Société

Cher nouveau gouvernement

Félicitations pour votre victoire, mais les célébrations sont courtes car les années qui viendront ne seront pas de tout repos.

Hannes Hepp/Corbis

Félicitations pour votre victoire.
La campagne a été dure et vous méritez d’en savourer l’issue. Mais les célébrations seront courtes. Car les années qui viennent ne seront pas de tout repos. Démographie, environnement, santé, éducation, gaz de schiste, Plan Nord, alouette : les défis ne vont pas manquer.

Les temps sont difficiles. Les finances publiques du Québec sont à bout de souffle et ça ne risque pas de s’arranger à court terme, d’autant que la moitié de la planète est en récession. Voilà quand même des semaines que nous, citoyens et citoyennes, voyons les promesses pleuvoir et les millions valser au rythme des discours électoraux de tous les partis. Mais nous savons qu’un gouvernement, même aussi motivé et bien intentionné que le vôtre, ne pourra tout faire et tout donner.
 
Alors, à Châtelaine, on s’est posé la question :
Que sommes-nous prêtes à faire, nous, les Québécoises, pour améliorer les choses? Et nous avons lancé la question à la communauté de notre million de lectrices et d’internautes.

La réponse : les Québécoises sont disposées à payer davantage… si elles ont l’assurance que leur argent ira directement là où il faut. Un exemple : les garderies. Seriez-vous prêtes, avons-nous demandé, à payer davantage pour une place en CPE (10 $ plutôt que 7 $) si on vous donnait la garantie que cette hausse serait tout entière consacrée à financer de nouvelles places? Trois répondantes sur quatre se sont dites d’accord.

Autre sujet : certains partis ont promis, pendant la campagne, d’abolir la taxe spéciale de 200 $ sur la santé. Il n’était peut-être pas nécessaire, cet engagement. Car les Québécoises semblent plutôt pencher dans l’autre sens : plus de la moitié de nos répondantes (55 %) étaient même prêtes à payer davantage (300 $ plutôt que 200 $) si ça pouvait leur donner plus facilement accès à un médecin de famille.

Bref, notre hypothèse :
Les Québécois ne sont pas des enfants gâtés qui veulent tout recevoir sans rien donner. Ils refusent juste d’engloutir toujours plus de leur argent durement gagné dans une machine d’État ne leur offrant en retour que des routes défoncées, des urgences bondées, des garderies inaccessibles, un environnement en constante dégradation et une nouvelle histoire de corruption par semaine…

Oui, les Québécois sont disposés à faire leur juste part, s’ils ont la certitude que leur gouvernement travaille dans le même sens, de façon intègre et transparente. Et ils pourraient même, sait-on jamais, se départir pour vous, cher nouveau gouvernement, d’un peu du cynisme politique qui les afflige depuis trop longtemps.

Les Québécoises sont prêtes à :

Payer davantage pour avoir plus de places en CPE
Seriez-vous disposées à payer 10 $ par jour plutôt que 7 $ si le gouvernement s’engageait à créer toutes les places nécessaires d’ici trois ans? 76% D’accord ou plutôt d’accord

Payer davantage pour avoir un médecin
Seriez-vous prêtes à payer une taxe santé de 300 $ si on vous garantissait l’accès à un médecin de
famille et une diminution considérable du temps d’attente aux urgences des hôpitaux? 55% D’accord ou plutôt d’accord

Les Québécoises sont divisées sur :

Le congé parental : c’est assez bien comme ça
Le congé parental de base dure présentement 55 semaines (les 30 premières étant couvertes à 70 % du salaire, les 25 suivantes à 55 %). Aimeriez-vous un congé plus long, moyennant des prestations moins élevées (dans la mesure où votre emploi serait garanti)? 43% D’accord ou plutôt d’accord

Les droits de scolarité
Pensez-vous qu’il faut maintenir la hausse prévue des droits de scolarité à l’université (fin mai, le gouvernement proposait une augmentation totale de 1 533 $ répartie sur sept ans)? 51% D’accord ou plutôt d’accord

Ce que les Québécoises attendent de vous…

L’environnement avant l’économie
Exploiter des ressources naturelles et construire des maisons impliquent un coût environnemental : des arbres sont abattus, des écosystèmes sont détruits. Le gouvernement devrait-il appliquer des normes plus sévères en matière d’environnement, quitte à restreindre le développement économique et immobilier? 81% D’accord ou plutôt d’accord

Dans les entreprises, des conseils d’administration paritaires
Les femmes occupent 15,8 % des places au sein des CA des entreprises québécoises. Le gouvernement devrait-il imposer une représentation équilibrée de femmes, comme c’est le cas en Norvège? 72% D’accord ou plutôt d’accord

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