À Montréal, Francesca Chamberland ne part jamais sans son GPS. Sinon, elle risque, comme ça lui est déjà arrivé, d’errer des heures à la recherche du Parc Jarry. Qui, précisons-le, couvre 36 hectares. En pleine ville.
Bref, pour ce qui est du sens de l’orientation, on ne parle pas ici d’un talent naturel.
Tant pis. Le Trophée Roses des Andes 2015, pour lequel elle finit de se préparer, est son troisième rallye. Elle a fait le Roses des Sables (au Maroc) en 2012. Et le Roses des Andes (en Argentine) l’an dernier. Elle repart en octobre pour le Maroc («c’est le 15e, je peux pas manquer ça») et s’est déjà inscrite aux Roses des Andes de 2016 («qui va traverser au Chili !»). Ça lui fera 5 rallyes en 5 ans.
Celui-ci n’était pas vraiment prévu. Elle s’est décidée pour dépanner une participante qui a perdu sa co-pilote à la dernière minute. Elle s’est rembarquée. «Claudie et moi, on ne s’est vues qu’une fois, dit-elle. Pas grave. On va avoir du fun ! »
Francesca n’a pourtant pas de problèmes de loisirs. Elle a un chéri et 4 enfants, un boulot prenant et plein d’autres activités. Mais le rallye, finalement, elle aime ça.
«C’est trop puissant, dit-elle. Tu perds tous tes repères, tu oublies tout. Tu n’es plus la blonde de x, la mère de y, la boss de Chose ni l’employée de Machin. T’es toi-même. Et tu vis le moment présent. Comme au secondaire, quand on partait en canot camping avec une bande d’amis. Un trip de plaisir et de solidarité.»
Et elle, si pourrie en orientation, lui arrive-t-il d’égarer sa pilote dans la pampa ? «Non ! Avec un road-book, un compas et une boussole, c’est comme un gros jeu mathématique. Et tu finis par devenir compétitive. Arriver au point de contrôle, pile poil, c’est une grande exaltation !»
Nous avons déjà rendez-vous. Je vais les suivre, Claudie et elle, au moins une demi-journée.