Sur les routes d’Arizona, je roulerai sans me lasser, émerveillée par le paysage tantôt désertique, tantôt montagneux de cet État appartenant aux Four Corners, seul point sur la carte des États-Unis où quatre États se touchent. L’Arizona en bas à gauche, l’Utah et le Colorado en haut, et le Nouveau-Mexique à droite.
Coucher de soleil sur la réserve de la communauté de Gila River, un peu au sud de Phoenix. Vu du balcon de la suite qu’on m’a gracieusement offerte au Wild Horse Pass Resort & Spa, en dégustant du pain maison trempé dans une délicieuse huile d’olive locale. Entre l’hôtel et la chaîne de montagnes Estrella, des chevaux sauvages galopent, assez près pour que les clients les aperçoivent à l’occasion.
Le Heard Museum est le plus important musée arizonien dédié aux Native Americans, ou Indiens d’Amérique. Fondé en 1929 par un couple de collectionneurs, Dwight et Maie Bartlett Heard, il est situé à Phoenix et contient une formidable collection d’artefacts, de documents historiques et d’artisanat, dont moult bijoux ornés de pierre turquoise, sacrée pour les premiers peuples, et des tapis navajos porteurs d’histoires. J’y entre respectueusement.
Surprise : l’exposition du moment s’intitule, en français, Virgil Ortiz : La renaissance indigène. Un choix esthétique, puisque cet amérindien du Nouveau-Mexique est designer de mode et auteur de poteries, reconnu pour son audace, l’éclat de son style et l’intégration de symboles tribaux.
À quelques kilomètres de Phoenix, à Scottsdale. Il fait 35 degrés, mais il n’y a aucune humidité. Le ciel est bleu, radieux. J’exulte simplement de déambuler dans les rues, exemptes de touristes criards.
On dit de Sedona, une ville située au centre de l’État, qu’elle est la capitale arizonienne du New Age... Ce que je crois d’emblée devant ce tableau surréaliste, croqué dans les environs !
Sedona est située dans le Red Rock Country, une région où les formations rocheuses datent de millions d’années et chatoient avec le soleil en raison de leur oxydation par le fer. Ces deux rochers, que l’on dirait enlacés, sont officieusement appelés « les Premiers amants de la Terre ». Ils sont considérés comme des vortex : sortes de centres énergétiques, sources de bien-être et d’élévation spirituelle pour qui y est réceptif.
Ces jolies fleurs rouges poussent sur le Airport Vortex, le plus visité de la région. La guide du « Vortex tour » que j’ai choisi vient de purifier les participants en faisant brûler de la sauge autour de chacun d’eux. Je me sens les deux pieds bien ancrés sur la terre rocailleuse. Déférente devant tant de petites et de grandes beautés.
Chapel of Holy Cross, Sedona. Achevée en 1956, à même les flancs de la montagne selon la vision de Marguerite Brunswig Staude, élève du célèbre architecte Frank Lloyd Wright. On y célèbre des messes, et de l’intérieur, la vue surplombant Sedona est superbe.
Les résidants de Sedona doivent se conformer à des règles municipales strictes, qui stipulent que tout bâtiment doit s’intégrer harmonieusement dans le décor, comme la chapelle précédente. Cela vaut aussi pour les multinationales : le McDonald’s local est le seul au monde à arborer un M turquoise au lieu de jaune criard.
L’Auberge de Sedona est constituée de chalets champêtres situés en contrebas d’une artère principale, au bord de la seule rivière à traverser la ville. Elle attire les célibataires, les couples et les familles en quête de tranquillité et de confort, prêts à y mettre le prix.
De retour sur la route 89, toujours aussi désertique.
C’est parce que je suis sortie trop tôt de la route 40 est que je me suis retrouvée à payer pour une attraction non prévue, mais unique. Cet immense trou est en fait un cratère profond de 167 mètres qui a été créé par l’écrasement d’un astéroïde, il y a des millions d’années. Il vente à écorner les bœufs et je dois me cramponner à la rampe de métal pour l’observer...
... En fait, il vente tellement que la boutique de souvenirs vend des t-shirts proclamant I survived the wind at Meteor Crater (j’ai survécu au vent à Meteor Crater)
Je poursuivais mon chemin sur la route 89, en direction de Flagstaff, quand un panneau annonçant le parc national de Wupatki m’a fait dévier de mon itinéraire.
Dans le parc national de Wupakti, des ruines des peuples Sinagua et Anasazi, datant du tournant du XIIIe siècle. En arrière-plan, les San Francisco Peaks, chaîne de montagnes sacrées pour les peuples amérindiens. Chaque année, de nombreux autochtones se rendent dans ces montagnes pour honorer les esprits qui les « habitent ».
La pièce maîtresse des ruines, également celle qui est la plus éloignée de l’entrée du parc. Impressionnée par la structure, je reste longtemps devant.
En territoire navajo.
Le but ultime de mon voyage : le Grand Canyon. Sa gorge est si profonde qu’une excursion pédestre aller-retour prend presque une journée. Si l’on ne désire pas l’explorer à pied, on peut le découvrir en rafting, sur la rivière Colorado qui le traverse, ou encore le survoler à bord d’un petit avion ou d’un hélicoptère.
On voit souvent les mêmes images du Grand Canyon et pourtant, la morphologie de son relief varie considérablement. À certains endroits, il est tapissé de verdure, à d'autres, il est seulement rocailleux. Sur cette photo, on voit l’un des premiers points de vue que l’on a du côté sud (South Rim).
Patrimoine mondial de l'Unesco, le Grand Canyon est une formation naturelle de près de 1 500 mètres de profondeur. Une fois qu’on est devant, l’esprit n’a d’autre choix que de se taire. C’est la beauté à l’état pur. Sauvage. Magnétique. Empreinte de cette immensité, je roule vers le village du Grand Canyon pour une dernière nuit en Arizona.
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