Mon ancienne boss s’insurge. Si elle a raison? En partie, oui. Beaucoup, beaucoup de placotage sur le Web. Un jeune journaliste m’a expliqué l’autre jour qu’il était désormais impossible d’exercer ce métier sans être sur Twitter, entretenir son profil Facebook (en ploguant subtilement ses textes à l’occasion), avoir son blogue, une sortie de livre aux deux ou trois ans, des apparitions à Christiane Charette ou chez Bazzo, un article à l’occasion dans un magazine reconnu et des conférences pour saupoudrer sa visibilité jusqu’au bout. Je ne sais pas où ils trouvent le temps de travailler, le dimanche probablement.
L’effet d’écoeurement? Non, faut être partout. De mon côté – mais il est vrai que j’ai tapé mon premier texte sur une dactylo à l’UQAM- je n’arrive pas à réfléchir, écrire et me disperser. Il doit me manquer des neurones, un filage quelconque disponible chez Future Shop. Je lis lentement, je pense rapidement, j’écris vite, je peaufine doucement, je relis beaucoup, je pigrasse à droite et à gauche mais j’essaie de rester « focussée »; le multi-tasking consiste à boire mon thé vert, taper sur mon clavier et résister à l’appel des restants de cocos de Pâques de mon fils qui me font des clins d’oeil dans la cuisine.
Quant au reste, le « bruit » me dérange beaucoup. Je n’arrive pas à écouter la radio en écrivant, twitter en réfléchissant, je me noie dans Facebook, et j’en donne plus sur mon blogue que le client en demande. Une recherchiste radio me demandait l’autre jour pourquoi on ne me voyait jamais ou on m’entendait rarement: « Je ne refuse pas mais je dois choisir. Ou je travaille ou je parle de mon travail. C’est plus payant de travailler« , lui ai-je répondu.
Une autre recherchiste de chez Bazzo me demandait de lire un essai et un roman pour une table ronde de 8 minutes récemment. J’aurais aimé, mais je n’ai pas le temps. Et la moindre des fleurs à faire à un auteur, est de le lire jusqu’au bout. C’est comme pour les Jutra, je me suis abstenue de voter parce que je n’avais pas vu les 49 films. Mais qui les a vus à part Patrice Lécuyer?
Bon, assez bavardé, je retourne terminer ma page de vendredi. Ceci n’est pas une plogue, c’est un Devoir.
ps: je vous recommande la lecture du spécial hommes dans l’Actualité, je l’ai lu cette nuit (ben, oui, c’est le seul temps qui reste pour lire!). On y apprend tout ce qu’un homme doit savoir faire au XXIème siècle. Passionnant. J’ai beaucoup aimé la 90e habileté!
