’homme de main qui l’accompagne – Don’t you ever correct me again in public!– est un grand moment de cinéma.
Et l’un de mes meilleurs souvenirs du lac Taureau…