Générale

Jour de la Terre, Jour de l’An écolo

Le jour de la Terre, c’est demain. Et c’est mon Jour de l’An écolo. 40e anniversaire, la maturité et les choses ont bien changé depuis l’époque où l’on percevait ces hurluberlus comme des granos en mal de causes à défendre et de tournesols à planter pour manger les graines. Et pourtant, l’hypocrisie est toujours présente, nous parlons beaucoup, nous faisons peu.

Prenons le volcan whateverhisnameis. J’ai beaucoup de mal à m’apitoyer sur le sort de Kent Nagano qui va rater un concert ou celui d’un petit garçon qui va rater son camp de soccer en France. Je compatis avec beaucoup de choses mais les aléas du tourisme de luxe ou des voyages d’affaires inutiles (à l’heure de Skype et des téléphones intelligents, on peut régler bien des choses par Internet mais pas un concert, j’en conviens). J’ai d’ailleurs bien aimé le papier de Rima Elkouri à ce sujet hier. Tongue-in-cheek à souhait. Qui se privera de voyager parce que cela pollue la planète? Les voyageurs réagissent comme si parcourir la distance Paris-Tokyo en avion était devenu un droit divin. On parle beaucoup d’approvisionnement local, on pourrait peut-être revenir au tourisme local aussi. La Gaspésie vous attend mes amis…

Sinon, cette veille du Jour de la Terre me fournit l’occasion de vous parler d’un livre reçu hier  et d’un blogue qui s’y rattache. No Impact man (le livre vient d’être traduit en français chez Fleuve Noir). L’auteur, Colin Beavan vit à Manhattan, au 9e étage d’un édifice, et a décidé de vivre durant un an, carbo-neutre. Il a dû convaincre sa femme et renoncer aux couches jetables pour leurs petite fille, exit les cadeaux de Noël, l’ascenseur etc… Le sous-titre du livre est éloquent « Peut-on sauver la planète sans rendre dingue sa famille? »  Je ne le crois pas. À moins que tout notre entourage épouse nos convictions, nos nouvelles habitudes, soit au diapason avec cette nouvelle façon de vivre et de penser en collégialité, idéalement. Si vos parents sont d’anciens hippies, vous aurez moins de mal à les convaincre de faire du compost avec vous en le foulant nus pieds les soirs de pleine lune. Mais sinon, bonjour les prises de becs.

S’il est une chose néfaste que la conscience écologique aura provoquée chez moi, c’est cette rage devant les moteurs qui tournent pour rien, devant la paresse des voisins, devant leurs autos monstrueuses, devant le gaspillage, le magasinage compulsif, les sacs de plastique, les hos@$%!&… de bouteilles d’eau, les bébelles qui encombrent nos vies. Difficile d’échapper au jugement et ma vie est loin d’être exempte de contradictions. Je paie encore mes factures dans des enveloppes et je suis porte-voix pour le Jour de la Terre. Mea culpa, mea culpa, je fais dur.

Une citation de Colin Beavan: « One thing I think and talk a lot about and mention in my book No Impact Man is that we are wrecking our planet for lives we don’t even necessarily enjoy. »  Voilà, pour moi tout est là, on scrape la planète pour des choses qui ne nous comblent pas. Ce sera mon mantra pour l’année qui vient.

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