Nutrition

Sournois, le sucre

Le sucre est mauvais pour le cœur et la peau. S’en priver ? Pas forcément. Il s’agit surtout de faire les bons choix.


 

Ah ! le bon sucre à la crème de grand-maman… La seule pensée de ce délice fait saliver, mais en abuser peut causer des dommages, et pas seulement au tour de taille. C’est ce que révèlent de récentes découvertes. Consommer trop de sucre accélère le vieillissement, surtout celui de la peau, et accroît le risque de trouble cardiovasculaire, en plus d’exposer au diabète les personnes qui y sont génétiquement prédisposées.

Les nutritionnistes déconseillent le sucre raffiné pour une raison fort simple : il ne contient aucun nutriment (contrairement aux fruits, riches en vitamines, minéraux, fibres et antioxydants). Si ces « calories vides » ne sont pas brûlées par l’activité physique, l’embonpoint menace ou, pire, l’obésité et son lot d’ennuis de santé.

Éviter le sucre prévient d’autres méfaits éventuels, liés à l’insuline, l’hormone qui contrôle la glycémie – le taux de sucre dans le sang. Chez les diabétiques, le mécanisme de production et d’activation de l’insuline est déficient, ce qui peut entraîner des fluctuations prononcées de la glycémie si la maladie n’est pas maîtrisée.

La glycémie en montagnes russes, voilà l’ennemi à combattre, selon Dominique Garrel, endocrinologue à l’Hôtel-Dieu du CHUM. « On croit que des fluctuations importantes de la glycémie chez des personnes en bonne santé entraînent les mêmes conséquences que chez les diabétiques », dit-il. Elles déclenchent une réaction inflammatoire, notamment dans les artères. D’où un risque accru de maladie cardiovasculaire.

Un excès de sucre nuit aussi au renouvellement du collagène – présent dans tous les tissus – qui assure la fermeté de la peau. Résultat : moins de collagène, donc plus de rides et un vieillissement accéléré de tout l’organisme.

Chez un individu en bonne santé, la glycémie s’élève temporairement après un repas, puis revient à la normale. Le sucre pris en petite quantité à la fin d’un repas équilibré a un effet moindre parce qu’il est assimilé en même temps que les autres aliments. À l’inverse, ingurgiter une cargaison de sucreries entre les repas provoque une hausse brutale du taux de sucre.

Le sucre a tout de même un bon côté. En stimulant des zones liées au plaisir, il incite le cerveau à sécréter des endorphines bienfaisantes et calmantes. Mais attention ! On peut y devenir accro. Certains plus que d’autres, d’ailleurs : le goût du sucre est génétiquement déterminé. Chez le nouveau-né, une goutte de glucose sur la langue déclenche un sourire béat ou le laisse totalement indifférent.

Le goût du sucre s’estompe souvent à l’âge adulte. Il revient en force vers 50 ou 60 ans quand les papilles gustatives, qui s’émoussent avec l’âge, réclament des sensations plus fortes.

Même si on a la dent sucrée, la solution n’est pas de bannir le sucre, mais de réduire les quantités et de faire les bons choix – par exemple : du chocolat noir, riche en antioxydants, un yogourt aux fruits ou un dessert faible en gras. Ou encore de le remplacer à l’occasion par un succédané comme le sucralose.

Bref, en matière de sucre, la modération n’a pas meilleur goût, mais c’est sucrement meilleur pour la santé !

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