Générale

Roulette russe

C’est une journée pour ça, il me semble. Une journée ouatée pour se rire de tout et de rien. Même du suicide, tiens.

En lisant les lettres choisies par PPDA, « Un mot de vous, mon amour« , une anthologie de ses lettres d’amour préférées (le cherche midi), je tombe sur cette lettre d’un poète russe, Vladimir Maïakovski.

Déjà, un poète russe, il me semble que ça frise l’oxymore. L’âme slave est si poétique. Et le suicide heureux lui sied bien, une autre forme d’oxymore.

Mais un poète russe qui joue à la roulette russe, ça tient carrément de la comédie noire ou d’un film de Woody. C’est ainsi que Vladimir Maïakovski, surnommé le « poète de la Révolution » par Staline, s’enleva la vie d’une balle dans le coeur (la roulette vise parfois juste) en avril 1930 en laissant cette lettre plutôt joyeuse:

À tous!… Je meurs, n’en accusez personne. Et pas de cancans. Le défunt avait ça en horreur. Maman, mes soeurs, mes camarades, pardonnez-moi, je n’ai pas d’autre issue. Lili, aime-moi. Camarade Gouvernement, ma famille c’est Lili Brick, maman, mes soeurs et Veronica Vitoldovna Polonskaïa. Si tu leurs rends la vie possible, merci. Comme on dit « L’incident est clos » Le canot de l’amour s’est brisé contre la vie courante Je suis quitte avec la vie Inutile de passer en revue les douleurs les malheurs et les torts réciproques. Soyez heureux!

V.M.

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