Culture

Des films à voir pour mieux comprendre ce que vivent les Noirs

Comment comprendre le racisme systémique quand on ne l’a jamais vécu ? Par le cinéma, qui peut être un puissant outil d’éducation populaire. Voici 13 films montrant la réalité de la violence policière et des inégalités, ainsi que les racines du mouvement « Black Lives Matter ».

Image: Magnolia Pictures

Whose streets?, Sabaah Folayan et Damon Davis, 2017, États-Unis.

Ce puissant documentaire signé par deux militants relate les émeutes qui ont suivi l’assassinat de Michael Brown à Ferguson au Missouri en 2014. Celles-ci ont mené à la naissance du mouvement Black Lives Matter. Au cours des mois passés sur le terrain, les réalisateurs ont rencontré de jeunes leaders noirs aux messages porteurs d’espoir.

En anglais seulement.

 

Image: Annapurna Pictures

Détroit, Kathryn Bigelow, 2017, États-Unis.

Retour sur un événement sombre de l’histoire moderne des États-Unis. Lors des sanglantes émeutes de Détroit en 1967, une opération policière musclée se solde par la mort de nombreux innocents. La cinéaste oscarisée Kathryn Bigelow montre le racisme décomplexé des forces policières et de l’État.

Je ne suis pas votre nègre, Raoul Peck, 2016, États-Unis.

Récipiendaire du César du meilleur film documentaire en 2018, cette œuvre tant politique que poétique propose une réflexion implacable sur le racisme. La voix de Samuel L. Jackson donne vie aux écrits du grand intellectuel afro-américain James Baldwin, qui revient sur les luttes de ses amis Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King. Un incontournable.

 

Image: Office national du film du Canada

Neuvième étage, Mina Shum, 2015, Canada 

La réalisatrice Mina Shum nous ramène en 1969, lors d’un évènement décisif dans l’histoire du militantisme afro-canadien, mais encore aujourd’hui largement méconnu. Six étudiants d’origine antillaise de l’université Sir George Williams à Montréal – maintenant l’Université Concordia –, portent plainte contre un de leurs professeurs pour ses comportements racistes. En réponse à l’inaction de la direction, 200 élèves se barricadent au 9e étage d’un immeuble de l’université, avant que la police intervienne de façon violente. Le documentaire alterne entre archives et entrevues.

Accès gratuit.

 

Image: Forty Acres and a Mule Filmworks

Malcolm X, Spike Lee (1992), États-Unis

Film essentiel du grand cinéaste Spike Lee qui raconte une période charnière de la lutte des droits civiques à travers la vie d’une des icônes du mouvement contre la ségrégation, Malcolm X, assassiné en 1965. 

Image: Netflix

Le 13e, Ava DuVernay, 2016, États-Unis

Documentaire-choc de Netflix sur l’esclavage moderne qu’on impose aux prisonniers surtout chez les Afro-Américains. Ces derniers forment 40 % des détenus alors qu’ils ne représentent que 6,5 % de la population américaine. Ce film apporte une nouvelle perspective sur la criminalité au sein des communautés afro-américaines et sur la façon dont l’État — sous le joug de divers lobbys — influence négativement notre vision des minorités visibles. Signé par la cinéaste Ava DuVernay.

Image : Fox 2000 Pictures

La haine qu’on donne, George Tillman Jr., 2018, États-Unis

Le scénario de ce film de fiction s’inspire d’histoires que l’on connaît trop bien: un jeune noir est abattu par la police sans raison. La différence ici, c’est que l’on accompagne l’amie de la victime après le drame dans la réalité nord-américaine, faite d’inégalités et de discrimination au quotidien. La jeune héroïne jouée par l’actrice Amandla Steinberg, très intense, réussit à transformer sa douleur en rébellion. 

 

Image: Plan B Entertainment

Si Beale Street pouvait parler, Barry Jenkins, 2018, États-Unis.

Barry Jenkins (Moonlight) réalise la touchante adaptation du roman de James Baldwin. Histoire d’amour sur fond de tension raciale. Deux jeunes amoureux du quartier Harlem dans les années 1970 sont séparés lorsque Fonny (Stephan James) est accusé à tort d’un viol.

 

Image : SRAB Films

Les misérables, Ladj Ly, 2019, France.

Le film de fiction Les misérables nous propulse dans l’univers troublant des banlieues parisiennes. La violence y est omniprésente – et dérangeante. Des gendarmes corrompus imposent leur règne de terreur à la population, majoritairement d’origine africaine. Une bavure de leur part provoque la révolte des jeunes de la cité. Et le brasier s’enflamme. Pas étonnant que le premier long métrage de fiction de Ladj Ly, qui a grandi dans la banlieue, ait été sacré meilleur film français en 2020 lors de la soirée des Césars, en France. 

 

Image : The Department of Motion Pictures production

Monsters and Men, Reinaldo Marcus Green, 2018, États-Unis

Lancé au festival Sundance, ce film explore l’impact de la mort d’un jeune afro-américain sur la vie de trois protagonistes : un policier noir tiraillé entre ses valeurs personnelles et celles de son emploi, un étudiant qui décide de s’engager dans le combat contre le racisme et le jeune homme qui a filmé l’incident. 

En anglais seulement. Accès gratuit.

 

Image : Fox 2000 Pictures

Les figures de l’ombre, Theodore Melfi, 2016, États-Unis.

Ce succès du box-office est l’adaptation du livre éponyme de Margot Lee Shetterly qui met en lumière l’apport indispensable de Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, trois Afro-Américaines dans le programme spatial de la NASA. Dialogues pleins d’humour, ton léger, bien que l’on traite de ségrégation.

 

Image: Office national du film du Canada

Zéro tolérance, Michka Saäl, 2004, Canada.

Bien que datant de 2004, ce documentaire qui se concentre sur le profilage racial et les relations entre les policiers montréalais et les minorités visibles reste malheureusement toujours d’actualité. À travers des témoignages poignants, la réalisatrice Michka Saäl dresse un portrait honnête de cet enjeu dont on parle trop peu au Québec.

Accès gratuit.

Image: Dark Room Studio et Private Possesions

Zoo, Will Niava, 2020, Canada.

Un jeune homme racisé s’arrête dans un dépanneur et voit sa vie basculer. Zoo, c’est 11 minutes d’anxiété contrôlée. Ce film a été sélectionné pour le Grand prix du Festival international du court métrage au Saguenay (REGARD). 

Accès gratuit.

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