L'édito

Hommage au papa zen

Il ne vit pas dans un agenda, n’organise pas, n’anticipe pas. Bref, notre rédactrice en chef l’admire!

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Ah ! le printemps ! C’est le retour du beau temps, de la terrasse… et du papa relax. Après avoir passé l’hiver à regarder Dora en boucle, il ressurgit dans les parcs, autour des piscines municipales, sur les pistes cyclables.

Vous voyez de qui je parle ? De ce père hyper calme, qui ne semble jamais prévoir d’imprévus et dont le baromètre de l’humeur est coincé entre heureux et très heureux.

Je l’avoue, j’ai un faible pour lui. J’aime sa bonhomie, sa capacité de lâcher prise, sa confiance. Il n’a jamais l’air d’appliquer des principes d’éducation piqués dans les bouquins. Il « est », tout simplement.

Évidemment, nous sommes nombreux à pouvoir aspirer au titre de « parent zen », mamans incluses. Mais seulement à certains moments et à un certain degré. Je vous parle ici du vrai géniteur inébranlable, plus commun chez la gent masculine, selon mes observations.

Vous savez, celui qui s’aventure seul au resto avec trois enfants de moins de cinq ans et apprécie vraiment son repas. Qui fait fi du périmètre de sécurité que les serveurs ont érigé pour ceinturer le chaos de nourriture et de jouets autour de lui. Qui est imperméable aux regards assassins que lui jettent ses voisins de table venus manger en tête à tête. Pire, il demeure stoïque quand Cinq-ans et Deux-ans-et-demi s’arrachent les sachets de sucre pour construire une tour et que Six-mois pète sa coche parce que… il a six mois.

Ah ! le papa relax ! Il prend le temps d’aller nager avec son enfant de huit ans un mercredi, comme si la routine devoirs-­souper-(négociations)-bain-histoire-(négociations)-brossage de dents-(ultimatum) -dodo n’existait pas. C’est pour lui, en fait, que les piscines offrent des baignades familiales jusqu’à 20 h 30 les soirs de semaine.

Ce spécimen a tendance à considérer l’entretien ménager comme une activité facultative, à pratiquer lorsqu’il n’y a rien de mieux à faire. Il se fout que son bébé mâchouille une saleté cueillie à même le sol, sans savoir s’il s’agit d’un vieux Cheerios ou d’un mouton de poussière. Parce qu’il sait que son enfant n’en mourra pas et que la demi-heure passée à le laisser explorer pendant qu’il lit son journal a plus de valeur pour eux deux qu’une séance de récurage. Et tant pis si des visiteurs surgissent à l’improviste.

Le papa zen ne vit pas dans un agenda, n’organise pas, n’anticipe pas. Il réagit aux aléas de la vie à mesure qu’ils se présentent. Et sait dire non à tout ce qui lui semble irréaliste, superflu ou exagéré. Ainsi, il refuse de cuisiner 26 cupcakes pour une activité spéciale à 24 heures d’avis, n’achète pas de cadeau à l’enseignant à la fin de l’année et n’inscrit pas son enfant à quatre activités parascolaires.

Il voyage léger, n’emporte pas sa vie pour aller au parc. Pourquoi s’encombrer de trois pyjamas de rechange, de quatre tubes de crème solaire et d’une bouteille de Purell quand on peut se contenter d’un seau et d’un chapeau ? Il emporte toutefois une chose : la certitude qu’il aime être parent.

Je profite de ce numéro « de gars » pour souhaiter, un peu à l’avance, bonne fête des Pères à tous les papas zen… et à ceux qui travaillent dur pour le devenir.

Papa-zen

Photo: iStock

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