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Société

Shina Nova : une voix forte chez les inuits

À 24 ans, cette militante et créatrice de contenu inuite est l’une des voix autochtones les plus influentes du Québec. Ça tombe bien, elle en a long à dire, et ils sont des millions à l’écouter.
shina nova

Photo : Kevin Millet

Pour défendre les intérêts de son peuple, Shina Nova s’est jetée dans l’arène des réseaux sociaux en 2020. Avec grand succès. En trois ans, elle a conquis pas moins de quatre millions de personnes sur TikTok en y diffusant des vidéos de chants de gorge et de festins de béluga, mais aussi ses coups de gueule à propos des femmes autochtones disparues et assassinées, et de l’insécurité alimentaire dans le Nord.

À quatre ans, cette native de Puvirnituk, au Nunavik, déménage avec sa mère à Montréal – « au Sud », comme les Inuits appellent tout le territoire situé sous le 50e parallèle. « Elle voulait que j’aie accès à une meilleure éducation », affirme-t-elle.

Mais ses coutumes et son manteau de fourrure traditionnel inuit n’intéressaient pas ses camarades de classe. « Ils disaient avoir appris l’histoire autochtone à l’école, se rappelle Shina. Mais, manifestement, ils ne savaient rien. Je n’ai pas eu d’autre choix que de m’adapter pour être acceptée. C’est ma mère qui m’a ramenée à mes origines après mes études collégiales. »

Ses traditions, la Montréalaise d’adoption les porte aujourd’hui jusque sur son visage tatoué : des lignes délicates à l’encre noire sur les pommettes et une autre, verticale, sur le menton symbolisent sa féminité. Les blessures de ses ancêtres, elles, sont ancrées dans son cœur. Derrière son sourire d’un blanc étincelant et ses traits angéliques se cachent quelques tourments. Après une tentative de suicide à l’automne 2022, en pleine dépression, Shina Nova se relève petit à petit, et sonne l’alarme sur les problèmes de santé mentale généralisés qui accablent les communautés autochtones, encore perturbées par les traumatismes vécus par leurs aïeux.

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« Je vais plus souvent à des funérailles qu’à des mariages. Le suicide est devenu une norme pour nous », fulmine-t-elle, en expliquant vouloir remédier à cette sombre situation en partageant plus de « beauté » sur sa plateforme. « Les gens ne savent pas qu’on est drôles. C’est comme ça qu’on réussit à survivre : en riant, en jouant ! Tout le monde doit aussi voir ça. »

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Philippe est rédacteur en chef adjoint chez Châtelaine et signe l'infolettre stylée C'est extra. Il a travaillé au sein de médias d'information - La Presse, HuffPost, Métro, L'actualité - à titre de journaliste et de directeur multiplateforme. Il se spécialise dans la couverture d'enjeux sociaux, de tendances en matière de beauté, d'alimentation, de tourisme et de style. Récipiendaire d’un prix Lizette-Gervais remis par la FPJQ, il allie sérieux et personnalité dans tout ce qu’il signe. Vous le croiserez probablement à une nouvelle table de Montréal.

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