L'édito

Bienvenue au château!

On ne devient pas la première dame du château le nez en l’air et l’esprit vagabond. Vous méritez ce qu’il y a de meilleur. Point.

© Julie Artacho

« Mais qui se bat pour les femmes dans le monde si ce n’est les femmes? »

Cette citation de la journaliste française Sandrine Treiner est affichée sur mon babillard perso depuis que j’ai accepté la direction éditoriale de Châtelaine. Source d’inspiration, elle me permet de garder en tête la ligne de con­duite que j’ai adoptée en enfilant mes nouveaux habits. Cependant, je dois vous avouer que je n’ai pas eu à la chercher loin, cette ligne directrice. En effet, en 1974, Francine Montpetit, alors rédactrice en chef, écrivait en ces pages : « Châtelaine est le porte-parole et le véhicule des courants de pensée les plus récents. » En 2012, je trouve fabuleux de constater que ce qui guidait madame Montpetit et ses troupes n’a pas perdu une once de sa pertinence. Je me réjouis, bien humblement, de signer en votre compagnie une nouvelle page de l’histoire de Châtelaine.

Cette histoire, c’est aussi celle des Québécoises. Elle nous donne envie, à mes collègues et à moi, de nous dépasser pour vous, au nom de l’engagement féminin et féministe. Elle me fait prendre cons­cience du privilège qui est mien, de l’héritage que j’ai entre les mains. Après une quinzaine d’années à évoluer dans l’édition de magazines féminins, prendre en charge une telle institution – le premier magazine féminin au Québec, lancé il y a plus de 50 ans – me motive à soulever des montagnes! On ne devient pas la première dame du château le nez en l’air et l’esprit vagabond. Vous méritez ce qu’il y a de meilleur. Point.

Les dossiers qui attirent notre attention sont légion. Nos petits sont victimes d’intimidation, même dans le confort de notre maison, « grâce » aux réseaux sociaux (dont je raffole, par ailleurs). Le protocole de Kyoto a été jeté à la poubelle par notre premier ministre majoritaire et arrogant, et on peut compter sur les doigts d’une main les gens qui ont dénoncé sa décision. Des accommodements de moins en moins raisonnables font la manchette chaque semaine, mettant en vedette, bien souvent, des femmes (on songe à cette Canadienne qui souhaitait garder son niqab pour témoigner au tribunal). En Occident, la droite monte et menace nos acquis. Mais, partout sur la planète, des femmes se lèvent, dénoncent, agissent. Ici, à Châtelaine, nous saluons et célébrons celles qui osent faire bouger les choses.

Au sein de ma nouvelle équipe, une volonté : comprendre. Trouver les clés pour ouvrir des portes et faire évoluer nos opinions. Pour cela, il faut chercher, fouiller. Il faut aussi s’accepter. Assumer toutes les facettes de notre personnalité. Entières et multiples, voilà qui nous sommes. Ne pas rougir parce qu’on se peint les ongles en visionnant un reportage d’affaires publiques. Ne pas se cacher d’apprécier une émission de télé. Mitonner des petits plats pour notre tribu, et les savourer en débattant d’enjeux qui nous prennent aux tripes. Dans les pages de Châtelaine, offrir de quoi satisfaire toutes ces envies, pour se libérer l’esprit quand le presto menace de sauter ET pour nourrir nos réflexions et notre engagement. Des contrastes complémentaires, jamais en opposition. Pour toujours faire vibrer la petite flamme qui nous anime, toutes autant que nous sommes.

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