Chronique

J’aime un peu trop La soirée est (encore) jeune

Notre collaboratrice aime beaucoup (beaucoup!) La soirée… L’animateur et les chroniqueurs devraient-ils s’inquiéter? Pas vraiment… Elle sera sur scène avec eux, ce soir, à la Place des Festivals!

«Vous savez, on peut se cotiser pour vous payer un psychologue», m’a lancé Jean-Philippe Wauthier juste avant d’entrer en ondes, lorsqu’il a découvert, il y a quelques semaines, que j’assistais à La soirée est (encore) jeune pour la… 42fois.

Photo: Radio-Canada

Suis-je cinglée? Je ne sais pas. Mais il faut sans doute l’être un peu pour trouver intéressant le fait de regarder trois gars assis derrière leur Mac qui lisent leur chronique.

Pour ceux qui ignorent de quoi je parle, un peu de contexte: La Soirée est (encore) jeune, c’est une émission humoristique d’actualité animée depuis 2012 par le beau Jean-Philippe Wauthier, entouré du bel Olivier Niquet et du très charismatique Jean-Sébastien Girard. On y mène deux entrevues par émission, mais… on s’en fout pas mal. Ce n’est pas pour ça qu’on l’écoute. Non, on écoute l’émission pour les chroniques, les savoureux jeux de mots, la complicité entre les gars, les références très nichées sur de vieux téléromans et leur humour acide.

«Non, je n’ai rien contre le fait que ce soit une femme. On a besoin des femmes dans tous les domaines. Le fameux plafond de verre, ça prend bien quelqu’un pour passer un p’tit Windex dessus.»

– Jean-Sébastien Girard, à propos de la possibilité qu’une femme devienne un jour présidente des États-Unis.

Pourquoi rédiger un article là-dessus? C’est une demande de la direction de Châtelaine. À force de m’entendre parler sans relâche de l’émission à mes collègues étonnées de la facilité avec laquelle j’obtiens des places pour l’émission la rédactrice en chef s’est dit que ça ferait un bon texte. Chez Châtelaine, on aime pas mal les gars de La Soirée. Mais pas autant que moi, évidemment.

À lire aussi: Le Fred Savard amélioré

Après un savant calcul, j’en suis arrivée à la conclusion que depuis la première fois que j’ai assisté à l’émission, le 7 mai 2016, j’ai passé quatre jours et demi de ma vie à faire la file devant le Helm, le Corona ou Chez Roger, d’où est diffusée l’émission. Du temps bien investi, comme on dit. En un mois, je vois plus souvent ces gars-là que mes parents. La chaise qui se trouve directement en face d’eux, je ne serais pas surprise que mes fesses y soient imprimées. Statistique intéressante (ou effrayante, c’est selon): j’arrive première dans la file 99% du temps. Parce que je ne me contente pas d’assister à l’émission, il faut en plus que je sois assise à la meilleure table. Certaines personnes vivent un stress au travail, moi, c’est lorsque, pédalant sur la rue Beaubien, j’aperçois Chez Roger. Le bonheur quand je vois qu’il n’y a personne. Un mélange de désolation et de frustration quand il y a déjà du monde.

À lire aussi: Katherine Levac: On like, like, like!

Jean-Sébastien: «Tout le monde a sa page Wikipédia [sauf moi].»

Olivier: «Nous, ça fait plus longtemps qu’on est dans le métier. Vous, avant, vous étiez derrière la caméra…»

Jean-Sébastien: «Vous en avez l’air d’un derrière!»

Guide pour les nuls

Est-ce que cet article a pour seul but de me vanter ou d’avoir l’air complètement fêlée? Non. Je cherche à comprendre. Voyez ça comme une sorte de quête mystique. Comment, moi, en deux ans et demi, j’ai pu assister 44 fois à l’émission alors que plusieurs, sur la page Facebook de l’émission, hurlent au complot parce qu’ils n’ont jamais réussi à mettre la main sur un billet?

Et pourtant, avoir des billets n’est pas sorcier. Je n’ai pas d’amis dans la grande tour brune de Radio-Canada et je ne suis pas assez douée en informatique pour m’incruster dans les profondeurs d’Eventbrite, le site Web qui libère les places.

Il suffit d’un minimum de préparation:

  1. Éliminons tout de suite une première classe de gens mécontents parce qu’à 12h10, les billets se sont tous envolés alors qu’ils sont libérés à midi. Bien sûr qu’il n’en reste plus: en 30 secondes, tout est parti. C’est presque cutetellement c’est naïf.
  2. Pour les autres: demandez à des amis de vous aider. Le truc? Chacun essaie d’obtenir des billets pour un week-end différent. Le copain de ma sœur a réussi à m’en dénicher pour le mois d’octobre… alors qu’il se trouvait en Californie!
  3. Assurez-vous d’avoir une bonne connexion Internet. Puis, à 11h59 précises, rafraîchissez la page comme si votre vie en dépendait. Lorsque le lien sur Facebook apparaît, il faut… cliquer dessus.
  4. Sélectionnez une date, puis le nombre de billets désirés. Quand vous en êtes à l’étape d’inscrire vos informations personnelles, recommencez à respirer normalement. VOUS AVEZ RÉUSSI!

C’était pas si compliqué, non?

Jean-Sébastien: «Un diabétique, c’est difficile à vivre. Et ça vous le savez, Fred, parce que vous avez déjà eu une copine qui était très désagréable parce qu’elle faisait de la diabète.» 

Fred Savard: «Oui, elle s’appelait Line.»

Jean-Sébastien: «Et vous avez rompu avec elle à son insu, Line.»

Photo: Radio-Canada

Débile mentale?

Mais ce n’est pas tout d’assister à l’émission. Il y a deux ans, des gens avec un peu trop de temps libre ont créé un groupe sur Facebook: La Soirée est (encore) jeune: le pool. Chaque semaine, plus de 250 participants choisissent, parmi une liste, deux termes, deux expressions et deux blagues récurrentes dans l’émission, chacun valant un certain nombre de points. Par exemple, le mot «Mongol» vaut 20 points. Une blague sur Éric Salvail, 10. «Je l’aime plus que ma propre vie» en vaut 75! Je vous laisse deviner le nom du vainqueur – ou plutôt de LA vainqueure – de la première édition du pool…

Jean-Sébastien: «J’aurais roulé, roulé, roulé comme ça pendant des heures. Je me serais rendu jusqu’en Virginie.»

Fred Savard: «D’autant plus que ça fait longtemps qu’on n’a pas vu Chantal Fontaine.»

Même si l’Olivier nous traite de débiles mentaux, je ne crois pas que nous le sommes. Ce n’est pas parce que, pour assister à l’émission, tu sacrifies la fête des Mères et la fête des Pères, ou tu quittes, en pleine représentation, un concert dirigé par Yannick Nézet-Séguin que t’es débile. Franchement.

Enfin, je ne peux terminer ce témoignage sans insister sur le beau Jean-Philippe Wauthier. Voilà une autre raison d’assister à l’émission, mesdames. Et d’être assise sur la chaise qui se trouve directement en face de lui.

À voir aussi: Doigt de dame: Réussir son «selfie» avec Catherine Ethier

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.