Ma parole!

Une famille nombreuse, ce n’est pas toujours rose

Un billet de Geneviève Pettersen a provoqué de nombreuses réactions de mères inquiètes du sort de leur enfant unique. Notre chroniqueuse leur répond qu’une famille nombreuse, ce n’est pas toujours rose.

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J’ai eu envie de faire un retour sur ma chronique de la semaine dernière, « Rêver d’une famille nombreuse ». J’y expliquais ma décision d’avoir fait trois enfants. J’écrivais que c’était à cause de Noël et parce que je ne voulais pas que mes enfants soient seuls pour attendre le père Noël . Je vous confiais aussi que ma condition de fille unique était particulièrement pénible durant cette période de réjouissance.

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À la suite de la publication de ce billet, j’ai reçu moult commentaires et courriels de mamans inquiètes, voire repentantes. Certaines mères s’excusaient presque de n’avoir eu qu’un seul enfant. Je voudrais dire aujourd’hui à ces mères qui sont entrées en contact avec moi  que je suis désolée. Je suis désolée si ce que j’ai écrit vous a laissé penser, ne serait-ce qu’une seule seconde, qu’avoir un seul enfant était quelque chose de triste et que celui-ci en souffrirait inévitablement. Je ne voulais absolument pas, avec mes mots, vous donner une raison de plus de vous sentir coupable et inadéquate. On n’est pas moins mère parce qu’on a un seul enfant et les enfants uniques ne sont pas tous malheureux.

Photo: iStock

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Je ne voulais pas non plus faire l’apologie de la « famille nombreuse ». Oui, j’ai choisi d’être la maman de trois enfants. Mais comprenez-moi bien, ce n’est pas simplement parce que je refusais que mon ainée soit enfant unique. Il y a de nombreuses autres raisons rationnelles et irrationnelles derrière ce désir de mettre au monde plusieurs enfants. Et laissez-moi vous dire qu’il y a une méchante différence entre la famille que je fantasmais et la réalité. Avoir trois enfants, c’est merveilleux, mais c’est souvent compliqué et fatigant. Il m’arrive en cachette d’envier les pères et les mères qui n’ont qu’un seul enfant. Surtout quand mes filles hurlent, se chicanent, crient. Et pour être honnête, je ne suis pas familière avec toute cette ébullition. Que voulez-vous, j’ai été élevée dans le silence.

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Ma mère a lu le texte sur mon « enfance unique ». Elle a bien ri et m’a dit qu’enfant, je lui faisais promettre au moins une fois par semaine de ne jamais me donner de frère ou de sœur. Je voulais être la seule. Comme quoi j’ai toujours été pleine de contradictions.

 

Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

 

 

 

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