L'édito

Édito : La planète ne peut se passer de nous

Nous ne pouvons plus rester les bras croisés en attendant les catastrophes annoncées. Qu’attendent les gouvernements pour adopter de réelles politiques vertes ?

 

johanne lauzon

Ma benjamine ne le prenait pas. « Il n’y a plus d’avenir pour nous ! » Le ton de sa voix trahissait à la fois l’exaspération et la déception. À la radio, un journaliste rapportait les plus récentes conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ces scientifiques sonnaient de nouveau l’alarme sur les effets du réchauffement planétaire.

Ma fille en voulait à la terre entière, à notre léthargie collective. « Vous ne nous écoutez pas, nous, les jeunes… » a lâché cette enfant qui n’en est plus une. Encore récemment elle est descendue dans la rue avec des centaines d’autres pour proclamer l’état d’urgence climatique.

Mais combien de manifestations citoyennes faudra-t-il pour que nos gouvernements adoptent de réelles politiques vertes ? Et tournent le dos aux énergies fossiles ? Les sociétés, ici comme ailleurs, ont prouvé leur résilience pendant la pandémie de COVID-19. Elles ont su adopter de nouvelles habitudes de vie en un temps record. Pourquoi ne pas tabler sur cette expérience pour lancer des mesures écologiques plus costaudes ? Pour que chacun réduise son empreinte carbone ?

Nous sommes prêts à faire des choix plus respectueux de l’environnement – surtout avec l’essence à plus de 2$ le litre. Car nous ne pouvons plus rester les bras croisés en attendant les catastrophes annoncées. Les inondations, les tempêtes orageuses, les feux de forêt qui se multiplient un peu partout dans le pays, de même que le déclin de la biodiversité, ne sont que le triste préambule de ce que demain nous réserve.

Il est encore temps d’opérer les transformations nécessaires, selon les experts. « En prenant les bonnes décisions aujourd’hui, nous pouvons garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire pour limiter le réchauffement », a indiqué le président du GIEC, Hoesung Lee, lors du dévoilement du plus récent rapport de cette organisation.

Divers scénarios sont sur la table. Les plus pessimistes prédisent le chaos ; les optimistes, eux, prévoient la « renaissance des démocraties accompagnée d’une nouvelle croissance économique et de réalisations technologiques permettant de répondre aux défis mondiaux et d’apaiser les tensions sociétales », comme le décrit Laurence Hansen-Løve dans Planète en ébullition – Écologie, féminisme et responsabilité, qui vient de paraître aux éditions Écosociété.

Qu’importe l’issue, la Planète bleue aura toujours besoin de nous (à ce sujet, lire le reportage « En avant, pour l’environnement ! », dans notre numéro juillet/août). Je me réjouis de la colère exprimée par ma fille ainsi que par de nombreuses autres Québécoises. Parce qu’elle révèle une grande force transformatrice, un désir impérieux de changement dont nous avons besoin de façon urgente.


De grands honneurs pour Châtelaine !

Catherine Dubé a remporté le prestigieux prix de journalisme Judith-Jasmin, catégorie Faits divers et affaires criminelles, pour son reportage « Quelle justice après #moiaussi ? », publié dans notre numéro de janvier/février 2021. « Le reportage a permis de prendre un recul nécessaire sur l’ensemble des nouvelles qui traitaient du mouvement de dénonciation, mais aussi de contribuer à la prise de conscience collective sur la violence envers les femmes, en pleine vague de féminicides », a souligné le jury. Toutes mes félicitations à Catherine !

Cette année encore, Châtelaine est finaliste aux Prix du magazine canadien. Deux de nos reportages ont retenu l’attention : « Et si on tendait la main aux autres ? », signé par Florence G. Ferraris (numéro de juillet/août 2021), dans la catégorie Journalisme personnel, et « Grossophobie médicale : la dure réalité des patientes en surpoids », d’Andréanne Moreau et Marie Bernier (numéro de novembre/ décembre 2021), dans la catégorie Journalisme de service. Bravo à toutes les trois ! Et chapeau à tous ceux et toutes celles qui contribuent à la qualité de notre contenu rédactionnel !

Merci aussi aux membres de l’équipe de Châtelaine, y compris les collaboratrices et collaborateurs à la pige, qui se surpassent jour après jour avec une seule ambition : concevoir le magazine le plus pertinent qui soit pour les femmes d’ici.

Johanne Lauzon, rédactrice en chef

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