Générale

Bal hormonal

J’adore observer les gens au resto. On a le temps, on se paie une séance de voyeurisme, mine de rien, on écoute aux tables (on ne nous laisse pas trop le choix d’ailleurs, vu l’espace). Je m’invente des scénarios avec des personnages d’occasion.

Tiens, la semaine dernière, au Continental, très branché, très jet-set, très m’as-tu-vu passer à TLMP, très « c’est quoi son nom déjà? »…

Te retourne pas tout de suite, les deux filles de tout à l’heure ont l’air encore plus bête, si ça se peut.

Pourquoi? Elles ont trouvé une couille dans le potage?

Non, mais ça ne saurait tarder; y’a trois studs qui viennent d’entrer et de s’asseoir sur la banquette derrière elles. Y’a un véritable bal hormonal sous mes yeux. Elles examinent la marchandise via les miroirs et tout ce beau monde sans enfants ne savent même pas qu’ils ont largement dépassé la date et l’heure de péremption. Leur horloge fait tic-tac grave.

– (Il se retourne, trop curieux). T’appelles ça trois studs? Mais tu délires ma pauvre! Ils font déjà du bide à 30 ans.

Ce sont des studs pareil. Je le vois à l’air des filles. Un gars qui entre ici avec un chapeau de cowboy, est un stud.

Je préfère la scène derrière toi, te retourne pas. Le gars a une moumoute et son meilleur ami reluque sa femme sans qu’il s’en doute.

C’est vrai? Ça va se terminer comment?

Ils vont endormir la moumoute en mettant un somnifère dans son digestif et baiser ensemble…

Wow! De mon côté il n’arrivera rien, les filles n’ont bu qu’un seul Bloody Ceasar. Il faudrait quelques shooters supplémentaires pour leur arracher un sourire avenant.

Bon, et nous?

On va prendre le dessert à l’Express? Je ne peux pas terminer la soirée sans le baise-main de monsieur Masson…

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